De l’humour philosophique

Quelle sacrée partie de franche rigolade que ce film présenté vendredi dernier dans le cadre du ciné club de l´association Chrysalide, sorti en 1983, Monty Python : le sens de la vie, réalisé par Terry Jones et Terry Guilliam. 6 acteurs complètement déjantés présentent l´histoire la plus dingue jamais filmée: ils se mettent en tête de nous expliquer le sens de la vie, les ravages de la guerre, le miracle de la naissance, le mariage et, en exclusivité, ce qui nous attend au paradis: En bref, ces Britanniques allumés s´attaquent à tout ce qui est sacré ! Religion, sexualité, capitalisme ou l´hégémonie de la finance, la vie et la mort, le tout saupoudré de grotesque et d´humour à forte dose SVP ! Ce qui fait de ce film un grand moment de distraction. Pas tant que cela.
Et c´est là la ruse de cette fiction qui, sous couvert de l´humour au cinéma, bat en brèche justement toutes ces valeurs si chères au royaume britannique, la noblesse et le sacré étant légion, met à l´index tous ces non-sens pour en extraire l´absurdité même de ces choses. Bourré de scènes fantasques et risibles à souhait, le film se décline en plusieurs chapitres qui sous le prisme de la métaphore, allusion aux poissons à visage humain, renvoient aux différentes circonstances qui meublent notre vie ou la dirigent. Militant malgré ses allures de ne pas se prendre au sérieux, ce Monty Python procède à un renversement de l´échelle des valeurs en mettant à nu tous les non-sens de la vie par des scènes surréalistes, parfois choquantes mais profondément drôles. A relent philosophique, le film nous conduit par conséquent, à réaliser sur le coup de la négation ce qui donne vraiment un sens à notre vie. Au fond, pas besoin de le chercher. Il est au fond de nous, en chacun de nous. Pas très compliqué en fait de le pratiquer car, universel. Il suffit de trouver sa place dans le monde. Vivre en paix, manger ce qu´il faut, lire un livre de temps en temps et ne pas trop gêner son voisin... Des banalités en somme à la portée de tous. Les vieux employés d´une compagnie d´assurance se révoltent contre les jeunes loups qui les asservissent. Tels des pirates, ils font descendre cet empire des finances qui régit le monde. Telle est la séquence d´ouverture de cette satyre loufoque sur l´existence. A bien regarder ces clichés, on en sort, tout de même, un peu gênés. La réponse est en chacun de nous. On en sort bidonnés de rire. Mais un silence tout de même s´installe après. Beaucoup de scènes potaches relèvent de l´inégalité et de l´injustice, du sadisme et de la démesure. Un rien ironique, mais enfin, pas de quoi se prendre la tête. Mais d´y réfléchir tout de même.