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3eme session de l’Orchestre des jeunes d’Algérie à la salle Atlas

De la musique symphonique de haute facture!

Apres Médéa et l’après-midi pédagogique pour les enfants, Salim Dada a tenu son pari, en donnant à voir et à écouter un très bon récital de musique classique qui promet…

C'est à un très beau concert de musique symphonique auquel Salim Dada, le grand compositeur, maestro, chef d'orchestre, a convié, samedi, le public de Bab El Oued. En effet, après Médéa, puis un après-midi convivial et surtout pédagogique destiné aux enfants, c'est en présence des grands que Salim Dada s'est produit cette fois, accompagné, toujours qu'il était, en soirée, de l'Orchestre des jeunes d'Algérie, dans sa troisième session. Une troisième édition, qui, au fil du temps, a pris du galon puisque l'orchestre a réussi à s'institutionnaliser en une association de la wilaya d'Alger, digne d'une grande envergure internationale.
Aussi, après une résidence d'une dizaine de jours au niveau du Village des artistes de Zéralda, l'ensemble des Jeunes de l'orchestre d'Algérie, s'est produit sous la baguette de Salim Dada qui, durant deux heures de suite, s'est littéralement métamorphosé en un monstre sacré de la direction d'orchestre, donnant le «la» à un ensemble musical composé d'un parterre très riche de musiciens, tous instruments confondus.
Les pièces, cette année, sont rallongées pour donner plus d'épaisseur aux morceaux de chaque compositeur ayant marqué son temps. Ainsi, l'on débutera par Karl Jenkins et sa pièce «Palladio» ( allegretto, largo, vivace).

La danse des notes
Une pièce jouée sous la direction des violoncellistes solo Nazim Al Yahia et Anis El Amine. Suivra «Concerto en Do mineur d'Antonio Vivaldi (allegro non molto, adagio et allegro ma non molto), sous la direction cette fois de Nadine Oussade (alto solo). On célébrera par la suite le centenaire de Camille Saint-Saëns, qui, pour l'anecdote, a séjourné pendant plusieurs années en Algérie pour des raisons de santé et composa ainsi de nombreuses pièces dont «Danse macabre».
Une pièce jouée dans sa version piano à quatre mans par le duo Abdelkader Mokhtari et Maher Kassama. La version symphonique sera remplacée par un tres beau morceau intiutlé " Le cygne", ecrit pour un violoncelle solo . Suivra «Pavane» de Gabril Fauré, clin d'oeil au paon, mais en musique, qu'interprétera la chorale Icoisum. Aux côtés de ce menu occidental, des compostions algériennes sont venu insuffler un peu plus de chaleur à cette soirée, qui avait déjà bien entamé ses partitions, par des pièces au long cours et au rythme bien soutenu. Ce dernier s'adoucira en compagnie des pièces conteporeines, oeuvres de jeunes compositeurs algériens, lauréats du concours de composition musicale organisé en 2019 par l'OJA, en partenariat avec l'Onda.

Le résultat époustouflant du concours de 2019
La première composition est «Prélude» de Kamel Fadloun et la seconde, est le fruit d'une rencontre, entre Nabil Hamai qui suit aujourd'hui ses études en musique à l'étranger et Bouzekri Harak. Une très belle pièce bien inspirante qui s'intitule «Gaâdet Lahbab». Enfin, la soirée s'est clôturée par une belle prestation, une composition signée par Salim Dada, intitulée «Africana». Il s'agit de l'hymne des travailleurs africains, composée par ses soins en 2018, écrite par Azzedine Mihoubi et chantée dans les trois langues (arabe, français et anglais). Un hymne adopté par l'Organisation de l'Union des syndicats africains. Un morceau qui sera introduit par Salim Dada au jeu sur le ukulélé, instrument à corde qui évoque le son de la kora du Mali, rehaussé qu'il était ensuite, par la présence de la chorale algérienne Icosium qui inondera la salle par sa voix voluptueuse comme venue du ciel. Interrogé à la fin du concert sur ses sentiments à chaud suite à ce spectacle, Salim Dada nous fera remarquer d'emblée, être grandement satisfait: « Nous avons passé dix jours, ensemble, à travailler, à répéter, à rire, à rigoler, à voir des films..On est devenu une famille Malgré le fait qu'il y ait un renouvellement de l'orchestre de près de 40%. Mais c'est bien, car cela prouve que l'orchestre existe et ça continue à être un espoir pour les jeunes musiciens notamment ceux qui font de la musique classique. Je suis satisfait aussi par l'équipe. Nous avons constitué une belle équipe d'encadreurs. Ils sont jeunes et motivés et ils prennent bien en considération les enjeux du projet et son devenir dans quelques années. Satisfait aussi qu'on ait réussi le pari de donner un récital ou un concert symphonique de haute envergure. L'idée, était dés le départ, de donner des pièces difficiles à jouer et aller vers des formes de plus en plus longues. Dans la première et deuxième éditions, on jouait des pièces de quatre à cinq minutes, là, avec Karl Jenkins, on a fait une suite de 18ms, avec le «concerto de Vivaldi», nous avons joué douze minutes, la «Pavane» de Fauré est une pièce de neuf minutes..»

«Africana» ou l'hymne des travailleurs africains
Et de renchérir: «Ce sont donc des pièces qui demandent beaucoup d'investissement et de concentration. Là, on touche au répertoire symphonique par excellence. Bien sûr, il y avait le défi de réussir à jouer «Africana». C'est une première algérienne. Elle a été enregistrée en Bulgarie où j'avais dirigé l'Orchestre national de Bulgarie, à radio Sofia, mais nous n'avions jamais réussi à la programmer. C'est une pièce difficile techniquement, très complexe d'un point de vue rythmique et harmonique. Elle nécessite beaucoup de choses, notamment avec les percussions, la chorale..Le fait de réussir à la donner en live, c'est vraiment un pari réussi. Tout ca, fait que la troisième édition pour mon équipe et moi, les membres de l'association, car on est désormais une association culturelle et artistique, c'est une réussite, malgré les difficultés et la lourdeur du montage du projet. Heureusement qu'on a quelques partenaires qui nous sont fideles, l'Onda et récemment l'Onci comme partenaires effectif.s» Et de conclure serein: « on espère qu'aux prochaines sessions nous aurons plus de facilités à avoir des fonds et des investissements de la part des instituions, notamment celles qui sont sous la tutelle du ministère de la Culture car cela est leur projet aussi. Ce que nous avons ici ce sont des jeunes qui ont été formés ici dans les institutions de formations musicales et nous sommes en train de créer ce pont qui était inexistant entre l'étude et la professionnalisation. Là, on prépare vraiment une génération de jeunes musiciens qui se professionnalisent, qui peuvent prendre le flambeau et devenir le futur orchestre national, voire constituer même des orchestres régionaux, partout dans le pays.». 

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