Anatomie d’une sélection…

«To a land Unknown» Mahdi Fleilfeil (Palestine), «Sharq 12» de Hala El Koussi (Egypte) et un court métrage, «Après le soleil» de Rayane M'cirdi (Algérie) parmi une sélection équitablement répartie entre Asie et Amérique et dernière section cannoise dévoilée, à la Quinzaine des Cinéastes, à partir de quelque 1500 films enregistrés. Nous y reviendrons.
Cependant, attardons-nous un peu sur la Sélection Officielle qui annonce «une quinzaine pacifique, pacifiée et joyeuse», comme qualifiée, lors de la traditionnelle conférence parisienne, par Iris Knobloch sa présidente et Thierry Frémaux, son directeur artistique, en présentant la 77e moisson du Festival de Cannes, qui se tiendra du 14 au 25 mai 2024.
Pour le moment 55 films choisis sur les 2 000 qui ont candidaté, ont été retenus. Un choix «comme chaque année, pas facile à faire» confirmera le sélectionneur.
Dix-sept cinéastes en lice pour la Palme d'or.
Deux cinéastes, déjà palmés, le Français Jacques Audiard («Dheepan» en 2015) qui propose une comédie musicale aux accents de thriller criminel «Emilia Perez» et l'Américain Francis Ford Coppola avec «Megalopolis» récit futuriste dans un New-York dévasté avec un cast prestigieux Adam Driver, Jon Voight, Laurence Fishburne, Dustin Hoffman.
Mais aussi plusieurs habitués de la compétition parmi lesquels le Canadien David Cronenberg «Les linceuls», l'Américain Paul Schrader «Motel Destino» avec Richard Gere, l'Italien Paolo Sorrentino «Parthenope», le Russe Kirill Serebrennikov «Limonov - The Ballad», le prolifique grec Yorgos Lanthimos «Kinds of Kindness», et le Chinois Jia Zhang-Ke «Caught by the Tides», sans oublier l'Iranien Ali Abbassi avec «The Apprentice», et l'Algéro-Brésilien, Karim Aïnouz avec «Motel Destino» dans la veine de «Madame Sata» présenté à Cannes en 2022.
Également de nouveaux venus comme l'Indienne Payal Kapadia avec «All We Imagine as Light» ou «L'amour ouf» du Français Gilles Lellouche. On y trouve quinze films mettant en avant des talents émergents reflétant l'évolution du cinéma contemporain, face aux enjeux actuels tout en explorant de nouveaux territoires.
Un Certain Regard, une section défricheuse
Pour l'Asie, «Black Dog» du Chinois Guan Hu, «Viêt and Nam» du Vietnamien Minh Quy Truong. Côté Afrique, «On Becoming a Guinea Fowl» du Zambien Rungano Nyoni, «The Village Next to Paradise» du Somalien Mo Le. Et évènement inédit sur la Croisette, un premier film «Norah», du Saoudien Tawfik Alzaidi, se déroule dans les années 1990 en Arabie saoudite, lorsque le conservatisme était à son apogée et que toutes les formes d'art et de peinture étaient interdites.
Moments forts
«En soirée d'ouverture», un trublion du cinéma français Quentin Dupieux avec «Le deuxième acte» porté par un quatuor de choc Léa Seydoux, Vincent Lindon, Louis Garrel, Raphaël Quenard.
Dans la sélection «Cannes Première», deux réalisateurs engagés qui poursuivent un examen sans concession de leurs pays respectifs, le Franco-Marocain Nabil Ayouch avec «Everybody Loves Touda» et le Franco-Cambodgien Rithy Panh avec «Rendez-vous avec Pol Pot».
«En séances spéciales», en autres films relevons, «Ernest Cole, photographe» documentaire du Franco-Haïtien Raoul Peck, Portrait d'Ernest Cole (1940-19903), premier photographe noir freelance d'Afrique du Sud au temps de l'apartheid, «La belle de Gaza» documentaire de Yolande Zauberman.
Et enfin «Hors compétition», deux films qui vont, à coup sûr, faire vibrer la Croisette: «Furiosa: Une saga Mad Max» de George Miller et «Horizon, an American Saga Chapter 1» de et avec Kevin Costner.
Un programme copieux et varié qui devrait ravir tous les ´´professionnels de la profession´´, comme le disait si bien Godard et les cinéphiles, armés de leur badge, véritable sésame pour accéder pendant dix jours aux nombreuses salles de la Croisette.