Ambiance festive et communion

Les éditions du Festival culturel national de la musique et chanson amazighes se suivent et ne se ressemblent pas à Tamanrasset. Depuis son lancement en décembre 2008, le Festival de la chanson amazighe qui se veut un moyen pour la sauvegarde, la création et la promotion de la chanson amazighe dans ses différents genres, chaoui, targui, mozabite et kabyle, s'impose au fil des années comme station incontournable dans la scène culturelle et artistique nationale. Après la première soirée du vendredi dernier intitulée «soirée de bienvenue» la 7ème édition s'est ébranlée manifestement le samedi dernier à partir de 16h par la cérémonie protocolaire d'ouverture qui s'est déroulée au théâtre communal de verdure en présence des autorités locales, des élus locaux, des artistes, des participants à cette nouvelle édition et autres citoyens de la capitale de l'Ahaggar.
En l'absence de la ministre de la Culture ou de son représentant, c'est le wali de Tamanrasset qui a donné le coup d'envoi de la manifestation en compagnie du commissaire du festival, M.Arib Karim. Seule la commissaire du festival culturel local de la chanson et musique kabyles Mme Salima Gaoua, était présente parmi les autres commissaires des autres festivals locaux.
La prise de parole portant allocution d'ouverture a été précédée par des représentations artistiques de Takouba Imaoudhen n'Toufat (danse traditionnelle touarègue), Baroud el Moultaka El Ifriqui, Guesba El Djorf (ftûte traditionnelle de Tébessa et Idhebbalen Ikhoulaf Nath Abbas (traditionnelle kabyle) suivi de quelques déclamations de poésie populaire par les Aghrib, Khoulen Adjla et autre Badi Lalla.
L'autre activité précédant la soirée musicale s'est tenue à Tahabort (la source) animée par la troupe Tadouklelt (Tindi de Tamanrasset) et zorna (musique M'zab).
Dans sa première soirée inaugurale spéciale concerts de chant, la place mythique de l'esplanade du 1er-Novembre au centre-ville de la capitale de l'Ahaggar, grouillait de monde en dépit du froid qui régnait. Le public a eu droit à un plateau riche et varié représentant les quatre genres, targui, mozabite, kabyle et chaoui.
L'honneur était revenu au groupe Aguennar (guitare touarègue) d'ouvrir le bal du spectacle suivi du chanteur vedette du M'zab, en l'occurrence Khezmati qui a enchanté le public par le son envoûtant de son luth. Belaïd Tagrawla est monté sur scène aux environs de 23h. Ce dernier à qui on a rendu hommage dans cette nouvelle édition a eu l'insigne réflexe de rendre hommage, à son tour, à des figures emblématiques de la chanson et musique kabyles, en l'occurrence Slimane Azem, cheikh Nouredine, Taleb Rabah et Ahcen Mezani avant d'enchaîner avec le répertoire de son groupe légendaire Tagrawla en interprétant Yemma Theda Hafi, Fadhma N'soumer et Djida... en retrouvant une deuxième jeunesse sur scène Belaïd a tout simplement enchanté le public présent. C'est aux alentours de minuit que vint le tour du groupe chaoui Adhebire n'Aures porté par le chanteur Jimy Amazigh. Malgré le froid, une bonne partie du public est resté scotché pour suivre la prestation de qualité du groupe chaoui qui a clôturé la soirée.
Rendez-vous est pris chaque soir jusqu'au 25 du mois en cours avec une pléiade d'artistes et chanteurs vedettes des différents genres musicaux amazighs.

Quatre figures de la chanson amazighe honorées
Sur le registre des hommages le commissariat du festival a pensé à quatre figures représentant les différents genres musicaux du riche patrimoine culturel amazigh.
Il s'agit de l'emblématique et cheville ouvrière dans la sauvegarde de la pratique instrumentale targuie, en l'occurrence Chenna, joueuse d'Imzad touareg, de Belaïd Tagrawla dans le genre kabyle, de Omar Daoudi artiste-poète du M'zab et Youcef Boukhentache artiste-chanteur chaoui. Une façon de les remercier pour leur apport à la culture amazighe dans le chapitre musique et chanson.