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71E FESTIVAL DE CANNES

Ainsi soient-elles!...

Comment exister en plein âge d'or des séries? A l'époque des petits formats sur le Web? A l'époque des plateformes Internet? Le cinéma y parvient et, cette sélection le prouve, renaît d'une certaine manière.»

C'est l'oscarisé cinéaste iranien, Ashgar Fahradi qui a eu l'honneur de fouler, le premier avec l'équipe de son film «Everybody Knows», le tapis rouge, pour la soirée d'ouverture du festival de Cannes. «Ce film est plus espagnol que bien des films espagnols qui sont tournés en Espagne!», avait déclaré avant la projo, Javier Bardem, la vedette espagnole qui tient avec sa compagne Penelope Cruz, le haut de l'affiche de ce polar hispanique au tempo persan et qui place le couple solaire (ainsi les a-t-on baptisés) en pole position dès l'entame de cette 71e édition cannoise. «Ce sera une montée dédiée aux femmes du cinéma, une centaine», a confié le délégué général du festival, Thierry Frémaux, lundi dernier, lors d'un point de presse sur la Croisette.
Donc samedi prochain, la montée des marches sera exclusivement (ou presque) féminine... Le festival refait son make-up... On le pressentait depuis la traditionnelle conférence de presse parisienne d'avant-festival, en avril dernier. Le staff du plus grand festival du monde, semble vouloir atténuer au maximum, les effets des répliques du séisme de 9 à l'échelle Weinstein, du 6 octobre 2017 et dont l'épicentre avait été localisé au niveau du siège du New-York Times... Cannes qui avait fait, en 1994, d'une «citrouille» de la distribution US, un «carrosse» de la production indépendante américaine, la baguette magique était tenue cette année-là, par Gilles Jacob, Clint Eastwood officiait à la tête d'un jury qu'il accueillait, pour les délibérations, en... survêtement! En 1994 donc, le monde du cinéma découvrait les Weinstein Brothers, avec le film de Quentin Tarantino «Pulp Fiction» qui a eu le toupet de repartir avec la Palme d'or! Cent agressions, sur des femmes, plus tard, (du moins celles avérées),Harvey Weinstein, le nabab déchu de Hollywood est toujours, aux dernières nouvelles, en Arizona, en cure de désintoxication baptisée «gentle path» (le doux chemin) pour traiter son addiction sexuelle, rejoint par Kevin Spacey, atteint de la même pathologie apparemment. Et tel un pied de nez, involontaire (?) une des victimes du prédateur new-yorkais, l'Australienne Cate Blanchett présidera le jury de cette 71e édition! Quant à l'estocade, c'est Maria Contreras-Sweet, la directrice de l'Agence fédérale des petites entreprises sous la présidence de Barack Obama, qui va rafler les prix de la Weinstein Company, prenant dans peu de temps la tête d'un nouveau conseil d'administration majoritairement féminin... Brad Pitt a de son côté acheté les droits de l'enquête du New-York Times, sur Harvey Weinstein. Assurément, cette cuvée 2018, semble capiteuse à plus d'un titre. Pour preuve, la tendance très «auteurs» qui aura prévalu, du moins sur le papier, pour le moment. «Il y a désormais une double analyse à faire. La première, classique, est d'interroger les formes actuelles du cinéma et en effet, Cannes présentera des choses aussi diverses sur le plan stylistique que la provenance géographique ou culturelle des réalisatrices et réalisateurs en lice, soutient le Délégué général Thierry Frémaux qui affirme ne pas vouloir «distinguer tel ou tel film de la compétition, mais on ira de l'intime asiatique à la rue libanaise, de la contestation antimondialiste aux espérances d'un jeune poète, des combattantes armées féminines aux militants du black power. Et la diversité de mise en scène est à l'avenant!
La deuxième articulation de cette analyse à laquelle nous invite le sélectionneur en chef du festival se situe là où «le cinéma promet dans un monde des images où il n'est plus dominant. Et là, il est tout aussi passionnant.
Comment exister en plein âge d'or des séries? A l'époque des petits formats sur le Web? A l'époque des plateformes Internet? Le cinéma y parvient et, cette sélection le prouve, renaît d'une certaine manière.» Vaste programme qui; pourtant, pourrait bien relever du possible, une fois relevée la présence de cinéastes de la trempe de l'Iranien Jaffar Panahi, du Russe Kirill Serebrennikov. Mais «Cannes reste américain!», comme l'affirme Frémaux dans un entretien accordé au site Cineuropa. Et tout en regrettant l'obsession de l'industrie américaine pour les Oscars ce qui prive Cannes de certains films pour des questions de calendrier et de stratégies de sortie, il concède toutefois que «le cinéma d'auteur venu d'Amérique veut avant tout tenter sa chance aux Oscars et attendre l'automne». Une consolation (de belle taille) tout de même, à Cannes seront présents: des auteurs (Spike Lee, David Robert Mitchell, Ramin Bahrani), trois studios (Disney, Universal, Warner), Kristen Stewart et Ava Duvernay au jury. Plus la présence de John Travolta, de Ryan Coogler et d'innombrables invités. Effectivement, Cannes reste américain et le sera encore plus lorsque Netflix, aura obtenu ce qu'il ne désespère d'avoir sur la Croisette, sa propre chronologie des sorties! En attendant, le plongeon dans la plus délicate des entreprises, pour un festivalier, l'élaboration d'un planning quotidien (une moyenne de 3, 4 films par jour) dans la pléthore d'oeuvres proposées par les différentes sections.

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