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Chakib Bouzidi, fondateur du groupe Ifrikya Spirit, n’est plus

Adieu l’ami

Un artiste de talent s’en est allé mardi, à seulement 38 ans, laissant la scène musicale algérienne orpheline …

La scène musicale algérienne est en deuil. Le musicien, auteur, compositeur et leader du groupe Ifrkiya Spirit, s'en est allé mardi dernier, suite à une longue maladie qui a eu raison de lui emportant avec elle ainsi un grand artiste à la fleur de l'âge. À seulement 38ans, Chakib Bouzidi avait réussi, en effet, à accomplir une belle carriere en musique, insufflant à la musique gnawa et au diwan un vent d'universalité. Les musiques africaines n'avaientt plus de secret pour lui, lui qui finissait par fabriquer ses propres instruments tels le jambé, la percussion africaine sur laquelle il jouait, mais aussi le guembri, invitant son public à la transe et à la communion ou encore à la méditation grâce au doux son du balafon et de la kora. Autres instruments majestueux du Sahel et de l'Afrique subsahélienne dont il parvenait à fusionner leurs sons, aux rythmes blues et reggae. Aujourd'hui le monde de la musique, des arts et de la culture pleure un grand monsieur, aussi grand par sa modestie que sa gentillesse infinie à l'image de son sourire.. Chakib Bouzidi a fait ses premiers pas en musique en accompagnant le regretté Maâllem du diwan Benaïssa Bahaz (1965-2008), dont il était le seul élève.
Le diwan dans le sang
Il fondera par la suite ses propres formations musicales et décrochera des prix au Festival national de musique diwan à Béchar, avant de se voir propulser sur la scène du 2e Festival culturel panafricain, tenu à Alger en 2009, à l'issue duquel «Ifrikya Spirit», va naître. De scène en scène, le groupe ne cessera d'évoluer et de se perfectionner, multipliant aussi les expériences musicales et les rencontres humaines. En 2015, le groupe sort son premier et unique album, une immersion dans l'univers musical sahélien, avec le diwan comme fil conducteur, et entame la tournée de quelques festivals et projets internationaux comme le Sauti Za Busara en Tanzanie, le DimaJazz à Constantine, le programme américain Center Stage ou encore la résidence de création «One Beat». On se souvient aussi de Chakib Bouzidi, debout majestueux avec son guembri en main, jouant aux côtés du grand Richard Bona au festival diwan en 2016. L'artiste au coeur sur la main et aux doigts de fée, fera une longue tournée en Etats-Unis. Ifirkya Spirit gagnera plus en maturité. C'est ainsi qu'est née le One Beat Sahara qui se soldera par une grande résidence en février dernier à Taghit, dont il a été le directeur artistique. Résidence qui regroupera une trentaine d'artistes entre algériens, maghrébins et d'autres venus des USA. Une très belle aventure qui donnera naissance à de belles créations musicales et artistiques dont le public d'Alpha Tango Studio ou encore de l'opéra d'Alger se souviennent aisément.
One Beat Sahara
Un souvenir encore vivace dans nos mémoires, celui d'une belle complicité entre tout ces artistes qui se sont rencontrés autour de l'âme africaine, faisant abolir toutess les frontières car la musique est en elle-même, un véritable langage qui se passe de paroles. Un langage en partage qui part de l'esprit pour faire éclater son énergie, en notes et en décibels, mais surtout en effusion émotionnelle. Gagnant en maturité Chakib Bouzidi s'était distingué ces dernières années, en évoluant doucement, mais sûrement, jusqu'à donner à son groupe un cachet universel. Touche- à-tout, Chakib Bouzidi se distinguait par son amour de la musique et sa grande curiosité. Il ne ratait pas une occasion pour jouer sur un de ses instruments favoris et aller encourager ses autres amis musiciens, y compris à «beuffer» avec eux. Car c'est cela le propre d'un musicien. Se faire plaisir en partageant un moment de grâce et d'échange avec ses confrères en toute simplicité et harmonie. Il y avait de la poésie qui se reflétait dans les yeux de ce garçon, amoureux de la musique. Solitaire un peu au fond, la musique était sa fidèle confidente...Chakib Bouzidi avait l'âme d'un artiste et cela se voyait dés ses débuts. Au fil des années, Ifrikya Spirit deviendra une référence dans le monde de la musique algérienne et au-delà. Chakib Bouzidi avait encore des choses à donner et à partager sur le plan musical et culturel. Ses amis, familles et comparses pleurent aujourd'hui un homme en or ravi très tôt. Depuis la triste nouvelle de sa disparation, les hommages n'ont cessé de pleuvoir sur les réseaux sociaux. On le savait effectivement malade, une cagnotte avait été appelée, ces derniers mois, pour lui venir en aide et se faire soigner en France. Mais le destin en a voulu autrement. Repose en paix Chakib. Adieu l'ami, on ne t'oubliera pas.

De Quoi j'me Mêle

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