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Djam et Mohamed Khassani en tournée nationale

À la rencontre de deux artistes de talent

Après un arrêt de deux ans, dû à la pandémie du Coronavirus, la boîte événementielle Oxygen Prod Managment annonce l’organisation d’une tournée à travers le pays de deux grands artistes algériens .

Plutôt deux, qu'une! La boîte voit grand et choisit de faire «tourner» ses artistes à travers le pays dans différentes villes. Ahmed Djamil alias Djam entamera cette tournée le 14 avril à Annaba, suivra le 15 à Constantine, le 16 à Sétif, le 21 à Tlemcèn, le 22 avril à Oran, le 28 à Alger (opéra d'Alger) et enfin le 29 à Akbou. Pour sa part, le comédien humoriste Mohamed Khassani se lancera également en tournée à la même date. Il sera le 14 avril à Constantine, le 15 avril à Annaba, le 21 à Oran, le 22 avril à Tlemcen, le 28 avril à Setif, et enfin le 29 avril à l'opéra d'Alger. Pour en savoir plus, les deux artistes entourés de l'initiateur du projet, Abderrezak Bouzid, ont animé mercredi soir un point de presse. «Cette tournée va être un challenge pour nous et se déclinera sur sept villes» dira en préambule Abderrezak Bouzidi dont une vidéo de ses précédents travaux a été projetée devant les convives de l'hotel Marriot.
Un début prometteur avant la reprise avec d'autres concerts et spectacles avec des artistes venus de l'étranger notamment. Prenant la parole en premier, Djam avoue n'avoir pas été atteint par la pandémie de Covid vu qu'il a continué à monter des projets dont «Chabai Kingston» avec Zaki Mihoubi. «C'était pendant la période où on ne pouvait pas faire de concerts. On a essayé avec le streaming mais ça n'a pas trop marché parce que rien ne remplace la chaleur avec le public en direct.Sans ça c'est compliqué. On était bien chargé depuis cette période. On a eu le temps de réfléchir en se disant que lors de la reprise avec, ça va etre quelque chose d'esxpcetionnel.
Le manque m'a manqué,. donc j'espere que ça va etre expcetionnel Cette tournée, je l'ai souhaitée depuis le lancement de mon projet solo, depuis 2015. Car comme d'aucuns le savent avant j'étais dans un autre groupe.. Cela me fait une carrière de 18 ans. Ça va être la première tournée exclusive de mon projet Djam et c'est avec Oxygen prod et pour le moment il y a tout ce qu'il faut pour faire un bon spectacle...», dira l'artiste.
À propos des artistes qui vont l'accompagner, Djamil annoncera la venue de Meriem Saci qui nous vient de Montréal. «Elle va partager la scène avec moi... Il y aura plein de nouveautés et des surprises sur scène dont des titres tout nouveaux, nonobstant les titres de mon album de 2018. Ils seront joués pour la première fois sur scène.».
Et de céder la parole à Mohamed Khassani pour parler de son spectacle /one man show baptisé «Mon Algéria». «De façon humoristique, et décalée mon spectacle entend soulever des sujets un peu tabous. J'ai appelé mon spectacle «Mon Algéria» car ce sont des choses qui arrivent dans mon pays, dans lequel je vit et que je vois tous les jours.»
Le comédien insistera sur le fait qu'il était important d'aller rencontrer son public «car la scène ne triche pas.» Et Djam de reprendre la parole en évoquant la place qu'a pris le virtuel au sein de l'activité culturelle, arguant que «les marques ou les sponsors se dirigent aujourd'hui plus vers la facilité, autrement vers des gens qui ont beaucoup de followers au lieu de soutenir un groupe avec une dizaine de musiciens pour monter un spectacle qui nécessite une lourde logistique.
Le spectacle et ses difficultés en Algérie
Il faut beaucoup de courage aujourd'hui pour aller vers la scène parce qu'il est capable de perdre beaucoup d'argent. Quand mon manager m'a proposé de travailler avec Oxygen Prod, la question que je lui ai posée est: «Est-ce qu'ils en sont capables? Car en toute modestie, nous sommes dix personnes sur scène et il faut payer l'hébergement, le transport etc. Il faut du courage pour organiser quelque chose de vrai.» et de regretter le manque de concerts en Algérie, comparé à d'autres pays en Afrique. «Un pays sans culture est un pays en perdition», fait-il remarquer.
À propos des moyens requis pour faire un spectacle, Mohamed Khassani avouera qu'il se sent pour la première fois«à l'aise» et de souligner:
«On m'a traité comme une star. Ceci dit, dans un autre pays, ces choses-là sont normales. Oxygen procède dans les normes. Je ne suis pas contre ni contre Instagram ni Tik tok, mais on a besoin de lieux de culture. Si on parle de culture, il ne suffit pas d'en parler. Il faut trouver les solutions pour sortir de la laideur. Il faut des théâtres, notamment privés pour soutenir les artistes. Tout le monde en sera satisfait, y compris le secteur touristique.»
À propos du choix des artistes, le directeur d'Oxygene Prod estimera que Djam est «le meilleur chanteur algérien car il est complet. Non seulement il chante mais il fait le show. Il a tout pour faire une carrière internationale.». Abderrak Bouzidi saluera le travail pour sa part de Mohamed Khassani en affirmant qu'il est temps qu'il aille à son public en citant comme exemple la grande pépinière de talents qu'est le Djamel Comedy Club.» et de déclarer quant aux prochains concerts: «On attend juste les autorisations afin de ramener les artistes étrangers avec lesquels on a déjà signé les contrats..» Évoquant sa formation, Djamil qui dira être en solo et pas en groupe, saluera ses amis musiciens qui le suivent dans son délire, en le suivant à chaque fois dans une nouvelle «aventure» avec fidélité et «engagement». Avouant être bien excité à reprendre la scène, Djam déclare partir tout de suite au studio d'Amine Dehane, pour répéter, juste après la conférence de presse. Parlant de son travail, Mohamed Khassani expliquera qu'outre les personnages qu'il campe habituellement, de nouvelles figures vont enrichir son spectacle lors de sa tournée. «Ce sont des personnages nouveaux, spécialement dédiés au spectacle. Pas ceux qu'on voit à la télévision. C'est quelque chose purement nouveau.» Abordant la notion du public pour chaque pays, Djamil estimera que «jouer dans son propre pays a une sensation particulière. Tu ne peux pas comparer des chansons écrites en Algérie sur moi-même et que je chante pour mon public algérien avec un autre, celui de l'étranger. C'est ma vie qui m'inspire.Quand tu es en Algérie tu sens qu'on te comprenne à cent pour cent. Ils possèdent tous les codes.
En France tu peux avoir des affinités. Mais ce n'est pas la même chose. J'espère en tout cas que ça va être une des meilleures tournées de ma carrière. Une superbe belle expérience» et d'avouer: «Quand je suis sur scène je regarde le public et rien que pour tous ces sourires affichés, jamais je n'arretèrai la scène.»
Toutefois, relevant les problèmes d'organisation en matière de festivals, entres autres qui manquent en Algérie, Djamil regrettera l'absence de professionnalisme qui entoure le secteur et le manque de moyens qui sont mis à disposition des artistes pour s'épanouir clairement dans leur art.
Donner le meilleur à son public
«Le ministère de la Culture est dépassé, pour ne pas dire autres chose. Ce que j'ai c'est le minimum. On est bien loin du compte comparé à d'autres pays..» Revenant à la scène, cet espace où l'artiste dit se sentir bien, Djam explique que «la musique réunit les gens, y compris la famille artistique...». Profitant de la présence des médias, Djam annonce la préparation d'un concours de chant qui se déroulera sur la Toile, un projet qui sera lancé juste après la tournée. Ce sera sur la base d'un casting. «Je voudrai donner plus de place à la musique», fera t-il remarquer. Abordant les difficultés qu'il rencontre pour sa part, Mohamed Khassani dira que c'est à l'image du milieu cinématographique. Il s'agit du manque de salles pour se produire. «S'il y avait de nombreux théâtres et quand on jouait souvent, tu peux rester trois, quatre ans sans passer à la télé...»
À noter que les dessous de la Djam Tour feront l'objet d'un documentaire que réalisera le jeune Harrat Abderahmane. S'agissant du stand up, Abderrezak Bouzidi annoncera en exclusivité l'organisation de l'Oxygen Comédy club qui réunira y compris des humoristes étrangers. Parlant de sa musique, Djam notera que cette dernière, qui relève de la fusion sera composée toujours de plusieurs couleurs et de styles. Ce sera accompagné d'une nouvelle saveur qu'est «Meriem Saci». Je vais aussi jouer mon album «Zdeldel» en plus des chansons jouées en exclusivité, écrites pendant la pandémie,elles seront jouées pour la première fois sur scène.».
Parlant de la nouvelle scène musicale, Djam avouera que l'Algérie regorge de talent arguant qu'il reçoit de nombreux enregistrements de la part de nombreux jeunes artistes qui ne demandent qu'à être connus et trouver les moyens pour s'exprimer.» Il soulignera par ailleurs, aujourd'hui, vu les nouvelles technologies, il suffit de peu de moyens pour créer.
Aujourd'hui on n'a plus d'excuses.» Questionné sur ses influences Mohamed khassani dira sans hésitation: «Gad El Maleh et Djamel Debbouze.». Revenant à l'organisation de concerts, Djam avouera d'emblée: «Mon rêve est d'avoir des partenaires, des gens professionnels autour de moi qui m'accompagnent pour faire le maximum de concerts en Algérie. Tous les Algériens ont le droit d'assister à des spectacles, de voir les artistes. Pourquoi ne pas leur donner cette occasion? l'Algérie a de l'argent. Ce sont les idées qui manquent. Laissez nous travailler!»
À propos des attaques répétées dont a fait l'objet Mohamed Khassani, ce dernier estimera qu'il «y a plus de liberté au théâtre comparé à la télévision.
Au théâtre ça passe. Tu te lâches sur scène.» Évoquant son travail et, notamment dans l'acoustique, Djam fera remarquer: «C'est un combat pour moi. C'est un engagement. Je n'ai pas envie de céder. Je salue les artistes comme Amel Zen qui jouent en acoustique. C'est pourquoi je suis retourné au chaâbi, c'est pour faire de la musique qui parle à l'homme et à ses sentiments» a t-il avoué dans cette grande salle devant un parterre composé de gens des médias mais aussi de la famille artistique dont les comédiens du feuilleton «Yemma», du producteur Amer Bahloul et du réalisateur tunisien Madih Belaid, notamment.
Une belle soirée ramadhanesque qui a su rassembler durant un iftar bien convivial, la famille de l'art et de la culture.
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