L'Expression

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Bricolages

«Traitez les gens comme des cochons et vous obtiendrez un travail de cochon. Traitez les gens comme des hommes et vous obtiendrez un travail d'hommes.» Harriet Beecher- Stowe

La principale chose qui peut différencier l'homme de l'animal, c'est la capacité du premier à pouvoir faire des pronostics sur l'avenir. L'animal vit le moment et l'humain se projette dans l'avenir, même s'il lui arrive dans les instants de pur égoïsme de dire «après moi, le déluge!». Une inquiétude des jours futurs naît en lui et pour parer aux aléas des temps incertains, l'homme essaie de planifier ses actions. Dans les sociétés dites socialistes, la planification est la pièce centrale du dispositif du développement, et dans les sociétés dites libérales elle joue conjointement avec la recherche du profit, un rôle très important. Dans la planification, les décideurs essaient de prévoir le niveau de consommation de la population pour mettre en adéquation les forces productives capables de satisfaire tous les besoins. Et c'est ainsi que certaines sociétés, pour arriver à un modèle de développement équilibré, planifient même l'accroissement démographique: elles préconisent dans certains cas, la limitation des naissances et dans d'autres cas, elles favorisent une immigration contrôlée. Tout cela pour éviter que le décalage entre les différents éléments du développement ne génèrent des crises ou des conflits. Les hommes ne sont pas des sauterelles et les ressources naturelles leur sont limitées. Mao-Zédong proposait à 700 millions de concitoyens de faire chaque jour l'économie d'un morceau de sucre: le résultat fut que le milliard et demi d'épargnants forcenés que compte ce pays, est en train d'envahir pacifiquement toute l'économie mondiale. Mais hélas, tous les dirigeants du monde n'ont pas la sagesse et la perspicacité des responsables chinois. Les pays méditerranéens, du sud comme du nord, sont en train de récolter les résultats de la mauvaise gestion de leurs économies.
La bonne gestion est synonyme de travail bien fait. Dans un passé pas très lointain, l'indigène soumis à des tâches ingrates chez le colon, a commencé à se rebeller en bâclant son travail pour minimiser le profit que pouvait réaliser sur son dos le possesseur des lieux. C'était sa première façon de montrer son désaccord avec un ordre inique. Ensuite, il fera montre d'un incivisme qu'il finira par porter dans ses gènes. Cela lui valut des réflexions méprisantes de la part du colon qui finit par créer un concept dévalorisant qui aura la peau dure et qui survivra même au colonialisme: le travail arabe! Evidemment, à l'origine, cette expression n'avait pas du tout cette signification: il fut un temps où le «travail arabe» était représentatif de qualité et de beauté (l'Alhambra de Grenade en Espagne, construit entre le XIIIe et le XVe siècle, en est un bel exemple, parmi de nombreux autres). Et puis, la colonisation de l'Afrique du Nord et le racisme anti-arabe de l'époque sont passés par là. Ce racisme, parfois même pas réellement perçu, a participé à la dévalorisation de toute une culture. Daniel Lefeuvre, dans Chère Algérie, écrit: «Les évaluations de la main-d'oeuvre par le patronat et l'encadrement placent régulièrement au dernier rang les Algériens quant à la compétence, l'assiduité et la discipline.» Avec de tels jugements, il n'en fallait pas plus pour que le travail effectué par un Arabe soit, par généralisation, considéré d'office comme bâclé, comme un travail à refaire. Actuellement, alors que tout semble aller mal dans le meilleur des mondes et que les mêmes éternelles difficultés rencontrées l'année passée, se reposent, cette année, avec plus d'acuité, le citoyen désabusé finit toujours par cette note pessimiste qui traduit son impuissance: c'est du travail arabe!

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