L'Expression

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Iqtibass

Quand on a vu le Joueur interprété par feu Gérard Philipe, il est difficile de croire en une autre interprétation, quel que soit le talent du comédien.
L´image du pauvre bougre, frêle, pâle, amaigri par les privations, sans cesse attiré par les tables de jeux, hypnotisé par le mouvement de la roulette...L´image persiste encore quatre décennies après.
Rien à voir avec le personnage incarné par Adjaïmi qui éclate de santé, et qui promène un volume imposant dans les rues d´Alger. C´est cela l´adaptation cinématographique. Tous les «le Joueur» présents et à venir ne sont pas censés se dérouler en Russie, à l´époque des Tsars. Chaque pays, chaque société recèlent des personnages dont le profil psychologique correspond au personnage de Dostoïevski. Le génie des scénaristes, des dialoguistes est d´adapter les grands traits du personnage névrosé aux réalités, aux us et coutumes de la société en question. Ce qui a attiré le plus mon attention et que je trouve caractéristique de notre société, c´est le conflit perpétuel qui existe entre une belle-fille, sa belle-mère et sa belle-soeur. On est en plein vaudeville!
Je trouve particulièrement génial d´introduire dans le récit, cette atmosphère malsaine qui mine bien des familles, empoisonne les relations de couple et quelquefois détruit même certains ménages.
Une belle-soeur frustrée qui sabote par tous les moyens l´épouse de son frère...Cela traduit très bien le malaise d´une société où une majorité de femmes ne travaillent et où le fils marié est contraint de vivre avec son épouse sous le toit de ses parents.
Je pense que l´adaptation serait encore plus complète si on avait ajouté le fait que le marié attend depuis trois ans un logement Aadl, qu´il touche un salaire de misère car il travaille au noir chez un privé qui le paie toujours avec un mois de retard, qu´il a vainement essayé de demander un visa pour le Canada et que malgré 7 000 DA versés au cabinet d´escrocs, sa demande a été rejetée. On peut aussi ajouter que le cousin du «Joueur» est un journaliste détenu à la prison d´El-Harrach. Toute la famille se mobilise à tour de rôle pour lui porter le couffin.
On peut ajouter une touche très particulière en montrant une descente de police dans l´immeuble d´en face: ils sont venus arrêter un boucher indélicat qui a fait fortune en vendant de la viande d´âne.
On peut aussi montrer «le Joueur» égaré au milieu d´une marche prohibée des archs qui se font matraquer place du 1er-Mai, près du Square où des adolescents passent le plus clair de leur temps à «sniffer» de la colle.

De Quoi j'me Mêle

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