L'Expression

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Quand le social nargue... le pénal

A la cour de Boumerdès, comme partout ailleurs, les audiences se suivent mais ne se ressemblent pas, mais alors pas du tout... sauf que...

Le pénal étant plus entreprenant, car c' est pratiquement le quotidien qui prime sur toute autre considération que les autres chambres, (statut personnel, foncier, social, maritime, civil,) les autres suivent dans l'indifférence et donc l'absence quasi générale d' intérêt des citoyens, parce que ce sont des chambres ou sections civiles. C' est pourquoi, lorsqu'il y a un incident, nous nous faisons un réel plaisir de vous le relater tel quel, juste de quoi sortir du carcan du pénal où les luttes sont souvent âpres. Il est vrai que par lutte, il faut sous-entendre que le verbe ici s'adresse au magistrat chargé de rendre justice comme il a appris à le faire et non pas de s'adresser au confrère en vue de démonter sa plaidoirie qui est souvent un délice pour les oreilles, pour ne pas écrire pour l' esprit.
Lundi dernier, l' audience du social, n' a pas vu grand-monde envahir la vaste salle d'audience qui, pourtant, allait connaître un incident comme seuls des avocats qui voulaient en découdre, pour tirer profit et avantage à leurs clients, savent en créer. En effet, un ancien avocat d' Alger n' a pas du tout avalé le fait que sa jeune consoeur dont c'est aujourd'hui l' anniversaire, capte l'intérêt du trio de magistrats de la chambre sociale durant sa magnifique plaidoirie. Les regards étaient tous tournés en direction de l'avocate qui a su, à merveille attirer l'attention sur ce qu' elle affirmait, haut et fort! La jeune avocate avait fini sa plaidoirie dans la sérénité et la joie intérieure d'avoir su poser avec beaucoup d'objectivité le problème, permettant ainsi au trio de juges de se faire une idée précise et juste du contentieux. Et pourtant, l'avocate n' a jamais dévié de la ligne de son admirable intervention, car généralement, quand un plaideur dépasse l'entendement, il est rappelé à l' ordre par le président de l' audience, pouvant aller jusqu' à l' arrêt de son intervention. Il reste entendu que la déontologie veut que l' on intervienne dans le sillage du dossier sans sortir du sujet du jour, dans les règles de l' art et de la courtoisie! L'avocate s'est attaquée au côté ingratitude «des membres de la famille qui n'ont pas été reconnaissants envers le frangin qui leur a offert un toit. Tout le monde s'est félicité que le médecin du coin, étant donné que c' était le plus fortuné de la famille, ait entrepris de gros travaux d' extension et de réaménagement du domicile familial, et ce, avec l' accord du papa heureux que le seul enfant capable d' arriver au bout de la bienvenue entreprise, soit son enfant le bien-aimé, le docteur. Durant toute la période de construction et de réfection, pas un seul membre de la famille ne s' est inquiété des travaux, de leurs retards, des contraintes, de l'insuffisance de liquidités, des maçons, des manoeuvres, d'eau, d' étanchéité, de dalles de sol etc....
L'aîné, le médecin, l'homme s'occupait de l' avenir de la famille qui sera logée décemment et justement, une famille qui n'a pas déboursé le moindre dinar aux énormes dépenses engagées par le seul médecin, qui a fait preuve d' un esprit de solidarité sans pareil», a chantonné Me Drif, qui était franchement à féliciter. Tous ces détails vont servir plus tard à l'avocate qui va s'enorgueillir des documents à l' appui pour prouver que tout ce qu'elle affirme est vrai et juste qu'elle n'est pas ici, en train de faire du social mais du palpable et que ce qu'elle avance est du solide et que le côté concret est vérifiable à tout moment par n' importe quel magistrat. L' avocate a effectivement abordé le côté pièces à conviction que le confrère a, durant son intervention, annoncé comme étant des propos malvenus des clients que le jeune conseil de la partie adverse a pris pour argent comptant, l'inexpérience aidant! Me Drif a dit entres autres que:
«Nous n'avançons rien pour rien, car nous avons en notre possession des papiers qui prouvent le bien-fondé de nos affirmations. C'est mon client qui a tout fait. Il a acheté les matériaux de construction et payé tout seul la main-d'oeuvre. Il a même transporté sur ses épaules les boîtes de carrelage, de peinture, de rouleaux de fil électrique et j'arrête ici la très longue liste, car ce qu' a fait ce monsieur, oui ça en est un et un grand, est tout simplement magnifique, en ces temps où le «chacun pour soi» mène la danse du quotidien!» a claironné l' avocate, les cheveux au vent, comme si elle venait d'achever la danse du feu, le soir dans un parc où les familles se retrouvent après un repas frugal en plein air sous les caressants rayons de lune. Le trio de magistrats était comme subjugué par la brillante intervention du conseil qui nous rappela ses magnifiques envolées en criminelle où un jeune de Maghnia jouait sa tête devant la non moins fantastique présidente du tribunal d' Oran, Chafia Maâlem qui avait, à cette occasion, déclaré que le verdict avait été motivé par la très bonne prestation de l'avocate et avait lancé son plus beau sourire en direction du conseil. C'est tout dire! La présidente avait tenu à féliciter Me Akila Drif -Teldja flattée par tant d'égards malheureusement dans une salle d'audience de la cour d'Oran alors, qu' elle aurait aimé que ce soit à Alger où elle est connue et estimée de ses pairs.
Evidemment, le verdict ne pouvait aller dans le sens des demandes de Me Drif qui était sur un nuage...

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