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La chronique judiciaire

Le roi des coups bas chute

Salim. D. a vu le jour le 10 décembre 1994 du côté de Aïn Taya (Alger). C’est un spécialiste de la taule.

Cette fois-ci il risque dix-huit mois de prison ferme pour tentative de vol et insultes à Alger-Plage où il réside. Pourtant, la victime raconte, se plaint, avant de se désister sur le plan civil, mais exige réparations du côté de la justice.
Aujourd’hui, exceptionnellement, nous n’allons pas nous étaler sur les faits résumés en exergue, mais plutôt sur le genre nouveau de victimes qui surprennent un voleur d’autoradios en pleine action, en train de «bricoler» la serrure d’une portière le neutralisent, le remettent pieds et poings liés à la police ou à la Gendarmerie nationale, déposent plainte auprès du parquet du coin, sont entendus sur procès-verbal rédigé en cinq exemplaires, sont confrontés à leurs bourreaux, parfois exigent réparations devant les éléments de la police judiciaire lesquels les prient de faire ces demandes devant le juge, le jour du procès section «détenus».
Hélas, le jour de la vérité, des débats contradictoires, le jour où tout doit être dit en présence de toutes les parties souvent assistées d’avocats qui ont tout préparé en vue d’aider la justice dont ils sont de parfaits partenaires, eh bien certaines victimes retroussent les manches, déballent tout, exigent de lourdes peines de prison, mais se désistent civilement. Nous avons par exemple entendu dans diverses salles d’audience des demandes : «Je lui pardonne car ses enfants (ceux de l’inculpé), crèvent de faim. Que vais-je demander, combien et surtout à qui ? », ou encore : «C’est malheureux de demander de l’argent à un pauvre bougre qui ne mange même pas à sa faim. Et celle-là : «Je ne demande rien, sauf la prison. Je n’ai pas besoin de son argent, je suis à l’aise moi, grâce à Allah. Et encore : «Je prie le juge d’être très sévère pour la peine de prison et d’éviter de lui infliger une... amende». Et puis quoi encore ? Priver le Trésor public de gonfler ses caisses ? Pas question pour certains magistrats qui choisissent d’accorder une peine de prison avec sursis assortie d’une forte amende, même si certains trouvent anormal d’infliger un sursis et une amende ferme. Mais alors que devient la jurisprudence du fantastique Kamel Benchaouch, alors puissant et très craint président de la section détenus de la cour d’Alger ? Benchaouch avait relaxé le prévenu, mais lui avait infligé une amende ferme ? En tout cas, Salim D., ce spécialiste des coups bas, vils et de la détention, n’avait pas le choix. Il disait tout aux magistrats sans jamais demander pardon aux victimes, souvent ignorant tout des lois en vigueur.
Le procureur a requis une lourde peine d’emprisonnement ferme de cinq ans d’emprisonnement et 50.000 da, d’amende. Madame la juge qui a bien mené ces débats sur la tentative de vol d’un autoradio, insultes et tentative de rébellion a vite compris ce que méritait Salim. L’inculpé qui savait à quoi s’en tenir, allait continuer son récit qui allait prendre alors une tournure inattendue ! Pour des raisons connues de lui seul, il se mit à … mentir !
Le représentant de la société fit une moue qui a visiblement déplu à la magistrate, une magistrate intègre, magnanime et généralement cultivée, et donc n’a de leçons à recevoir de personne, encore moins en ce qui concerne la manière de conduire son audience. Sortant de sa réserve, la juge s’adressa directement au procureur : «Monsieur le représentant du ministère public, vous faites une tête comme pour me montrer ce que je dois faire ! Eh bien, non ! C’est moi qui ai la police de l’audience et vous n’avez que l’opportunité des poursuites ! J’espère m’être fait comprendre !» Elle était en forme, car, d’une part il faisait un temps superbe et d’autre part, elle n’avait pas trop d’inculpés ! Tout en effectuant la nécessaire mise au point, elle faisait le tri dans le carré des inculpations et éloignait ainsi «la tentative de rébellion» et donc le lourd poids de la condamnation se voit être allégé de quelques années et des misères en moins, et ne garda que les insultes et la tentative de vol, fait prévu et puni par l’article 350 du Code pénal, qui dispose au chapitre III de la Section 1 / Vols et extorsions. Article 350
(loi n° 06 -23 du 26 décembre 2006) : « Quiconque soustrait frauduleusement une chose qui ne lui appartient pas est coupable de vol et puni d’ un emprisonnement d’ un (1) an à cinq (5) ans et d’ une amende de 100 000 à 500 000 DA.
La même peine est applicable à la soustraction frauduleuse d’ eau ,de gaz et d’ électricité.
Le coupable peut en outre être frappé pour un an au moins et 5 ans au plus de l’interdiction de séjour dans les conditions prévues aux articles 12 et 13 de la présente loi.
La tentative du délit prévue à l’alinéa précédent est punie des mêmes peines que l’infraction consommée.» Tout un programme que cet article. Elle lui «donne» un gourdin à supporter sur ses frêles épaules : quatre mois d’emprisonnement et ferme, s’il vous plait !
De quoi faire réfléchir…

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