L'Expression

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La puce à l'oreille

Les gendarmes interpellent quatre jeunes soupçonnés de meurtre sur Ghilès, d'abord kidnappé, grâce au listing...

Il a fait très mauvais mercredi. Il a plu. Il a beaucoup plu. Les nouvelles de la météo n'étaient pas bonnes, mais alors pas du tout. Malgré cela, les citoyens et fonctionnaires avaient pris le volant. Tous les grands axes étaient touchés. Sur la route de Tizi, vers les 7h20, les véhicules faisaient demi-tour dès Bordj Ménaïel où l'oued était en crue d'où le blocage de la circulation automobile. L'unique axe Alger-Jijel via Tizi et Béjaïa était paralysé. Les magistrats et avocats venant de l'ouest de la Kabylie allaient vivre un calvaire.
Le président de la cour et le procureur général de la cour de Tizi allaient être déçus vers les 10h30 de ne pouvoir ouvrir solennellement la nouvelle session mai- juin 2013. La criminelle allait démarrer sans les 2/3 des magistrats invités à la cérémonie et aux travaux. Farida Bouamrane, la présidente du tribunal criminel, elle-même était coincée tout comme Hadj Houcine Mouzali, Abdelhalim Bezaoucha, Mostefa Benimam, Nasserdine Boudène, Mostefa Benanane et autres Houria Rahoui. D'ailleurs, avec un fair-play qui lui est propre, vers les 11h45, la composition du tribunal criminel fit son entrée dans l'ordre suivant: Farida Bouamrane, Yahia Zitoun qui suppléait Mostefa Benanane et Amina Amel Amrani ainsi que le procureur général Nasserdine Boudène, lui-même suivi de Khaled Oukil, l'élégant greffier et de l'huissier de salle. Aussitôt la salle comble se leva comme une seule personne. Il était 11h42... Invitant au «nom du peuple algérien» les présents à se rasseoir et lançant un paquet d'excuses pour les désagréments causés par les intempéries, Bouamrane, très bouleversée passera d'emblée à la première affaire criminelle concernant le rapt et le meurtre avec constitution d'association de malfaiteurs, demande de rançon, recel de cadavre, non-dénonciation de crime avec préméditation et guet-apens. Les quatre accusés, Hamad Mohammed, Ameur Cherchab, Mehdi Berani et Ameur Yacoubi, accusés d'avoir assassiné après l'avoir kidnappé, Ghilès, à Tigzirt. Une affaire qui a bouleversé toute la région et le pays, en octobre 2012. Appelés à la barre, les accusés subirent les accusations égrenées par Bouamrane qui se verra aller vers le renvoi après que Ameur Cherchab eut dit sa détermination à voir son avocat assister aux débats. Mais les mauvaises conditions atmosphériques décidèrent autrement. Plutôt contrariée, car elle avait dix-sept journées de procès, Bouamrane a tenté un coup: «La loi vous permet de choisir ici un avocat...volontaire ou désigné par le tribunal criminel. On y va?» dit-elle espérant au plus profond de ses tripes que l'accusé dise «oui». Il dira «non». Un non définitif. La magistrate permettra à Nasseredine Boudène, le procureur général, de poser une dernière question à l'accusé: «La loi vous permet de prendre maintenant un avocat et finissez-en!». Cherbeb dit «non». Yahia Zitoun et Amina Amel Amrani, les deux conseillers, sont consultés en neuf secondes avant que Bouamrane ne se retire avant le tirage au sort des jurés pour délibérer autour du refus de l'accusé qui sait ce qu'il l'attend. La salle est calme, alors que dehors, banderoles en l'air en pleine tempête d'un vent propre à la ville des Genêts, les poches de Ghilès, la victime protestaient, empêchés de pénétrer dans la cour et la salle d'audience trop exiguë pour contenir toute cette foule. Les gens se disperseront, une fois une forte averse fut de passage au-dessus du boulevard Mohamed Seddik Gantri, siège du Palais de justice et du central. De retour, les membres du tribunal criminel annoncent le renvoi de l'affaire «Ghilès» à une autre session, car Bouamrane avait averti qu'il était techniquement impossible que cette affaire revienne en juin 2013, la fin des sessions criminelles et ce, jusqu'en septembre 2013 par la volonté des grandes vacances, Ramadhan et l'Aïd. Sur ce, la présidente, visiblement bien préparée pour juger des dizaines d'accusés dans 45 dossiers alors que ses collègues Abdelhalim Bezaoucha et Houcine Mouzali présideront 17 et 16, soit 78 affaires, passe au deuxième dossier concernant un accusé en fuite à qu'il est reproché l'appartenance à un groupe terroriste armé et vol avec arme apparente. Par contumace, Abderahmane Benari écope de la perpète. Un verdict allant en droite ligne avec les demandes de Boudène, le représentant du ministère public, encore tout frétillant du gros retard accusé ce mercredi. Le dernier dossier du jour concerne une demande de restitution d'objets saisis. En deux temps, trois mouvements, l'affaire est ficelée comme dirait Himeur l'assistance de vider les lieux.
Ce qui est intéressant à soulever durant cette inoubliable journée «gâchée» pour certains, c'est la panique qui s'est emparé de certains magistrats bloqués au niveau de la crue de l'oued de Bordj Menaïel malgré l'immense boulot des pompiers, gendarmes, policiers et gardes communaux dont les efforts seront récompensés au bout de trois heures de lutte contre les flots qui ont cloué des centaines d'automobilistes, même si certains ont cru bon de contourner l'obstacle en passant par la montagne et entrer à Naciria où se faisait sentir l'absence de stations de carburant, surtout que le pauvre vice-président de la cour d'Alger surveillait «l'oeil» du compteur, car le mazout baissait, baissait jusqu'à Draâ Ben Khedda... Dans le couloir, des présidents de chambres et conseillers, les pauvres Boudène, Mouzali et Benimam étaient tout confus du gros retard accusé au même titre que Bouamrane qui s'était pourtant bien préparée pour ouvrir, en présence de l'élégant Radouane Bezzi et du discret Mohamed Tahar Lazizi le «bal» des 78 dossiers en criminelle, la dernière session avant les grandes chaleurs, les longues vacances et la détente méritée à plus d'un titre. Et là, nous ne pouvons pas achever cette chronique sans rendre hommage aux avocats et greffiers qui participent à la marche de la justice locale dont les partenaires et auxiliaires travaillent la main dans la main, malgré quelques tire-au flanc qui ne peuvent être dressés que par un léger rappel à l'ordre poli mais sec. Tizi par ci, Tizi par là, mais Tizi Ouzou garde la palme de la meilleure cour du pays où il n'y a pas de magistrats ni fonctionnaires envoyés des «cieux» avec une ignoble «garde rapprochée» nommée piston. Merci à tous ceux de la cour de la belle ville des Genêts que le wali est en train d'habiller telle une mariée attendant le...carrosse.

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