L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Fatal divorce

Les conjoints rompent tous les jours, et les magistrats, dans les sombres salles d’audience, où le huis clos, est roi, font bien rouler les lois, et suivent, sauf que le travail de sape des membres des familles, reste un lourd poids, difficile à manœuvrer.

L'affaire du jour concerne la «non-représentation de mineurs au père», qui a usé ses vieilles chaussures, entre le guichet unique du tribunal, l'huissière du coin, et le domicile.
Le délit de «non-représentation d'enfants mineurs» est un fait prévu et puni par l'article 327 du code pénal. C'est ce même article de loi qui peut même emprisonner les auteurs de ce très grave délit, avec une peine allant de deux ans à cinq ans ferme. Le juge décide de ramener les gosses, pour avoir en privé, leurs avis.
Le jour «J», les quatre gus sont debout face au juge, qui sourit jovialement aux enfants, qui lui rendent très bien, ce signe de politesse, et de tenue correcte.
Des enfants au tribunal! Un spectacle à éviter impérativement, car la seule vue de gosses trainant dans la salle des «pas perdus», coupe réellement l'appétit. Aidez-nous, svp, à comprendre, que peut faire ainsi un petit enfant, en pleine juridiction, tenant par la main son parent, le regard flou, et la tête ailleurs?
Un lourd silence pèse de tout son poids sur la salle, pratiquement vide. Le dialogue s'instaure, et va vite. Un dialogue qui verra parfois le président, se pencher carrément vers les enfants, et leur susurrer des groupes de mots, que lui seul connait!
Nous ne saurons vous dire ce que vaut l'échange entre les enfants, et les magistrats.
De toutes les manières, le juge est visiblement satisfait. Il le fera savoir aux parents rappelés par le flic de service. Ils s'avancent de la barre, alors que les gosses sont conduits dans la salle des «pas perdus». Il fixe bien comme il faut les deux antagonistes, et annonce à haute voix pour se faire bien entendre et comprendre. «Alors, Mme. Et M.
Vous, qui croyiez que vos enfants allaient vous lâcher pour des ombres, détrompez-vous! Oui, vos gamins vous aiment, plus que vous ne imaginez, et c'est facilement vérifiable. Il se tait puis regarde devant lui le couple désarticulé depuis longtemps déjà, et déclare, tout heureux de l'information qu'il va fournir aux parents: les enfants adorent leurs parents, et voudraient bien vivre avec. Il suffit d'un rien pour que tous les malentendus soient levés.
«Inculpée, nous avons longuement discuté avec vos gamins qui vous envient. Ils seraient heureux encore plus si vous vous réconciliez, avec monsieur votre ex-époux! Ils ne trouvent aucun inconvénient à vivre avec! Mais cela relève d'une possible réconciliation, qui reste à régler entre vous deux!» balance le magistrat qui fait dans la «tentative de réconciliation» des deux ex-, actuellement en guerre totale pour la garde des enfants.
Ah, les gosses! Il reste dans toute rupture d'un foyer, ces malheureuses innocentes créatures, qui ne comprendront que plus tard, bien plus tard, que la raison ne saurait, l'expliquer.
La dame fait non, de la tête et des épaules. M. suit. Ils ne se regardent plus dans les yeux, et ils se séparent, pour la 1ère fois depuis trois ans, dos à dos. Un grand bombardement pour les enfants, aux pourtant doux visages pâles, sans teint, et livides.
Quant au juge, probablement fâché de la fin de débats, et surtout d'avoir échoué à si bon port, n'est tout de même, pas ravi du malheureux dénouement de cette triste affaire, qui n'aurait jamais dû avoir lieu, n'était-ce l'entêtement d'un couple miné par la haine réciproque, la méfiance, et que sais-je encore?

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours