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Le scandale du «Marocgate» accentue les divisions au sein de la famille royale

Le Makhzen réveille ses démons

Personne n’ignorait les fêtes «bizarres» à la limite de la légalité et des bonnes mœurs. Bref, la corruption d’eurodéputés est un secret de Polichinelle au Maroc.

Le scandale de la corruption au sein du Parlement européen prend des proportions gigantesques. Les nombreuses révélations quasi quotidiennes mettent le royaume du Maroc, dont des officiels sont directement impliqués, dans une fâcheuse posture. La gravité des accusations qui remontent jusqu'à l'actuel Premier ministre, oblige Rabat à opter pour le profil bas, dans l'espoir d'une fin rapide de la série catastrophe. Il reste que le silence gêné n'explique pas vraiment l'attitude de Rabat, soulignent des observateurs très au fait du fonctionnement du Makhzen. En réalité, le mutisme du roi et de ses principaux collaborateurs cachent mal une situation de panique sans précédent dans les rouages du pouvoir. Les acteurs du premier cercle de la «cour royale», certainement impliqués jusqu'au cou, tentent de manoeuvrer pour éviter les éclaboussures qui feront plonger les seconds couteaux. L'ambassadeur marocain en Pologne, quelques ministres sont déjà lâchés par le régime de Mohammed VI qui, affirme-t-on, négocie avec les plus hautes autorités de l'Union européenne les têtes qui devront tomber, dans le cadre du nettoyage annoncé récemment par Joseph Borell à partir de Rabat. On préconise même une très probable fin de mission de l'actuel Premier ministre, Aziz Akhannouch, déjà mis en cause par l'eurodéputé français José Bové qui l'accuse de tentative de corruption. La plainte déposée par Akhannouch a renforcé la détermination de l'eurodéputé, ce qui fait craindre un procès à charge contre le régime de Rabat.
Les connaisseurs des moeurs politiques du royaume avouent leur incompétence à prévoir l'ampleur du séisme qui ne tardera pas à ébranler sérieusement les piliers du Makhzen. Le Maroc, disent ces mêmes connaisseurs, n'a jamais été confronté à un tel scandale dans son Histoire, même si personne n'ignorait les pratiques criminelles du Makhzen. Les cadres de l'administration marocaine qui voyaient débarquer les députés européens, savaient que des enveloppes changeaient de main, étaient au courant des séjours offerts au frais de l'État marocain aux invités du roi. Personne n'ignorait les fêtes «bizarres» à la limite de la légalité et des bonnes moeurs. Bref, la corruption d'eurodéputés est un secret de Polichinelle au Maroc.
C'en est d'ailleurs tellement visible que des noms, aujourd'hui, à peine soupçonnables circulent dans les Salons de Rabat et de Marrakech. Mais que cela parvienne jusqu'aux oreilles de juges belges... Le Makhzen compte mobiliser ces «personnages insoupçonnables» pour étouffer le scandale, à charge pour le roi et les plus hautes autorités de l'EU de sacrifier des députés, des ministres, des ambassadeurs, des officiers des services... Bref, il est question d'invoquer la raison d'État pour bloquer les investigations. Dans le même temps, on envoie le président de la Fédération royale marocaine au casse-pipe avec la mission de créer un scandale politico-sportif avec l'Algérie pour faire oublier celui de la corruption d'eurodéputés. La manoeuvre n'a pas atteint son objectif. Le scénario Lekjaâ a fait pschitt. La raison de l'échec est à chercher dans l'ampleur du scandale qui peut déboucher sur des législatives européennes anticipées.
Le préjudice subi par les institutions de l'Europe n'a pas son précédent dans les annales de l'UE. On voit mal l'opinion européenne et la Justice belge se laisser faire. À Rabat, comme dans les cercles du pouvoir à Bruxelles, on sent le danger se rapprocher. Les «sacrifiés» avoueront tout. La Justice remontera jusqu'au Palais royal et le nom de Mohammed VI sera porté dans les rapports des juges d'instruction. Tout l'édifice est appelé à s'effondrer et emporter avec lui, une bonne partie du personnel politique européen, ainsi que toute la cour royale de Rabat. Dans l'entourage du roi, on craint le pire et dans les autres cercles du pouvoir on se prépare à achever la bête. Derrière les murs des Palais, se déroule une lutte à mort pour la succession. Au vu des proportions que prendra le scandale de la corruption des eurodéputés, les jours du régime de Mohammed VI sont comptés. L'on s'attend dans un avenir très proche, à l'éclatement d'innombrables autres scandales impliquant des barons marocains.
Les répliques du séisme qui s'est déclaré dans l'enceinte du Parlement européen seront, dit-on, destructrices. Il sera impossible au Makhzen de reconstituer ses réseaux à l'interne, comme à l'externe. Une recomposition profonde du schéma du pouvoir marocain est très prévisible, avec signalons-le, des ingérences étrangères directes. Israël est déjà en embuscade. L'UE et les USA laisseront-ils faire? 

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