L'Expression

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Un mari sauvage!

Il y a cette triste chanson des femmes battues, qui traverse les cieux, les mers, les océans, les déserts et les monts, pour se jeter dans la mémoire collective.

L'affaire traitée trois jours seulement avant l'arrivée bénie du mois sacré de Sidna Ramadhan 1444, avait un arrière-goût de mauvais esprits rôdant au-dessus du tribunal! Détenu pour avoir fait de la résistance, le soir de l'arrivée des policiers venus l'arrêter pour le boucan soulevé cette nuit-là, le mari, debout à la barre, s'était levé pour répondre aux questions des magistrats qui voulaient entendre sa version des faits autour des «coups et blessures volontaires» sur son épouse, Zahra. N.
Ce fait est prévu et puni par l'article 264 du Code pénal. Au début, le détenu voulait prouver aux gens présents, que c'était un homme, un vrai, que rien, ni personne, ne pouvait faire plier. Il alla même jusqu'à rigoler, en voyant l'oeil droit, au beurre noir, de Mme, mais se leurrait lourdement car, en face, il y avait une magistrate tout de noir vêtue, qui a fait le serment de n'appliquer que la loi! «Ecoutez, inculpé! Vous êtes ici pour rendre compte de votre comportement envers votre famille et votre femme qui est ici, cherchant la protection que vous lui deviez. Alors, écoutez bien ce que je vous dit maintenant: vous allez tout nous raconter à commencer par le pourquoi de ce comportement sauvage constaté envers madame votre épouse.
Dites-nous le maximum en un minimum de temps! Et, sans oublier ce qui est important, car il a sous les yeux le PV fouillé et détaillé de la police!» C'est alors le monologue déversé par l'inculpé de 56 ans, qui est effectivement honnête, mais incomplet. «Et si vous nous évoquiez les brûlures relevées sur le corps de Mme? Avec quoi les avez-vous faites et dans quels buts?» balance au vol, la juge qui était plutôt satisfaite d'entendre le récit de l'inculpé, même incomplet. Les brûlures? Les coups? Aucune réponse ne viendra illuminer l'assistance! La victime, est une épouse de 44 printemps, abattue, si soumise qu'elle acceptait tout de son dangereux mari qui usait et abusait de son autorité, de sa taille (1,96m) et de son poids qui dépasse le quintal, pour battre à volonté, la pauvre dame qui n'en pouvait plus de souffrir le martyre, en silence. «Je suis si fatiguée de recevoir tous les soirs des raclées répétées, que la sombre idée du suicide m'avait, maintes et maintes fois traversé et effleuré l'esprit! Mais à chaque génuflexion, je maudissais le diable, je soupirais et renonçais à quitter très tôt ce bas monde.
Car, finalement, qui allait prendre et s'occuper de mes deux orphelines, petites et jolies fillettes, une fois que je sois partie dans l'autre monde? Je lance un appel pressant aux autorités pour une prise en charge réelle de nous trois, car je n'ai personne, pour le moment, depuis la mort de mes parents, victimes de la pandémie, au tout début de l'intrusion de «Covid-19». Elle ne pleurait pas. Elle se lamentait, tête baissée, recouverte d'un fichu noir! La juge qui cachait très mal son émotion, posera bien encore des questions relatives au quotidien du couple.
Les réponses sont évasives, ne présentant aucun intérêt pour le tribunal qui voulait absolument avoir une idée précise sur la relation qu'entretiennent les deux personnes. «Je ne suis pas venue voir ici, les policiers embarquer le père de mes enfants. Non, Mme la présidente, je suis seulement venue demander, devant l'assistance et les magistrats, une aide morale après celle, physique. Je suis abattue. Je pense beaucoup à mes filles laissées, le temps du procès, chez ma voisine Amina. T. Je pense au retour et à l'énième raclée sanglante, qui m'attend,que ce soir, après le retour chez nous.» «Oh, là, doucement, qui vous dit que vous allez rentrer ensemble cette nuit? Ce n ‘est pas sûr du tout!», coupe, d'une voix monocorde, la jeune procureure, qui demandera plus tard «le maximum de la peine d'emprisonnement ferme, en plus d'une très forte amende, pour vous apprendre à respecter la femme que vous avez prise comme épouse pour la chérir et protéger, pas pour l'humilier et battre à souhait!». À la fin du sévère réquisitoire, quelques-uns avaient applaudi à tout rompre, devant une juge qui était partagée par le respect dû aux us et coutumes des juridictions, et l'acceptation du sermon de la procureure, par une partie du public! Et Zahra, dans tout cela? Elle avait tout dit, et donc, était désormais, silencieuse, mais désespérément seule.
On ne pouvait rester insensible au monologue de cette femme menue, ramassée dans un corps qui explique très bien le traitement réservé par «M.», tous les soirs, lorsqu'il rentrait très tard, ivre mort, les lèvres dégoulinantes des restes de repas pris dehors avec les copains, tatillonnant sur les marches d'escaliers, faisant des gestes d'un pantin délivré de ses noeuds et fils!»
La victime était à bout de force avec tout le déballage! Après avoir prononcé le dernier mot, le détenu sera condamné à une peine d'emprisonnement de deux ans fermes dont 18 mois assortis du sursis!

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