L'Expression

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La bicoque d'Ali Baba

Les premiers jours d'été, très en avance cette année, annoncent une très mauvaise seconde partie de l'année 2022, pour ce qui est de la recrudescence des délits, le vol notamment.

Me Mohamed Djediat, l'avocat de la rue Patrice Lumumba * d'Alger-Centre, était, dimanche dernier, au summum de sa forme d'après Ramadhan 1443.
Une forme soulignée au cours d'une époustouflante intervention, qui a laissé le jeune juge du siège et le procureur, pantois. Le magistrat a, d'ailleurs, tenu à féliciter le défenseur pour sa prestation colorée, sobre et convaincante. Me Djediat défendait Allaoua. R. et Aziz. D. Inculpés de vol d'une voiture...
Auparavant, le représentant du ministère public a su, posément, poser la problématique de l'affaire, plutôt fantasque, qu'autre chose, en s'appuyant et anticipant sur la prochaine plaidoirie de Me Djediat qui avait probablement, dans son escarcelle, plus d'une flèche! Le parquetier avait tenu à mettre les choses au clair: «Même si on peut considérer que la faute provient du chauffeur, propriétaire du véhicule, il reste néanmoins, que le vol de l'auto a bel et bien eu lieu, par ces deux inculpés.
Le véhicule n'a été retrouvé que par la grosse erreur des coquins de voleurs!», a sifflé, tout heureux, le procureur qui a tout de même requis une peine d'emprisonnement ferme de trois ans, et d'une très forte amende! Et lorsque le tour de la défense d'entrer en scène arriva, ce fut un délice pour les amateurs du débat contradictoire, d'écouter le vieil avocat d'Alger! « Quand vous avez affaire à un fonctionnaire, gagné par le laisser-aller, le je'- m'en-foutisme, ayant plutôt le sens aigu des courses familiales et des affaires quotidiennes, que celui du devoir, voilà le résultat! Laisser une cylindrée garée en plein virage désert menant au marché aux puces du coin, cela s'appelle de la pure provocation! Il faut vite mettre en exergue le simple fait que l'avocat brun, dont les deux enfants marchent sur ses traces, est devenu, au fil des années et des plaidoiries, un véritable as incontournable dans le bâtonnat de la capitale, et ce n'est pas rien.
Défendre comme l'a fait Me Djediat, deux jeunes inculpés de vol, n'est pas à la portée de n'importe quel défenseur de sa génération! Les faits qu'ont relevés les flics suite à une plainte, ont permis aux jeunes policiers, de creuser dans le «jardin» des malfaiteurs professionnels qui ont laissé transpercer une info capitale: une immense bicoque, qui servait de garage pour voitures qui devaient aller à la casse, était le lieu où le véhicule a été soigneusement caché, entre plusieurs autos accidentées! Puis, les choses s'accélérèrent pour les flics, plutôt sérieux et entreprenants, pour cette opération, relevant de l'autorité de l'Etat, à la veille de l'arrivée précoce de l'été, 2022!
Ce fut très facile pour la suite de l'enquête, qui permit aux enquêteurs, de retrouver le carrosse! «Je me suis toujours battu pour combattre le vol, et tous les méfaits nuisibles à la société, mais, cette fois, je demande à l'honorable tribunal l'octroi de larges circonstances atténuantes pour mes clients, victimes, certes, de leur cupidité, mai aussi, de l'erreur du chauffeur, qui n'avait rien à faire du côté du marché aux puces!
Étant des délinquants primaires, ma demande va en droite ligne avec le casier quasi vierge des jeunes inculpés!
En décidant ainsi, M.le président, vous aurez rempli votre rôle, qui est celui de rendre sereinement et équitablement justice, et non pas, celui d' un horrible «distributeur» de peines! Le vol à l'arraché ou à la tire, que punit l'article 350, est redouté par les inculpés et leurs défenseurs...
Ce qui n'est pas le cas, aujourd'hui, avec deux inculpés primaires, qui ont été aidés encore une fois, par l'étourderie, de la «victime» et surtout de sa cupidité! « Nous nous en apercevons à chaque audience, où qu'elle se tienne. Ecrivons-le franchement, nos jeunes magistrats surtout, ne jouent jamais avec le feu. Ils entendent très bien, et comme il le faut, les suspects, les victimes ou les témoins, avant d'utiliser le glaive à bon escient.»,a souligné le conseil qui avait à coeur de louer la valeur intrinsèque des jeunes magistrats. Le jeune juge prend acte du dernier mot des inculpés, et annonce la mise en examen du dossier sous huitaine.

De Quoi j'me Mêle

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