Un retour qui dérange

Il faut reconnaître au président de la FAF, M.Mohamed Raouraoua, le mérite de ne pas verser dans l´exclusion systématique qui sied si bien à nos dirigeants sportifs. L´homme s´est engagé à relancer la discipline sportive n°1 et il savait que cela ne se ferait que par la restructuration de son instance dirigeante. D´aucuns lui ont reproché le recrutement de personnel, mais on peut dire, aujourd´hui, que la FAF dispose de directions à la mesure de sa notoriété. S´il y a une structure qui donne des signes de défaillances, c´est bien le bureau fédéral dont la composante est vraiment hétéroclite. Force est de reconnaître que les élus du BF n´ont ni la détermination ni l´imagination fertile de leur président. Ce dernier n´avait d´ailleurs guère le choix, il a dû puiser parmi les membres de l´assemblée générale de la FAF où ceux qui peuvent apporter un plus à la discipline ne sont pas légion.
C´est bien d´ailleurs pour cela que la discipline a régressé, notamment dans ses organes de direction. Raouraoua a bien compris la situation d´où sa décision de faire appel à d´autres personnes, dont certaines ne siègent même pas à l´AG de la FAF, pour lui donner un coup de main dans sa mission.
C´est ainsi qu´il a ramené le Dr.Yacine Zerguini, qui avait déjà fait partie du BF du temps où Mohamed Diabi présidait la FAF (1997-1999) pour le mettre à la tête de la commission médicale et l´avocat Rachid Bouabdellah auquel il a confié la commission juridique. Récemment, il a pris contact avec Rachid Mekhloufi afin de lui confier le volet technique, mais l´ex-joueur de l´équipe FLN a décliné la proposition.
En revanche, il a obtenu satisfaction auprès de Belaïd Lacarne, celui qui, désormais, va conseiller le président sur les affaires concernant l´arbitrage. C´est cette nomination qui a dérouté les gens et qui a montré que Raouraoua était capable d´ouvrir sa porte aux opposants pour peu que cela serve l´intérêt de la discipline. Lacarne n´est pas un réel opposant au président de la FAF, ce serait plutôt l´entourage de ce dernier qui n´apprécie pas la venue de celui qui présidait aux assises de la CCA dans le bureau fédéral que présidait le prédécesseur de Raouraoua, Omar Kezzal. Il n´y a aucun doute qu´un Chaâbane Abdelkader, actuel dirigeant de la très controversée CCA, ne voit pas d´un bon oeil la promotion de celui qui est expert auprès de la CAF et de la FIFA. Mais plus que Chaâbane, ce sont ceux qui veulent faire main basse sur l´arbitrage algérien qui vont devoir se remettre en cause. Ce sont eux qui, au départ, ont poussé Raouraoua à effacer tout ce que Lacarne avait entrepris dans la corporation. Aujourd´hui, leurs desseins entravés, il faut s´attendre à une campagne de déstabilisation orchestrée contre Raouraoua. Mais connaissant ce dernier, cela nous étonnerait fort qu´il cède. Avec le retour de Belaïd Lacarne aux affaires, l´arbitrage algérien va très certainement gagner en crédibilité.