Pour une cinquième étoile

Défaits par la plus petite des marges, les Lions du Djurdjura jetteront toutes leurs forces dans cet acte deux d´une bataille, commencée il y a quinze jours à Sousse.
Handicapé par les absences de Boubrit et Bezzaz, mais revigoré par le retour de Nazef, le grand club de Tizi Ouzou livrera une grande bataille au milieu face à une équipe qui affectionne les duels et le blocage de surfaces. Avec Belkaïd, Bendahmane, Nazef et Abaci, l´entre-jeu kabyle relèvera certainement la tête contrairement à l´aller où il était submergé par le jeu court des Tunisiens.
Les rênes de l´attaque seront confiées à Dob et Berguiga. Un duo auquel Abaci, très porté vers l´offensive, prêtera main forte. Berguiga jouera carrément en pointe, alors que Dob évoluera excentré à droite, son champ de prédilection. Derrière, Gaouaoui, qui a gagné ses galons, semble indélogeable. Alors que la « vieille » arrière-garde (Raho, Benhamlat, Driouèche et Zafour) tâchera de surveiller le mouvement des ailiers sahéliens.

A Tizi Ouzou, le décor africain est planté depuis plusieurs jours. Dans la grande rue de la ville comme dans les villages de la Haute Kabylie, tout est là pour rappeler qu´un événement se prépare. Le verdict tombe quant à la domiciliation de cette finale, après la folle rumeur qui a circulé au sujet du stade de Annaba, toute la Kabylie est mobilisée derrière son porte-étendard, la JSK. Tous les sujets sont relégués au second plan. On parle d´une « invasion » massive du stade du 5-Juillet. Survoltés, les fans promettent de mettre le feu demain et d´impressionner les Tunisiens.
A mesure que vendredi approche, la fièvre jaune monte. Des étals improvisés écoulent toutes sortes d´objets aux couleurs jaune et vert.
Des maillots, des bonnets, des fanions et autres pin´s sont cédés à des prix raisonnables. Le coeur et les affaires font parfois bon ménage. Tous les moyens sont réquisitionnés pour acheminer les milliers de supporters vers la capitale.

Décidément, les Canaris affectionnent les scénarios pathétiques. Souvenons-nous de la finale de l´an dernier face à Ismaïlia. Ce jour-là, les camarades de Akriche avaient martyrisé les nerfs de leurs inconditionnels avant de crier à la délivrance après le coup de sifflet final de l´arbitre malien.
Cette année encore face à l´Africa Sport, la JSK a tissé un scénario «vaudevillien» avant que ce diable de Dob ne sonne le dénouement du drame. Aguerrie par tant d´épreuves, la formation kabyle doit secouer d´entrée son adversaire. Un cas de figure qui lui épargnera tout calcul d´épicier et lui permettra de gérer, à sa guise, la rencontre, contrairement à la finale de la saison passée où elle a subi toute la furia de Rédha Sika et consorts.

L´Etoile prendra ses quartiers à l´hôtel Ryad. Deuxième force de Tunisie après le grand EST, le club soussien misera tout dans cette finale sur la vista de son international Riadh Jaziri, absent à l´aller. Avec Dini, Koné, Keïta et Kaïs Ghodbane aux manoeuvres, les Rouge et Blanc auront fière allure demain.
Si l´équipe se montre fringante devant, ce n´est pas le cas derrière où les Gahzouani, Makacher, Mkademi et Sellami ont démontré leurs limites lors de la première manche.
Quadruple champion d´Afrique, à l´instar de la JSK, l´ESS doit sa bonne assise financière au boom touristique que connaît la région de Sousse depuis les années quatre-vingt. Son président, Othmane Jennayah, un industriel, ambitieux, veut monter un club qui concurrencera, dans les années à venir, l´Espérance.
Chadli Mlik, l´entraîneur intérimaire du club, jouera à coup sûr l´attaque pour bonifier le maigre acquis (2-1) assuré à l´aller, tout en restant vigilant derrière.