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IMBRICATION ENTRE POLITIQUE ET SPORT

Pascal Boniface récidive dans une nouvelle analyse

JO Politiques: Sport et relations internationales est le nouvel ouvrage de Pascal Boniface.

«Suivis par plus de 4 milliards de téléspectateurs, attirant plus de 10.000 athlètes de 200 délégations nationales différentes, les Jeux olympiques d'été figurent aujourd'hui parmi les événements les plus populaires au monde... et les plus politiques.» C'est en ces termes que Pascal Boniface donne le ton sur la portée de son nouvel ouvrage.
Il indique également que les JO sont perçus comme des vitrines des pays hôtes souhaitant défendre et améliorer leur image, voire comme une tribune planétaire pour formuler revendications et prises de position. Les JO n'ont eu de cesse, tout au long de leur histoire, d'être le reflet de rivalités géopolitiques, qu'il s'agisse de l'attribution de l'organisation de la compétition ou du décompte des médailles, ajoute-t-il.
Selon lui, le mythe fondateur de l'apolitisme ne résiste pas à l'examen des réalités. Pascal Boniface décrypte, en effet, l'histoire du mouvement, entre boycott, polémiques et médiatisation. Il évoque la compétition entre nations, l'affirmation des identités nationales, mais aussi les événements dramatiques et les espoirs portés par l'olympisme. Il nous donne également de nombreuses clés pour repenser les JO, dans leur approche politique et géopolitique.
Dans un précédent ouvrage sur la géopolitique du sport rédigé avant la dernière Coupe du monde de football, il considérait déjà avant le Mondial de football au Brésil que les enjeux géopolitiques du sport sont devenus un élément essentiel de rayonnement et de puissance pour les États. Il ajoute même que le XXIe siècle ne sera pas religieux avant tout: il sera sportif. «Nous sommes entrés dans l'ère du sport mondialisé. Le sport est devenu le nouveau terrain d'affrontement pacifique et régulé des États», dit-il. «C'est la façon la plus visible de montrer le drapeau, d'être un point sur la carte du monde et d'exister aux yeux de tous. Lorsque la globalisation efface les identités nationales, le sport devient le moyen le plus efficace pour ressouder la nation, autour d'un projet commun et fédérateur», dit-il. Dans ce «village global» qu'est devenue la planète, les champions sont les habitants les plus connus et les plus populaires. Tout le monde a entendu parler d'Usain Bolt ou de Cristiano Ronaldo. Qui connaît le nom du Premier ministre jamaïcain ou portugais? Qui se souvient du nom du président du Brésil en 1970? s'interroge-t-il.
Par contre, celui de Pelé est gravé à tout jamais dans les mémoires. Le sport aujourd'hui est donc plus que du sport. C'est de l'émotion, des sensations, des moments de désespoir, de joie, de fraternité, etc, mais aussi de la géopolitique, de la puissance en version «soft». Bref, un élément essentiel de rayonnement pour un État, souligne-t-il.
Pascal Boniface, directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques est enseignant à l'Institut d'études européennes de l'université Paris-VIII. Il développe depuis près de vingt ans une théorie géopolitique du sport.

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