Les jeunes se distinguent et la hiérarchie se confirme

La neuvième édition des Jeux africains a confirmé l´habituelle hiérarchie des valeurs sportives instaurée depuis plusieurs années. L´Egypte, l´Algérie, l´Afrique du Sud, le Nigeria et la Tunisie ont largement dominé.
L´ordre a été quelque peu bouleversé au fil des compétitions, notamment avec le déroulement des épreuves d´athlétisme et de boxe et les dizaines de médailles mises en jeu. L´agréable surprise, la bouffée d´oxygène est venue des jeunes et de petits pays comme l´Erythrée, les Seychelles ou le Botswana. Avec peu de moyens, d´infrastructures et de cadres, ils montrent le bout de leur nez et dament le pion aux meilleurs (?) dans des disciplines aussi populaires que l´athlétisme ou le cyclisme.
Ces deux disciplines, avec le football, ont été d´ailleurs les cancres de la représentation nationale dans ces jeux. Leurs résultats étaient prévisibles. Ils sont logiques et ne souffrent d´aucune excuse. La gestion de ces sports, la prestation des sélections, par eux mises en place, laissaient présager de tels gâchis depuis plusieurs années. Leurs responsables, paralysés par l´incompétence et empêtrés dans les luttes de clans, constatent à présent les dégâts. Ils ne peuvent fuir l´évidence devant leurs piteux résultats. Que ne cessent-ils pas d´entonner leur sempiternel:
«Nous manquons de moyens et d´infrastructures!» Ne s´aperçoivent-ils pas qu´avec bien peu, des plus petits que nous, des moins nantis font largement mieux et se distinguent à nos dépens. L´Erythrée, le Botswana ou la Gambie, le Rwanda, pour ne citer que ceux-là, sont-ils mieux lotis, plus riches, pour nous battre en football, en cyclisme, en athlétisme, disciplines que l´Algérie dominait il y a quelques années? Qui n´avance pas recule!
Cette édition des Jeux africains a été un plein succès sur le plan des capacités organisationnelles de notre pays. Les milliers de participants ont pu le constater. Elle a permis à beaucoup de nos jeunes de se mettre en évidence. La valeur de leurs performances montre bien leur prédisposition à prendre une place dans le gotha international. Par leur volonté et leur qualité, ils ont compensé les piteux résultats de certains médaillés potentiels, bienheureux détenteurs de bourses et de stages à l´étranger.
Car certains absents ou battus trouveront bien mille et mille prétextes pour se justifier:
-état du terrain, alors qu´il est le même pour leurs adversaires,
-manque d´infrastructures,
-équipements manquants ou trop chers.
Comme si nos adversaires en possédaient.
En toute logique, le développement et les résultats devraient être proportionnels aux sièges occupés ou brigués dans les instances internationales par un nombre de plus en plus grand de dirigeants de nos structures d´organisation et de développement sportifs. Est-ce là la finalité? Avec l´argent brassé et déversé dans le seul football, il y a de quoi permettre à la natation, au judo, à la boxe, au volley-ball, au handball, de se développer davantage et de nous faire encore honneur.