L'Expression

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BOUALEM TIAB

«La descente n’est pas la fin du monde»

Le président de la JSMB est persuadé que son club peut rebondir.

M.Boualem Tiab, le président de la JSM Béjaïa, est de retour au pays après quelques jours passés en France où il est allé effectuer une visite de contrôle médical et de suivi de la maladie dont il souffre. Il revient alors que son club se débat dans les profondeurs du classement général et chavire vers la division 2. Malgré tous ces déboires, l´homme garde la tête froide et droite. Il ne veut pas céder au catastrophisme.

L´Expression: La JSMB vient de retrouver la dernière place du classement général et semble se diriger vers la division 2 ; vivez-vous cela comme un échec personnel?B.Tiab: Quand on a présidé ce club et qu´on l´a tenu à bout de bras, son échec est certainement le vôtre. J´ai fait ce que j´ai pu pour doter Béjaïa d´un grand club de football, mais hélas je me suis retrouvé seul dans l´édification de ce projet. Seul avec mes frères qui ont essayé de m´aider mais l´entreprise demandait plus de renfort humain, plus de volonté. Que voulez-vous, apparemment on ne veut pas que Béjaïa soit représentée en division 1.

Le «on» que vous utilisez fait référence à qui?A beaucoup de gens au premier desquels les autorités locales qui pensent qu´un club de la division 1 se gère comme une association de quartier en termes de financement s´entend. Je parle aussi de la famille de la JSMB où je n´ai pas trouvé les volontés nécessaires pour m´aider à construire peut-être pas un grand club mais au moins un club capable de jouer un rôle intéressant au plus haut niveau de notre football - Béjaïa est une ville qui ne manque de rien - C´est une ville riche qui a ses infrastructures portuaires et aéroportuaires, des dizaines d´entreprises publiques et privées, un complexe sportif, des capacités hôtelières que lui envieraient de nombreuses grandes villes du pays. Pourquoi n´aurait-elle pas droit d´avoir un bon club de football?

Pouvez-vous partir maintenant?Je ne crois pas que ce soit le moment de quitter le navire qui coule. Il faut que le capitaine reste à bord et se batte. Mais je le répète, seul il ne pourra rien faire. Il lui faut de l´aide.

De quelle aide parlez-vous?Qu´au moins une personne suffisamment compétente vienne me donner un coup de main pour diriger l´équipe. Elle sera le président de section. Actuellement, c´est moi qui fait tout. Cela m´épuise. Que quelqu´un vienne pour me décharger de certaines obligations.

Comment comptez-vous l´obtenir?Vous savez que l´AG du club n´a pu se tenir non pas par faute de quorum mais parce que les gens ont eu peur que je quitte la JSMB. En outre, les gens de la DJS n´avaient pas daigné se déplacer. Je dois convoquer une autre AG pour la semaine prochaine car il faut qu´on la tienne, c´est la loi qui l´exige. A ce moment, je ferai ma proposition. Il faut que les gens comprennent que la JSMB a besoin d´eux et c´est justement dans les moments difficiles qu´il faut prouver son amour pour elle et sa fidélité.

Apparemment, donc, vous restez en poste...Puis-je faire autrement? J´ai un devoir envers ce club. Je me dois de ne pas l´abandonner.

Il y a que la JSMB évolue en ce moment sans entraîneur...Je le sais mais ce problème est réglé puisque nous nous apprêtons à recevoir ces jours-ci le Français Jules Acorsi. Je viens de lui envoyer une invitation pour avoir un visa et s´il le peut, il sera avec nous pour assister au match contre l´USC. Il devrait venir s´installer à Béjaïa juste après.

Comment en êtes-vous arrivé à recruter Acorsi?Je ne vous cache pas que depuis longtemps, j´étais en contact avec l´ex-gardien de but de l´équipe de France, Bernard Lama. Je lui avais demandé de me trouver quelqu´un et c´est lui qui m´a proposé Acorsi. Celui-ci n´est pas un inconnu. Il a entraîné Bastia, le Gazelec d´Ajaccio, Grenoble, Besançon et un club aux Emirats Arabes Unis. Un club marocain le convoitait mais il a préféré nous donner sa préférence.

Est-ce en raison de meilleures conditions financières?Détrompez-vous. Lorsque je lui ai demandé quel était son prix, il m´a répondu textuellement : «Président, l´argent, ce n´est pas un problème. Laissez moi venir entraîner votre club. On en parlera à la fin de la saison». Je ne pouvais, honnêtement, pas reculer devant une telle proposition.

Et il a accepté alors que la JSMB est dernière?Absolument. Il connaît beaucoup de choses sur le football algérien et je crois savoir qu´il a des amis qui sont des entraîneurs algériens. Il est en tout cas persuadé que la JSMB peut éviter la descente.

Vous le croyez?En football, il ne faut jurer de rien. Cependant, je lui ai répondu qu´il ne fallait pas faire du sauvetage de l´équipe une obsession. Pour moi, seul un miracle pourrait sauver la JSMB. S´il vient, c´est pour nous préparer un club pour l´avenir. Il faut que la JSMB rebondisse.

Même en division 2?Oui, en division 2. La descente n´est pas la fin du monde. Je suis sûr que la JSMB peut repartir de plus belle si on y met les moyens et de la volonté. De tels challenges m´excitent et m´encouragent à continuer.

Peut-on croire que la JSMB ne sera plus qu´un simple faire-valoir d´ici à la fin de cette saison?C´est-à-dire qu´elle pourrait lever le pied? Vous nous connaissez mal. Je peux vous assurer que notre club se battra jusqu´à la fin avec la même énergie. Les joueurs sont assez motivés pour cela.

A propos de joueurs, que leur avez-vous dit?De continuer à jouer avec du cran. Mais vous savez, plus le temps passe, plus je m´aperçois que notre milieu vicié. Tenez, pas plus tard qu´aujourd´hui (dimanche), j´ai tenu une réunion avec eux et il s´est trouvé des juniors qui ont osé me parler d´argent. L´argent, il n´y a que cela qui les intéresse; alors qu´on les habille, on les nourrit, on les forme pour devenir de bons footballeurs. C´est vraiment à désespérer!

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