Le bâtonnier fin prêt
Ramadan 1445 est au pied de la porte. Il est presque arrivé dans la ville des «Roses». À Blida, tout est fin prêt. Tout le monde a pris ses dispositions. Les imams ont aussi continué à attirer l'attention des mauvais commerçants, qui ont «caché» des trucs dont raffolent les jeûneurs. Près de la cour et du tribunal, nous rencontrons coup sur coup, Me Mustapha Ezzraïmi, Me Ahmed-Mansour Kessanti, Me Abdenour-Omar Aït -Bou djemââ, et ce bon vieux de bâtonnier Mustapha - Farouk Ksentini, revenu de Tipaza, où il a vu son dossier être renvoyé sous huitaine, à la suite de l'absence de la victime, dont la nécessaire présence est ardemment souhaitée par le trio, mené de mains de maitre par l'incomparable président de chambre de la cour de Tipaza, Chams-Eddine Rouaïnia. Comme à chaque rencontre, un petit round-up a lieu avec le bâtonnier, qui souffle de désespoir, regrettant au passage, la descente aux enfers de la magistrature, du fait du recrutement des magistrats, dont certains n'ont pas le niveau requis pour mener une audience de quelque nature que ce soit. «Je ne parle pas des magistrats d'Alger, ou de ceux des cours qui l'entourent, mais de l'Algérie profonde.
Un véritable massacre! Je me souviens qu'en 2014, le ministre de la JJustice, avait découvert, en feuilletant le registre de recrutement des jeunes magistrats, un candidat était entré à l'Ecole supérieure de la magistrature, avec la catastrophique note de 7, 25/ 20! On lui avait dit à l'époque que ce candidat a été admis pour arriver au...quota arrêté par le ministère! Voilà l'important et névralgique secteur de la justice, lui aussi touché, par les maudites statistiques! Mais, au fait, que devient cet ancien «élève-magistrat»?» annonça le bâtonnier, toujours pimpant, et qui reconnaîtra tout de même, «un léger mieux du secteur, mais au seul centre du pays. Ce qui n'est pas normal, pour un pays ambitieux, qui veut construire l'indépendance de la justice, une oeuvre qui veut que toute cette construction repose essentiellement, sur la formation continue du magistrat!»
Le bâtonnier se taira un moment, avant de siffler, heureux d'avoir pu, donner son avis sur la justice d'aujourd'hui.
