BOUIRA
Un mois de juin meurtrier
La wilaya a longtemps été l’une des plus touchées par les actes criminels avec plus de 20 milliards de dégâts et plus de 800 victimes.
Le mois de juin aura été l´un des plus meurtriers depuis l´avènement de la concorde puis de la loi sur la réconciliation nationale. 13 personnes au total ont trouvé la mort. Même si la frontière entre le terrorisme et le grand banditisme est difficile à tracer, les actes terroristes perpétrés contre une patrouille chargée de la surveillance du gazoduc sur les hauteurs d´Aomar, puis contre une section militaire à Ahnif et l´assassinat d´un garde communal au lieudit Ouled Bouchia (sortie est du chef-lieu de wilaya), comptabilisent à eux seuls 12 victimes.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, c´est une jeune fille, âgée de 19 ans, qui a été découverte égorgée à la sortie ouest au lieudit Sidi Ziane. Même si dans cette affaire, les enquêteurs privilégient la thèse du crime, la nette recrudescence de la violence a semé le doute et la peur parmi les citoyens qui craignent un retour à la case départ.
Les mesures d´amnistie, décrétées dans le cadre de la loi votée à plus de 82% au niveau de la wilaya et qui ont touché plus de 100 personnes, sont perçues comme une concession et non un acte pour le rétablissement de la paix.
Cette vision fait redouter, à beaucoup, un retour de l´ère du sang et du feu.
Signalons, que la wilaya de Bouira a longtemps été l´une des plus touchées par les actes criminels avec plus de 20 milliards de dégâts et plus de 800 victimes.
La rumeur qui fait état de l´instauration à compter du 5 juillet d´un couvre-feu, accentue la crainte des gens. Les services de sécurité, chargés des enquêtes, redoublent d´efforts pour élucider ces crimes qui parfois sont maquillés pour détourner les pistes.
L´assassinat d´un cafetier à l´arme blanche et le dépôt de la dépouille à quelques mètres d´un poste de garde à Bechloul à la mi-juin en est une preuve. L´enquête a permis l´arrestation de deux présumés assassins.
Selon, toujours, des personnes au courant du dossier sécuritaire, ce net regain s´inscrit dans la stratégie des groupes terroristes, encore en activité, qui tentent d´occuper la scène médiatique.
Même si la force de frappe des phalanges fidèles aux théories des chefs de guerre de la mouvance intégriste internationale est sensiblement réduite, la présence d´un seul terroriste armé constitue un danger.
