Les spéculateurs font la fête

L´Aïd approche à grands pas et avec cette fête, ce sont les portefeuilles qui vont prendre un sacré coup avec les enfants à vêtir et à chausser, les parents à visiter et tutti quanti. La commune de Tizi Ouzou a, pour sa part, pensé aux plus démunis. Aussi, a-t-elle procédé, hier, à la distribution de 3000 colis alimentaires au profit des personnes âgées et des handicapés, des personnes sans revenus. Ces colis comptent de la semoule, de l´huile, du café et du sucre. La distribution de ces colis qui a commencé hier, se poursuivra aujourd´hui et jeudi. Le quota réservé aux comités de village leur sera remis ce jeudi. Par ailleurs, dans la soirée d´hier, nuit du Destin, il a été procédé au niveau de la Maison de la culture, à une circoncision collective pour près de 50 enfants organisée par l´APC. Une soirée chaâbie avec notammentEl Hadi El Anka et Chercham a eu lieu pour l´occasion.
Tizi Ouzou a été, hier et depuis les premières heures de la matinée, très animée. La circulation a été assez dense, avec notamment les Algérois qui ont voulu célébrer la nuit du Destin en famille. Sur les trottoirs, l´occasion faisant le larron, les vendeurs de jouets et autres babioles pour enfants, profitant de cette «permissivité spéciale» de la police, ont étalé leurs «trésors» devant les yeux des mioches. Les pâtisseries n´ont également pas chômé, bien au contraire. Les bouchers qui n´ont guère travaillé comme ils l´espéraient durant le Ramadan, ont garni leurs étals et espèrent se rattraper pour les fêtes. Les seuls à craindre ces moments festifs sont en fait les chefs de famille. Pour eux, qui ont eu droit, et pratiquement coup sur coup à de grandes saignées, avec les fêtes en été puis la rentrée scolaire et récemment, les dépenses pour le Ramadan, l´Aïd est l´un des moments les plus redoutés.
Dans certains villages, c´est le moment que choisit Tadjmaât pour sacrifier un ou deux veaux selon l´importance du village ou du hameau. C´est d´abord une offrande à l´occasion de la nuit du Destin et ensuite l´occasion pour les villageois pour faire bombance.
Il reste qu´une certaine frénésie des achats règne un peu partout. A Tizi Ouzou, ce sont les familles qui investissent les magasins. Les chaussures et les vêtements pour enfants ont d´ailleurs, et comme d´habitude, connu une certaine augmentation. Un pantalon pour enfants qui, il y a une semaine coûtait de 500 à 600 DA, selon les magasins, est proposé à plus de 750 DA. D´où cette tendance pour les moins nantis à opter pour la friperie. Certains, parmi les plus vernis, ont de la famille en Europe et les enfants ont pu être décemment et chaudement habillés grâce aux parents. En fait, ces jours de fête sont, pour la plupart des citoyens, synonymes de stress et de nervosité. Heureusement qu´il y a les enfants qui, ce jour-là, égaient les cités.