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KABYLIE MARITIME

Les estivants boudent la côte

Tigzirt tourne le dos à la mer. Les raisons sont multiples. Les habitués répondent à l’appel des sirènes...Le lointain horizon attire.

La saison estivale semble compromise en Kabylie maritime. Un constat suscitant moultes interrogations des uns et des autres. Morose est devenue la côte tizi-ouzéenne, jadis florissante en pareille saison.
Le littoral, s´étalant sur plus de 80km, n´arrive, hélas, plus à connaître les affluences d´antan. Normal, les deux stations balnéaires que compte la grande Kabylie offrent en ces temps une image ordinaire pour ne pas dire morne. Elle est, en fait, quasiment similaire à celle des autres saisons de l´année. «C´est l´été indien», pour paraphraser la propriétaire d´une gargote érigée au seuil de la ville de Tigzirt comme pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs. «C´est la période creuse. Tigzirt, réputée pour ses endroits féeriques et verdoyants près de la grande bleue, n´attire, semble-t-il, plus de touristes. Tout le monde s´interroge, d´ailleurs, sur cet état de fait», se désole un autre restaurateur qui appréhende une situation similaire pour le reste de la période estivale. «On s´attendait vraiment à une affluence des estivants, notamment à partir du début juillet. On pensait, d´ailleurs, que les résultats du bac ont fait attendre les vacanciers, malheureusement, cette thèse ne tient pas debout puisque, comme vous le voyez, aujourd´hui, à la fin juillet, les choses demeurent toujours en l´état. Aussi, la saison estivale risque-t-elle d´être, à coup sûrcompromise», estime, pour sa part, un revendeur de fruits et légumes. Pour illustrer ses propos, il exhibe son chiffre d´affaires qui a nettement baissé comparativement aux années précédentes.

Pénurie d´eau à Tigzirt

Comment peut-on accueillir les estivants alors que le plus précieux liquide fait continuellement défaut en cette période de canicule? Tigzirt, cette ville côtière, enregistre, ces jours-ci, des pénuries incessantes en eau potable. Les robinets sont souvent à sec au grand dam des vacanciers qui se trouvent, par la force des choses, contraints d´aller chercher cette denrée rare dans les villages avoisinants. D´ailleurs, nombreux sont ceux qui font plus de cinq kilomètres pour s´approvisionner en ce précieux liquide, devenu, hélas, un véritable casse-tête chinois. Les pannes fréquentes au niveau de la station de dessalement d´eau de mer de Tassalaste sont à l´origine des ces pénuries qui semblent s´installer dans le temps.


L´antique Lomnium est boudée par les visiteurs après avoir été, il y a de cela quelques années seulement, un carrefour d´attraction pour les touristes de divers horizons. «Vous savez, jadis, la ville de Tigzirt enregistrait, chaque année, l´afflux et le reflux des touristes qui venaient même de l´étranger. On recevait constamment ici des Allemands, des Espagnols, des Portugais et des Français, entre autres. Cela sans parler des nuées de gens de plusieurs wilayas du pays qui, en notre ville, leur seul endroit de prédilection où ils passaient des moments agréables. Aujourd´hui, par contre, ce n´est pas du tout le cas. Le nombre de visiteurs a considérablement baissé», relève un Tigzirtois, pêcheur de son état depuis plus de vingt-cinq ans.
Une virée du côté de la grande plage confirme que la ville des ruines romaines n´est guère attractive ou plutôt est désertée par ses visiteurs.
En effet, contrairement aux décennies écoulées, où l´on enregistrait des ruées d´estivants à la recherche d´instants de plaisir près d´une eau de mer frôlée par le soleil, ce vendredi, jour de week-end, où le thermomètre dépassait les 32°, la plage était parsemée de baigneurs. Ils sont loin les rushs d´antan.
A Tassalaste tout comme à Féraoun, la grande bleue est peu convoitée. Tigzirt tourne le dos à la mer.
Les raisons sont multiples. Les habitués répondent à l´appel des sirènes...Le lointain horizon attire. «Il est vrai que, ces derniers temps, nombreux sont ceux qui préfèrent aller passer leurs vacances en Tunisie ou bien en Turquie au lieu de venir ici. Pratiquement, les frais sont les mêmes puisque, aujourd´hui, la location d´un appartement meublé en ville dépasse les 50.000DA par mois alors qu´avec cette somme on peut passer une semaine en Tunisie. C´est cela, sans doute, qui a fait baisser le nombre d´estivants», relève le propriétaire d´un hôtel. D´autre part, la recrudescence des actes terroristes en Kabylie n´a pas, aux yeux de quelques citoyens apostrophé par nos soins, influé sur la sécurité de la ville. Pourtant, assure-t-on, même durant les années de la tragédie nationale, les plages n´ont pas été désertées. D´ailleurs, à l´exception de quelques attentats terroristes en dehors de la localité, la ville était épargnée et sécurisée. Le même constat reste valable pour Azeffoun qui vit au rythme d´une saison estivale apathique. Les quatre plages que compte la daïra ne s´emplissent que rarement. Hormis les week-end, où une affluence peu remarquable est constatée. Un état qui fait que les commerçants, les travailleurs saisonniers notamment, ne cessent de se plaindre du manque d´estivants. L´ex-port Geydon a perdu sa notoriété. C´est là, en effet, le constat d´une ville qui, en dépit des chaleurs caniculaires de l´été, n´arrive point à attirer les touristes. Enfin, à Tigzirt tout comme à Azeffoun, les citoyens semblent désintéressés par la primauté qu´offre la grande bleue en cette saison estivale. En somme, la côte n´attire apparemment plus en grande Kabylie. Vivement les vacances en grandes montagnes.

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