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ZERHOUNI RÉAGIT À L’INCIDENT DU COMMUNIQUÉ DE L’AMBASSADE DES USA

Une ingérence qui ne dit pas son nom

Un comportement qui se soucie peu du traumatisme causé aux citoyens.

Les derniers attentats, qui ont frappé Alger et revendiqués par la branche Al Qaîda au Maghreb, ont jeté le trouble chez les Algériens qui ont l´habitude de suivre de telles opérations kamikazes sur les écrans d´Al Jazeera qui couvre le quotidien d´enfer de l´Irak sous occupation étrangère. Ces attentats sont entourés d´énigmes. Ce que la presse algérienne n´a pas omis de soulever. Les explosions du 11 avril ont été précédées par une campagne médiatique surréaliste menée par la représentation diplomatique en Algérie qui avait averti, le 12 mars dernier, contre «une attaque visant un avion commercial transportant des travailleurs occidentaux en Algérie».
Un comportement qui se soucie peu des conséquences sur le fonctionnement normal des institutions et des entreprises algériennes et du traumatisme causé aux citoyens qui gardent encore les images vivaces de l´enfer des années quatre-vingt-dix. En plein désarroi et au lendemain des attentats suicide qui ont fait 33 morts et 200 blessés, l´ambassade des Etats-Unis récidive et lance une autre alerte à la bombe, donnant même des précisions sur les lieux qui seraient la cible des attentats. La bâtisse de la Grande-Poste (Alger Centre) et celle de l´Entv sise, au Boulevard des Martyrs sur les hauteurs d´Alger. Mais il se trouve que ces informations se sont avérées être des fausses alertes. En matière de communication, cela relève de la propagande. Un comportement qui a créé un climat de psychose chez les Algérois au moment où il était plus correct de la part des Américains de transmettre de telles informations sensibles aux autorités algériennes dont les services de sécurité sont rompus et aguerris à ce genre de phénomène terroriste et prompts à réagir. Le savoir-faire de nos services de sécurité en matière de lutte antiterroriste n´a t-il pas été maintes fois vanté par les officiels américains? Le ministre de l´Intérieur, Yazid Zerhouni a réagi, hier, en marge de la tournée effectuée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans les quartiers de la capitale en lançant cette boutade lourde de sens: «Les Américains nous prennent pour des canards sauvages».
Ce qui montre bien que la sortie médiatique de l´ambassade des USA à Alger n´a pas été du tout appréciée. Aux yeux des Algérois, il s´agit, en fait, d´une blague de mauvais goût. Une blague qui n´est pas du tout innocente de par le message politique qu´elle véhicule. Les citoyens que nous avons interrogés dans les rues de la capitale ne pensent pas moins qu´il s´agit d´une «punition» en direction, aussi bien des autorités que des citoyens qui voient d´un mauvais oeil la pénétration américaine dans le Maghreb et ses intentions affichées d´implanter des bases militaires.
Tout comme ils voient une réaction de colère à la politique énergétique suivie par l´Algérie dont le président Bouteflika a montré son approbation pour le projet d´une Opep du gaz, son rejet à peine voilé du projet américain du Grand Moyen-Orient et le refus de l´Algérie, de la politique de normalisation avec l´Etat hébreu. Les officiels américains se comportent comme s´il s´agissait d´un terrain conquis. Confondant Alger avec Baghdad. En amplifiant la rumeur sur des attentats fictifs, les Américains ont sciemment accentué la détresse des Algériens en prenant de court les autorités du pays. La sécurité interne de l´Algérie relève de la souveraineté nationale et aucune partie étrangère n´a le droit de s´immiscer dans les affaires internes. Il existe assez de canaux officiels de communication entre les autorités et les représentations diplomatique pour éviter de crier sur tous les toits, l´éventualité d´une menace terroriste aussi vraisemblable soit-elle.
L´ambassade n´a pas besoin d´appeler les Algérois à la vigilance, eux qui ont survécu aux années de braise, de mort et de destruction aux temps forts du terrorisme. Se substituer aux autorités algériennes, est une entorse à une certaine morale politique réprouvée par les principes de souveraineté défendus avec force par l´Algérie. Il ne faut donc pas s´étonner de voir cette «affaire» qui a tout l´air d´un incident diplomatique, prendre des proportions non encore mesurées par les diplomates américains.
Enfin, les Algérois s´interrogent sur ce fragile argument brandi, à savoir le souci de cette ambassade américaine qu´elle nourrit à l´égard de ses ressortissants vivant à Alger. Au fait, avez-vous vu un Américain déambuler dans les rues d´Alger?

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