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L'ALLIANCE PRÉSIDENTIELLE EMPORTÉE PAR LE TSUNAMI DU HIRAK

Une façade politique en ruine

L'ex-majorité présidentielle est tombée comme un fruit mûr et personne ne lui voit un quelconque rôle dans la transition ou même dans la gestion future des affaires du pays.

Le dernier épisode du désormais feuilleton du RND est immanquablement l'une des conséquences directes de l'émergence des citoyens dans le débat politique. Il est clair, en effet, qu'à partir du 22 février dernier, date de la première marche contre le cinquième mandat de Bouteflika, les fondations du système et de sa vitrine partisane ont pris un sérieux coup. Il n'en fallait pas beaucoup pour que le feu prenne au sein des formations politiques proches de l'ancien président de la République.
Au lendemain de la démission de Bouteflika, le FLN et le RND ont été lourdement secoués. Le vieux parti, conduit par une direction provisoire, a été très sérieusement ébranlé. Et pour cause, quelques heures seulement après le départ de l'ancien chef de l'Etat, Mouad Bouchareb voit son siège chanceler. D'abord par des dizaines de mouhafedhs que la dissolution du parti a laissés sur le carreau. Ensuite, les tentatives de reprise en main de la situation par l'entourage de Mouad à coups de simples communiqués n'y ont rien fait. Le sort du jeune secrétaire général était déjà scellé et l'accord donné par le ministère de l'Intérieur pour l'organisation d'une session du comité central du FLN était un signe qui ne pouvait tromper personne.
Les codes du système étant ce qu'ils sont, Mouad Bouchareb a admis son limogeage de la tête du parti et attend sans doute sa fin de mission en tant que président de l'APN. Première victime de la mobilisation populaire, mais certainement pas la dernière. L'on a en effet, assisté à un autre épisode de la chute inexorable des patrons du FLN. Djamel Ould Abbès qui pensait avoir récupéré son poste à la faveur de la décision du ministère de l'Intérieur, ne l'a réoccupé que quelques minutes. Le temps que l'ensemble des membres du comité central vote son limogeage, lui aussi. «Orphelin» après un président hors jeu et deux secrétaires généraux renvoyés, le FLN s'est cherché un remplaçant, mais ne parvient toujours pas à mettre deux cadres d'accord. Le nombre effarant de candidats au poste de secrétaire général et le cafouillage qui a caractérisé les travaux du comité central, témoignent du gouffre où est tombé le vieux parti, gangrené par les puissances d'argent qui en ont fait un appareil sans âme, notent de nombreux militants.
La dégringolade du FLN ressemble presque trait pour trait à ce qui arrive au RND qui voit, lui aussi, une véritable guerre intestine le miner de l'intérieur, s'exprimant par des scènes à peine croyables, il y a quelques semaines. Des dizaines de militants sous les balcons du siège du parti accusant leur patron des pires maux de la terre. Et cerise sur le gâteau, c'est le numéro deux du RND qui lâche ses excités sur Ahmed Ouyahia. Le feuilleton des frères-ennemis est loin de son épilogue et d'autres têtes tomberont au RND, au même titre d'ailleurs que dans les deux autres formations politiques de l'ancienne majorité présidentielle. En effet, le silence du MPA de Amara Benyounès et de TAJ de Amar Ghoul cache très mal un grand malaise qui peut emporter les deux partis, notamment dans le sillage du feuilleton judiciaire qui n'a pas encore livré tous ses secrets.
Tout compte fait, l'ex-majorité présidentielle est tombée comme un fruit mûr et personne ne lui voit un quelconque rôle dans la transition ou même dans la gestion des affaires du pays dans le cadre de la nouvelle République. En un mot comme en mille, la façade politique du système est en ruine.

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