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CONGRÈS EXTRAORDINAIRE DU FRONT POLISARIO

Un tournant historique

Le Front Polisario et la Rasd ont remporté ces derniers mois des batailles et réalisé des acquis, notamment avec la visite dans la région du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, après celle effectuée par son envoyé personnel, Christopher Ross, en novembre dernier.

A l'ouverture du 15ème congrès, qui s'est tenu à titre extraordinaire à Dakhla, dans les camps de réfugiés sahraouis, pour élire son secrétaire général et le nouveau président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) en remplacement de feu Mohamed Abdelaziz, le président par intérim de la Rasd, Khatri Addouh, a salué l'immense élan de solidarité que la cause sahraouie continue à susciter dans les quatre coins du globe. Devant un parterre de représentants de plusieurs pays et organisations internationales, venus notamment d'Algérie, de Mauritanie, d'Afrique du Sud, du Salvador, du Venezuela, d'Espagne, de Suisse, d'Autriche, du Brésil, de Tunisie, etc., et de 2430 congressistes, il a réitéré la détermination des Sahraouis à continuer leur combat pour leur liberté, leur dignité et leur souveraineté en insistant sur le fait que «la seule solution à la résolution du conflit reste un référendum d'auto-detérmination». Rappelant par la suite que la teneur politique du slogan sous lequel est placé le congrès, Khatri Addouh a tiré à boulets rouges sur le colonialisme marocain qu'il accuse de recourir à tous les moyens pour réduire la portée internationale de la cause sahraouie et attenter à la dynamique de décolonisation qu'elle suscite de plus en plus, y compris dans les territoires occupés. «Le Maroc veut réduire la portée internationale de notre combat en ayant recours aux moyens les plus pervers, à savoir le soutien et la promotion du terrorisme et du trafic de drogue dans la région», a-t-il martelé, en soulignant que le peuple «sahraoui est résolu à continuer son combat dans une perspective d'autodétermination».
Du côté des délégations, le ministre algérien des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, qui a pris la parole en premier, a déclaré d'emblée qu'il était là pour apporter un message de soutien indéfectible de l'Etat algérien et du peuple algérien à la cause sahraouie. Il a par la suite rendu un vibrant hommage à Mohammed Abdelaziz qui demeure, pour lui, un symbole inébranlable de la cause légitime et juste du peuple sahraoui.
«Grâce à Mohamed Abdelaziz et au peuple sahraoui qui l'a soutenu et lui a fait confiance, le Polisario s'est imposé comme seul interlocuteur de la communauté internationale», a-t-il rappelé en réitérant l'engagement de l'Algérie à se mettre au coté de la Rasd. «On travaille à préserver les acquis et à en arracher d'autres», a-t-il ajouté en indexant la communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité des Nations unies, qu'il tient pour responsable dans la non-résolution du conflit. Le délégué mauritanien, Mohamed Ould Mouloud, a lui aussi exprimé, au nom de toutes les forces vives de son pays, la totale solidarité de la Mauritanie, peuple et pouvoir,, avec la cause sahraouie. «Nous réaffirmons notre soutien aux droits du peuple sahraoui à l'autodétermination. La réussite de ce congrès offre un nouvel horizon à cette cause juste et légitime»,
a-t-il indiqué. De sa part, Nabil Nabi, représentant du parti algérien le Front el Moustaqbal, a estimé que «la tenue du 15ème congrès du Polisario dans les conditions qui prévalent actuellement dans la région est en soi un exploit» puisque, a-t-il expliqué, «même certains pays indépendants ne peuvent pas tenir un congrès aussi grandiose et bien organisé en si peu de temps». Selon lui, «cela est évocateur de la grandeur et de la détermination du peuple sahraoui». Le délégué venu du Salvador, Manuel Flares, a lui aussi rappelé les liens qui rattachent son pays à la cause sahraouie en appelant la communauté internationale à se ranger du côté des justes. Mais sans illusion puisqu'il a également appelé les Sahraouis à faire preuve de combativité et à rester engagés pour leur indépendance en leur assurant le soutien du Salvador. «Nous allons soutenir sans relâche le président qui sera élu à l'issue de ce congrès. Le combat des Sahraouis est notre combat. Je suis venu d'Amérique latine pour apporter ce message» a-t-il déclaré. Même son de cloche du côté de la délégation espagnole.
Nous sommes engagés en faveur de la solution politique et pacifique du conflit. Le peuple sahraoui doit recouvrer sa souveraineté dans le cadre d'un référendum d'autodétermination. Aujourd'hui, nous ne sommes pas au pouvoir et nous ne pouvons donc pas faire grand-chose. Néanmoins, nous allons exercer des pressions sur les autorités espagnoles et sur la communauté européenne pour apporter de l'aide aux réfugiés», a déclaré Maribel Lora du Mouvement politique Podemos qui s'est exprimée au nom de la délégation venue d'Espagne. A l'issue de la première séance du congrès, Habib Mohamed Abdelaziz, fils de feu Mohamed Abdelaziz auquel le congrès est dédié et néanmoins lieutenant dans l'armée sahraouie, s'est dit être fier de la trajectoire de son père à la tête de la Rasd. «Mon père a milité pour un Etat fondé sur des institutions pérennes et géré par des personnes compétentes. C'est pourquoi son départ n'a pas laissé un grand vide au sein des institutions. Bien au contraire, son départ nous a soudés davantage car nous nous devons d'honorer la démarche rassembleuse qu'il a prônée durant toute sa carrière» a-t-il indiqué. Interrogé sur l'avenir de la cause sahraouie à l'aune des nouvelles configurations politiques qui s'opèrent dans la région et sur les orientations que pourrait lui imprimer la nouvelle direction que générerait le congrès, Habib Mohamed Abdelaziz a fait savoir que le combat des Sahraouis est et restera intact pour au moins deux raisons: «La première raison est que les Sahraouis, qu'ils soient dans les camps, à l'étranger, dans les territoires occupés ou dans les territoires libérés sont tous unis sur le principe de notre droit à l'autodétermination. La deuxième raison, c'est que les soutiens à la cause sahraouie sont tous intacts, surtout celui de l'Algérie. Depuis 1976, 84 pays ont reconnu la Rasd. Certains pays ont gelé leur reconnaissance mais ils ne peuvent pas la retirer et ces pays ne sont souvent pas très crédibles sur la scène internationale. Les principaux pays d'Afrique nous soutiennent. De plus, nous sommes membre fondateur de l'Union africaine, un statut que personne ne peut nous dénier. On peut ajouter également qu'aucun pays ne reconnaît explicitement la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental», a-t-il rappelé.

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