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LE FFS TIENDRA DEMAIN SON CONGRÈS EXTRAORDINAIRE

Un saut dans l'inconnu

La bataille des statuts cache des divisions graves et des tiraillements profonds hypothéquant ainsi l'avenir de ce parti.

Le congrès extraordinaire du Front des forces socialistes (FFS), se déroulera demain, le 20 avril, sur fond d'une atmosphère délétère après la résurgence d'une crise dite «organique», mais qui s'apparente à une impasse qui ronge la structure du parti de Dda l'Ho.
La réunion extraordinaire du conseil national le 9 mars passé n'a pas pu endiguer la crise qui a fait irruption de la manière la plus forte au sein de la direction du parti et de la base militante.
La crise de l'instance présidentielle et la carence dont elle était victime après la démission de Ali Laskri, ont ainsi provoqué une situation de blocage sur le plan organique. Cette crise qui a été présentée comme étant celle ciblant un clan en soi à savoir le clan des frères Baloul, n'a pas livré ses vraies raisons qui ont trait à la gestion du parti en premier lieu et à la mainmise d'une structure au service d'un clan au sein de ladite instance présidentielle.
Selon nos sources, le congrès extraordinaire de demain, va se dérouler dans un climat caractérisé par un semblant de compromis, le moins que l'on puisse dire, amorphe et précaire.
Ce constat est confirmé par nos sources proches du FFS qui précisent que le congrès extraordinaire n' «aura pas à régler tous les problèmes pendants au sein du parti. Il essayera de compléter l'instance présidentielle et en finir avec le vide organique dont elle fait l'objet. Mais aussi s'atteler à préparer le congrès ordinaire qui se tiendra l'année prochaine. Dans ce sens, nous avons contacté le premier secrétaire du FFS, Mohamed Hadj Djilani, pour connaître la réalité des préparatifs du congrès extraordinaire et aussi la grogne qui gagne une partie des membres du conseil national à propos de ce qui «se tramerait» comme stratagèmes et manipulations quant au déroulement dudit congrès extraordinaire. Le premier secrétaire a répondu en déclarant que «jusqu'à ce moment la commission de préparation du congrès poursuit son travail de préparation et jusqu'à maintenant aucun aspect n'est arrêté, nous sommes dans l'ambiance des préparatifs», a souligné Mohamed Hadj Djilani. Le premier secrétaire a évité de répondre par rapport à la situation qui caractérise la direction du parti à travers certains membres qui rejettent d'emblée la façon dont les préparatifs se déroulent.
Une partie des membres du conseil national rejette l'alibi de non-respect des statuts du parti. Cette réaction est une réponse au clan de Laskri qui a focalisé l'attention sur la vacance dont est frappée l'instance présidentielle après avoir provoqué son retrait de ladite instance et appelé à la tenue d'un congrès extraordinaire comme le stipule l'article 48 des statuts du parti qui dit que «si le nombre des membres de l'instance présidentielle est réduit à moins de trois, un congrès extraordinaire est convoqué pour élire une nouvelle instance présidentielle». La crise statutaire que traverse le plus vieux parti de l'opposition est utilisée selon les dires de nos sources très au fait de la situation du parti comme argument pour faire imposer leur diktat et orienter le congrès dans leur giron qui consiste à se maintenir à la tête de la structure décisive sur le plan politique, à savoir le secrétariat national.
Dans ce sens, les cadres du FFS et un bon nombre de membres du conseil national affirment que «le premier secrétaire n'a eu de cesse notamment depuis le début de la crise qui secoue la parti, d'appeler au respect des textes. Il est pour le moins étonnant qu'il ait donc accepté d'être nommé en violation de ces mêmes statuts», précisent nos sources à l'adresse du premier secrétaire et le clan d'Ali Laskri qui faisaient du respect des statuts du parti leur maître-mot.
Nos sources affirment que Mohamed Hadj Djilani n'avait pas le droit d'accéder au poste de premier secrétaire, la raison telle qu'avancée est simple, Mohamed Hadj Djilani n'était pas membre du conseil national.
Ce qui veut dire que le poste de premier secrétaire doit être tributaire d'un critère essentiel, à savoir d'être membre du conseil national ou fédéral. Nos sources précisent que «lors de sa nomination en tant que premier secrétaire le 11/08/2017, par l'instance présidentielle du parti, il est clairement établi que Mohamed Hadj Djilani, qui était en poste à cette date comme secrétaire national, n'était plus membre du conseil national, et ne pouvait donc être nommé comme premier secrétaire national», ont précisé nos sources.
La bataille des statuts cache des divisions graves et des tiraillements profonds hypothéquant ainsi l'avenir de ce parti qui est en train de s'engloutir dans les bas-fonds d'une crise d'existence en tant qu'instrument politique comme cela a été tracé par les aînés et à leur tête le père fondateur qui n'est autre que son chef charismatique, le défunt Hocine Ait Ahmed.
La crise que vit le FFS est une crise relevant de la perte d'un référentiel politique après la disparition du regretté Hocine Ait Ahmed. Le FFS, depuis, n'a pas su transcender les clivages qui animent des membres obnubilés par une seule volonté, celle de consacrer la logique de cooptation et l'allégeance à un clan au détriment d'un programme bénéficiant du soutien de la base militante et le consensus de l'ensemble.
Le congrès extraordinaire qui se tiendra demain, le 20 avril, sera le congrès du compromis qui tient à un fil, il ne sera pas une alternative sûre qui permettra au FFS de sortir de cette ornière qui le guette à cause des pesanteurs du clanisme et la cooptation qui le prédominent avec force.
Pourtant, le défunt Hocine Ait Ahmed avait à moult reprises, de son vivant, élucidé les critères et les caractéristiques d'un combat serein, libre et honnête en usant d'une méthode fondée sur le compromis et le dialogue. Dans ce sens, le père fondateur disait: «Je ne vous promettrais qu'une chose: me battre avec vous et ensemble pour reconstruire le pays que nous laisserons à nos enfants. Cela commence par un engagement très simple et très compliqué à la fois dans un pays comme le nôtre: tout faire pour favoriser les rapprochements au lieu d'encourager la haine.
Car dans notre pays, la tradition du compromis et du dialogue a été étouffée par une culture de l'autodestruction et de la mort.»
Le FFS risque de connaître ce sort s'il ne se débarrasse pas de cette culture consistant à faire prévaloir les luttes de clans et la consécration d'une volonté de cooptation qui risque de sacrifier l'instrument politique sur l'autel de l'ego ravageur.

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