L'Expression

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Tala Rana (bouira)

Un morceau de montagne abandonné

L'installation des commodités nécessaires à une activité récréative suffira à repeupler ce morceau de montagne, au passé glorieux...

Tout comme les villages voisins, les habitants du village Ivelvaren n'ont jamais oublié et n'oublieront jamais les atrocités subies par leurs aînés, infligées par les forces coloniales durant la Guerre de Libération nationale. Ivelvaren est le village le plus élevé du versant sud du Djurdjura, il est à la limite du rocher de la montagne. Il est réputé pour une nature forestière paradisiaque et une fontaine dite Tala Rana à eau limpide et glaciale en été, c'est la raison pour laquelle les colons y ont aménagé une station touristique convoitée par les leurs tout au long de l'année.
C'était l'endroit préféré des colons pour passer leurs week-ends et leurs vacances en famille. Afin d'assurer leur protection, l'armée française a créé un poste militaire avancé à proximité et c'est justement ce qui a irrité les autochtones des villages voisins. En effet, il s'agissait d'une région rebelle qui était le fief de maquisards qui y venaient des quatre coins du pays. La région d'Ivelvaren est le prolongement des Wakruen, de Takerbouste, Ivehlal, Ath Ali Outmim et Ath Hamad et Imezdurar, le tout constituait durant la révolution un maquis des plus durs à franchir. « Donc il fallait à tout prix chasser les soldats français de Tala Rana pour une circulation rassurante des moudjahidine», expliquait un ancien combattant.
À cet effet, les moudjahidine ont attaqué le poste militaire colonial avancé. Cela a malheureusement coûté très cher au village Ivelvaren, quelques jours après, exactement le 11 novembre 1957, une attaque des plus meurtrières fut lancée contre le village. Mohand Arab Toudert, frère de chahid, était tout jeune à l'époque et se rappelle très bien ces attaques horribles. «Les soldats ont attaqué des familles et des civils, chez eux, ils ont tué une femme devant ses enfants, un homme et même un bébé» racontait-il avec une grande émotion. Et d'ajouter: «Ici, au village, les moudjahidine pouvaient même dormir, ils étaient confiants et rassurés, il y avait un refuge pour faire manger tous les passagers et aussi un hôpital où des infirmières y prodiguaient des soins, de jour comme de nuit». Oualaid Lahcène, fils de chahid, revient justement sur cette déportation, après le saccage du village, «les villageois étaient chassés et embarqués dans des camions vers Amara, c'était une plaine agricole, dans la commune de M'chédallah». «L'idée des soldats français était de créer un camp de toile et d'enfermer les villageois à l'intérieur, mais à peine arrivés, tout le monde s'est dispersé, chaque famille ayant rejoint une autre famille, parente, dans l'un des villages voisins», explique-t-il. Ivelvaren ne pouvait renoncer au combat et au soutien des maquisards, qui se sont éparpillés parmi leurs proches, ailleurs, dans d'autres localités. Pour information, juste après l'indépendance, les autorités locales ont réservé à Ivelvaren une superficie d'environ cinq hectares située à Bouaklane, à deux kilomètres au sud de la ville de M'chédallah, c'est là qu'ils ont construit leur nouveau village et y demeurent à ce jour.
Enfin, l'histoire de la déportation d'Ivelvaren est connue dans la région de Imchedalen (M'chédallah), toutefois, quelques informations nous sont parvenues vendredi dernier, au sein même du village. Ivelvaren ont organisé une journée commémorative des plus riches en matière de témoignages, d'expositions et de reconnaissance des lieux où sont tombés certains martyrs. Le collectif des jeunes de Bouaklane et des associations culturelles ont pu exercer cette activité où étaient conviés les villages voisins et également les autorités locales.
À la fin de la journée, profitant surtout de la présence du wali de Bouira, Abdelkrim Lamouri, du président de l'APW, Kamel Bousta, des maires de Saharidj et de M'chédallah, les habitants du village Ivelvaren ont émis le voeu de retourner à leur village de montagne. «Nous rêvons de revenir ici afin de travailler nos terres de montagne et exploiter toutes ces richesses du terroir, nous voulons faire de notre village une localité agricole et touristique par excellence», a lancé un membre de l'association à l'adresse du chef de l'exécutif, demandant tout simplement l'accompagnement des pouvoirs publics, par les raccordements aux divers réseaux les commodités essentielles, à savoir l'eau, l'électricité et le gaz.
Par ailleurs, un sage du village est revenu sur l'exiguïté du village Bouaklane qui, selon lui, ne supporte plus la nombreuse population actuelle, «cinq hectares ne suffiront jamais pour héberger la population actuelle; le nombre a sextuplé, nous demandons à monsieur le wali de nous accorder une autre superficie mitoyenne afin de pouvoir élargir notre village et espérer une vie décente», dit-il.

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