"Sellal n'est pas fait pour la politique"

Le patron du FLN vient par cette déclaration répondre au chef de l'Exécutif qui, à partir de Sétif, avait réagi sur la sortie du chef du FLN en critiquant «les voix qui se permettent de parler au nom des institutions». Dans sa dernière salve politique, le puissant chef du FLN, Amar Saâdani, a affirmé que le Premier ministre n'a pas l'âme d'un politicien. Il déclare notamment: «Sellal n'est pas fait pour la politique. Sur ce terrain, il est un mauvais joueur. Il devrait se contenter de son rôle dans l'Exécutif.» C'est la première fois que le patron du FLN s'exprime aussi ouvertement et aussi directement sur l'action politique du Premier ministre. Il faut dire que les rapports entre les deux hommes ne sont pas bons. Si Sellal n'a jamais montré son inimitié envers le patron du FLN, ce dernier n'apprécie pas sa proximité et sa position dans le cercle fermé du Président Bouteflika.
En déclarant que Sellal n'est pas fait pour la politique, Saâdani voulait surtout signifier que le Premier ministre n'est pas issu d'un parti politique. Saâdani ne supporte pas surtout que Sellal atterrisse à un poste qui est dans un principe démocratique acquis au chef de la majorité politique à l'APN. Visiblement, le leader du FLN qui s'est trouvé une nouvelle mission celle d'être porte-parole, n'apprécie pas l'occupation du terrain médiatique et politique par Sellal, qui depuis son arrivée dans l'Exécutif a déjà visité et inspecté plus de 25 wilayas.
Ce nouveau échange verbal et politique entre le chef de l'Exécutif et le patron du FLN, cache surtout une lutte sans merci vers le poste de vice-président. Un poste qui est fortement pressenti revenir au Premier ministre mais qui est également revendiqué par le patron du FLN et leader non déclaré d'une nouvelle Alliance présidentielle conduite par le FLN, et suivie par le TAJ, le MPA et à un degré moindre le RND.
Si le Premier ministre active sur le terrain social et économique, le patron du FLN active énormément sur le plan politique. Après avoir récupéré le parti le plus puissant du pays, Saâdani a multiplié les actions politiques en s'associant au TAJ de Amar Ghoul, en faisant des appels du pied au FFS et en rencontrant le PT et surtout en récupérant l'Ugta au RND. Amar Saâdani n'a pas apprécié d'ailleurs les attaques de Abdelkader Bensalah faites à l'occasion de son discours prononcé hier et à qui il dispute le leadership de l'Alliance présidentielle et surtout le soutien à un 4e mandat pour Bouteflika.
Enfin, Amar Saâdani est revenu dans l'entretien accordé à TSA sur ses déclarations sur le DRS persistant et signant. «Je l'ai dit et je le répète. Aucun département n'a le droit de s'impliquer dans la vie politique, la justice et la presse. Il faut en finir avec le pouvoir parallèle.» Le SG du FLN maintient ses déclarations faites à Reuters sur le DRS et l'armée. Il affirme «qu'il n'a jamais eu l'intention de les démentir». «J'ai démenti ceux qui, à l'intérieur ou à l'extérieur du parti ont tenté de démentir mes déclarations à Reuters. A ces gens-là je dis, SVP, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit», a ajouté M. Saâdani dans cet entretien.