L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

APRÈS QU’IL EUT ANNONCÉ SON RETOUR EN NOVEMBRE

Sarkozy enterre «le traité d’amitié» à Alger

La France ne s’excusera pas pour les crimes commis durant sa présence coloniale en Algérie.

Du moins cela ne se fera pas sous le règne de Nicolas Sarkozy. C´est ce que le président français fraîchement élu a réaffirmé lors de sa conférence de presse à la résidence d´Etat à Zéralda. «Je ne viens ici ni pour blesser ni pour m´excuser. Je ne veux pas blesser mes amis et je n´imagine pas que, de leur part, ils voudraient me blesser.» C´est en ces termes que s´est exprimé le président français Nicolas Sarkozy, hier, sur l´épineuse question de la repentance. Apostrophé lors d´une conférence de presse tenue au terme de sa visite de travail à Alger, Sarkozy a souligné qu´il n´a pas vécu la guerre d´Algérie. «Je ne suis pas de cette génération», affirme-t-il. Une façon de rappeler qu´il n´est pas responsable, ni sa génération d´ailleurs, de «cette étape noire dans l´histoire de la France».
Il a, dans ce sens, invité tout simplement les Algériens à mettre de côté le passé, et de se tourner vers l´avenir. «Naturellement l´histoire pèse lourd. Je respecte la souffrance des Algériens. Mais je dis qu´il y a eu beaucoup de souffrance de l´autre côté. Je ne peux pas mettre l´une en piédestal et l´autre au-dessous», défend-il. Pour la France, le dossier de la repentance est définitivement clos. «Réinventer ou réécrire l´histoire aboutira certainement à de nouveaux malentendus.»
Ce n´est pas l´objectif de la France, encore moins de l´Algérie, à en croire Sarkozy. Cela n´a pas été confirmé officiellement par l´hôte d´Alger, mais tout porte à croire que le sort du traité d´amitié ne sera pas très différent de celui de la repentance. Sarkozy révèle, sans détours, qu´il ne pense pas que le traité d´amitié «soit une solution». «Lorsqu´on est ami, on n´a pas besoin de l´écrire.» Il estime que l´avenir et l´amitié doivent se construire à travers des projets et des actions concrètes et ne se font pas sur la base de paroles et de traités. Une opinion qu´il semble partager avec le président algérien: «Sur ce chapitre nos montres ont marqué la même heure» soutient-il. Sazrkozy n´est pas prêt à faire de concessions sur ses positions. C´est le principal message qu´il a laissé miroiter durant son bref face-à-face avec la presse: «J ´imagine mal le président Bouteflika me demander de renoncer à ce que je suis. Je ferais pareille à son égard.» Quel avenir pour les relations bilatérales dans ce cas-là? Sarkozy se rétracte et rassure qu´il est l´ami de l´Algérie.

Une université mixte à Alger

Les ministres algérien et français des Affaires étrangères, Mourad Medelci et Bernard Kouchner, ont signé, hier, une lettre de mission pour la mise en place d´une université mixte algéro-française en Algérie. Par ailleurs, les titulaires de passeports diplomatiques algériens et français, en court séjour, seront désormais exemptés de visas dans ces deux pays, selon un autre accord.


Mais l´amitié pour le président français, passe inévitablement par «des intérêts communs». Ceux de la France, il ne le cache pas, s´orientent vers l´économie et les richesse naturelles du pays. Sarkozy se revendique d´être porteur d´ une vision plus pragmatique concernant les relations algéro-françaises, se basant sur le partenariat économique. «Le président Bouteflika, déclare-t-il, m´a fait part de la volonté de l´Algérie de préparer l´après-hydrocarbures et d´être considéré comme un partenaire économique, d´être un pays émergent avec une industrie, avec des services, et (de) sa volonté que la France aide l´Algérie sur la route de son développement.»
La France officielle se dit prête, ce coup-ci, à recevoir le message de l´Algérie officielle, et à passer à l´action sans conditions. «Je tiens à exprimer la volonté de la France à coopérer avec l´Algérie en matière d´énergie, sous tous les aspects, énergie d´aujourd´hui -le gaz-, l´énergie de demain -le nucléaire civil-, en matière agroalimentaire, en matière d´industrie et la disponibilité.» Il a fait savoir, dans le même contexte, que les entreprises françaises «sont prêtes à investir massivement». Sarkozy qui s´est prêté volontiers au jeu des questions-réponses des journalistes, s´est montré très peu prolixe au sujet d´un éventuel partenariat entre GDF et Sonatrach. Idem concernant le nucléaire civil. «Nous sommes intéressés par un accord global qui inclue tous les aspects ayant trait à l´énergie», s´est-il contenté de répondre. La visite de travail de Sarkozy qui a duré six heures, n´a pas permis aux deux chefs d´Etat de développer les contours de ce partenariat d´exception.
Mais il promet des «résultats concrets et tangibles» durant sa visite d´Etat qu´il compte effectuer à Alger dans le courant du mois de novembre à l´invitation de son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika. «Cette visite sera préparée par des proches collaborateurs des deux présidents», annonce-t-il.
A propos du projet de l´Union méditerranéenne (UM), il a indiqué avoir recueilli l´avis et le conseil du président Bouteflika qui, a-t-il dit, a «une place tout à fait centrale pour porter ce projet», ajoutant que ce dernier «n´est pas un substitut du processus de Barcelone, des 5+5 ou de l´Union européenne». Il s´agit pour lui, de porter un projet politique extrêmement fort, afin de construire «la paix, la santé et le développement auxquels nous aspirons dans les deux rives de la Méditerranée». Le président français a fait savoir, à ce propos, qu´il avait l´intention d´expliquer que l´idée de l´UM «ne soit pas une idée française mais une idée des hommes et des femmes de la Méditerranée», soulignant que «la grande expérience du président Bouteflika et ses conseils avisés permettront d´éviter toutes formes de malentendus». Une réunion des chefs d´Etat méditerranéens est programmée au courant du premier semestre 2008 pour donner corps à cette initiative, selon le président français. Enfin, concernant le conflit au Sahara occidental, le président français a défendu la neutralité de son pays qui se réfère aux résolutions de l´ONU, saluée par l´Algérie. «Franchement j´ai assez de problème à régler», dira-t-il Affirmant toutefois que le Maghreb ne peut se construire sans l´Algérie et le Maroc.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours