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JUSTICE

Louh insiste sur l'autosaisine

A travers l'autosaisine, la justice pourra convaincre la société de son utilité.

L'autosaisine du parquet dans des affaires en relation avec l'opinion publique devra être systématique en Algérie, comme c'est actuellement le cas dans les pays à «démocratie avancée». Pour le ministre de la Justice qui a évoqué le sujet, c'est bien plus qu'un souhait. Il considère que pareille attitude doit faire partie intégrante du travail du magistrat. «Des instructions écrites ont été transmises à tous les parquets généraux pour leur rappeler ce principe et les inviter à s'autosaisir lorsqu'il s'agit d'une affaire susceptible d'avoir un impact sur l'opinion publique», a révélé Tayeb Louh.
En fait, le ministre appelle les fonctionnaires de la justice de jouer pleinement leur rôle de commis d'une institution indépendante, dont la mission principale est de veiller au respect de la loi. Or, force est de constater que même si ce genre de procédure existe bel et bien dans le droit algérien, l'on n'a quasiment jamais vu une juridiction prendre l'initiative d'ouvrir une information judiciaire sur la base d'un article de presse ou une déclaration d'un personnage public. L'autosaisine suite aux déclarations de Saïd Sadi sur le rôle joué par Messali Hadj et Ahmed Ben Bella pendant et après la révolution, constitue l'unique action judiciaire automatiquement enrôlée par un magistrat. Une affaire qui n'a d'ailleurs pas encore connu de suite à ce jour. A part cette exception rarissime, les juges d'instruction et les procureurs de la République algériens donnent l'impression de vivre en vase clos, coupés des réalités sociales. Le ministre de la Justice est venu, à travers son instruction écrite, les rappeler à leur devoir citoyen, mais aussi professionnel de combattre le crime où qu'il se trouve. Il faut dire qu'en ces temps où la communication est un facteur déterminant dans la gestion des affaires publiques, la justice se doit d'être autrement plus attentive de ce qui se dit dans les médias nationaux pour apporter à l'opinion publique la preuve de son engagement pour la protection de la société des criminels. D'ailleurs, les informations judiciaires, encore très rares, ouvertes par le parquet en réaction à des vidéos partagées sur Internet qui rapportent un délit ou une injustice commise sur un être humain, sont systématiquement saluées par le citoyen.
En un mot, c'est à travers l'autosaisine que la justice pourra convaincre la société de son utilité. Il reste, bien entendu, et le ministre l'a bien souligné avant-hier à Tipasa, qu'en tout état de cause et quelle que soit l'importance du délit, le respect des libertés individuelles demeure une ligne rouge qu'aucun juge n'a le droit de franchir. L'on notera enfin que le ministre de la Justice a mis en avant «la ferme volonté du président de la République à veiller à l'indépendance de la justice et de ses décisions». Il reste aux magistrats de faire preuve de professionnalisme.

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