L'Expression

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DISPERSÉE, DÉCRÉDIBILISÉE ET SANS ANCRAGE POPULAIRE

l'Opposition en mal d'existence

La majorité des Algériens refuse d'accorder sa voix à l'opposition du fait de son effritement et d'un discours n'apportant aucune réponse aux questionnements de la société.

L'accalmie politique trompeuse de ces derniers jours prépare un emballement «généralisé» dans les tout prochains mois. Tout le personnel politique veut donner l'impression d'être sur les starting blocks. Mais les «derniers réglages», qu'on devine ici et là, à travers des annonces de congrès, d'«initiatives de sortie de crise», du côté de l'opposition ne vaudront quelque chose sur la scène politique qu'à la lumière de ce que dira la direction du FLN à l'occasion de la réunion du comité central du parti majoritaire prévu pour le 19 mars prochain. Ainsi, quoi qu'en disent les acteurs partisans, le vieux parti tient toujours le métronome de la vie politique. Il en aurait été certainement autrement si l'opposition avait réussi une sortie par le haut avec sa Coordination pour les libertés et la transition démocratique (Cltd).
L'échec de la tentative de rassemblement de l'ensemble de ses forces a non seulement ouvert un boulevard aux partis du pouvoir, ces derniers ayant confirmé leur domination, en l'absence de listes unifiées de l'opposition lors des dernières législatives, mais a apporté la preuve de leur incapacité «structurelle» à représenter une quelconque alternative au pouvoir en place. Un état de fait qui a porté un très sérieux coup à la crédibilité de cette opposition et réduit sa popularité à sa plus simple expression. Les récentes déclarations de quelques-uns des leaders de ce qui reste de l'opposition, trahissent une attitude, il faut bien le souligner, capitularde face à la prochaine échéance politique, en ce sens qu'à quelque 15 mois du jour J, l'ensemble de ses représentants semble être en attente d'une initiative du pouvoir. Même si dans l'intervalle, chacun y va de sa proposition d'union nationale, de consensus ou de convergence pour une hypothétique transition politique, tous les leaders de l'opposition restent, chacun dans son coin, accrochés à la prochaine déclaration du secrétaire général du FLN pour se positionner. C'est, en fait, simple, l'opposition est plus dans la réaction que dans l'action. Il n'existe pour ainsi dire, et cela même du temps de la Ctld, aucune autonomie véritable de ce conglomérat de formations politiques, qui a «volontairement» lié sa destinée à celle des partis au pouvoir.
La raison de cette inaptitude à l'action tient du très faible ancrage populaire de ces partis. En effet, si la majorité des Algériens refuse d'accorder sa voix au pouvoir, elle n'accorde aucune crédibilité à l'opposition du fait de son effritement, mais également en raison d'un discours redondant, n'apportant aucune réponse aux questionnements de la société. La «crise du régime», qu'ils servent dans leurs discours, n'a pas de prolongement dans la quotidienneté des Algériens. Ces derniers constatent, au contraire des propos alarmants de certains leaders de l'opposition, que l'Etat est toujours très présent dans le social, à travers notamment un programme de relogement exceptionnellement important malgré la crise financière. Le sujet du logement et le traitement politicien qu'en fait l'opposition islamiste n'est qu'un exemple de l'inconséquence de ces partis, un peu trop pressés d'accuser le gouvernement «d'affamer» les Algériens, au moment où leurs principaux soutiens, se recrutent parmi les acteurs de l'informel, à l'origine même des grands maux du pays.
Cela pour les formations politiques qui ont tenté, à la veille des dernières législatives, de créer leur Cltd. Ainsi, inaudibles par la société, ces partis et leur leaders sont également sourds aux appels des Algériens qui, à travers leurs comportements électoraux, exigent une autre posture de la part d'une opposition qui semble aveugle face à l'évolution de la société algérienne et du monde. Pensant se suffire d'un simple discours de dénigrement du gouvernement pour trouver une place de choix dans la scène politique nationale, l'opposition de la Cltd a perdu la voix, l'ouïe et la vue. En somme, à voir l'attitude de l'Algérie moyenne, ces partis sont sourds-muets et aveugles.
Pour les autres formations de l'opposition, des partis qui revendiquent une identité idéologique assumée, ils se placent en alternative aux partis au pouvoir, mais manquent eux aussi d'ancrage au sein de la société. Leur démarche est différente et leur vision semble plus lointaine, en tous cas, inscrite dans une logique plus classique pour un parti de l'opposition. Il reste, cependant, que dans le chahut ambiant créé par les partis hyper médiatisé de la Cltd, la voix d'une opposition plus sereine et donc plus encline à produire un discours sérieux, se perd. En fait, les partis au pouvoir ne pouvaient pas espérer meilleure opposition que celle qui s'agite autour de la thématique de l'union, sans qu'aucun membre la composant n'y croit vraiment. Tant que les islamistes, les républicains et les nationalistes rêvent de sortir un candidat unique pour les représenter, les partis au pouvoir, bien plus homogènes idéologiquement, peuvent être sûrs de briller.

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