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FACE AU G5 SAHEL, DES GROUPES TERRORISTES PRÔNENT L'UNION SACRÉE

L'ombre de Daesh plane sur la région

Les adeptes de Mokhtar Belmokhtar, donné pour mort à maintes reprises, sont connus pour leur présence active aussi bien dans ces contrées que dans celles du Sud libyen où prospèrent divers trafics...

La Russie avait averti voici exactement deux semaines. Les éléments de Daesh tentent, depuis plusieurs mois déjà, de se regrouper en Libye ainsi que dans les autres pays du Sahel où ils viennent en renfort des groupes terroristes déjà présents, confrontés à la pression de l'opération française Barkhane dont les limites sont apparues au cours de l'année écoulée.
Un de ces groupes, récemment créé sous l'appellation d'Etat islamique du Grand Sahara (Eigs), une revendication explicite de son allégeance à Daesh, aurait réussi à convaincre d'autres mouvances pour constituer un front uni sur l'ensemble du Sahel, dans le but évident de s'opposer à la création du G5 dans la région sous la bannière française.
Nonobstant les grandes ambitions dont aiment à se parer ces mouvements terroristes, celle de l'Eigs étant d'instaurer ni plus ni moins qu'un califat dans une région extrêmement pauvre et tributaire des aléas climatiques, il n'en demeure pas moins que le danger pourrait rapidement s'avérer réel. L'objectif de l'émir, un certain Adnan Abou Walid Sahraoui, est donc de mobiliser, sous la seule bannière de Daesh, l'ensemble des factions actives dans la zone des trois frontières, à savoir les limites territoriales du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Il s'agit d'un véritable no man's land où ces groupes terroristes se meuvent avec une rapidité et une facilité déconcertantes, frappant là où on les attend le moins. Durant l'année passée, plusieurs attentats ont ciblé les trois capitales de ces pays sahéliens tandis que le nord du Mali reste, pour sa part, l'objet d'un fragile processus de paix né de l'accord d'Alger, dès lors que le gouvernement malien a fini par mettre en oeuvre, non sans une certaine réticence, les dispositions convenues au cours des pourparlers. Pourquoi cette initiative a-t-elle lieu maintenant et s'agit-il réellement de combattre les forces du G5 armées et encadrées par la force Barkhane? Voire.
Il semble déjà peu crédible que des groupes, habitués depuis plusieurs années à se mouvoir et se fondre dans les sables sahéliens pour imposer leur dogme, acceptent sans effort cette alliance qui a tout l'air d'une phagocytose.
Les adeptes de Mokhtar Belmokhtar, donné pour mort à maintes reprises, sont connus pour leur présence active aussi bien dans ces contrées que dans celles du Sud libyen où prospèrent divers trafics. Et toute la bande d'Ansar Eddine habituée à imposer par la terreur sa loi aux villages de cette région sahélienne déshéritée pourrait fort bien partager les mêmes a priori.
En somme, il semble que toute cette opération de communication lancée par le nouveau groupe estampillé Daesh au Sahel aurait pour but de cacher une autre réalité, beaucoup plus conséquente celle-là.
L'ambition du groupe autoproclamé Etat islamique, au plus fort de son califat en Irak et en Syrie a toujours été de prendre pied au Maghreb et tout particulièrement dans le talon d'Achille de cette région, à savoir la Libye. Et ce n'est pas l'embuscade du 4 octobre 2017 faisant huit morts dont quatre soldats américains qui suffira à conférer au groupe Eisg l'aura dont il se prévaut. Ses attaques cycliques ne sont pas de nature à inquiéter les opérations américano-françaises dans la région, même si elles ont révélé la présence des GI longtemps tenue secrète. Quant à l'argument d'une conjugaison des forces face à l'adversité, à l'heure d'une menace devenue plus importante que celle de la seule force Barkhane, il pourrait tenir la route à condition que Daesh soit dans la logique de composer avec Al Qaïda (Aqmi au Sahel) et cela, l'expérience en terre syro-irakienne a démontré que tel ne sera jamais le cas.

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