RÉUNION DES 5+5 À ALGER
L'immigration clandestine sous la loupe
Les représentants de dix pays européens et maghrébins de la Méditerranée occidentale, se sont réunis avant-hier à Alger pour la mise en oeuvre des recommandations de la IIIe conférence ministérielle des 5+5, sur la migration en Méditerranée occidentale tenue en septembre dernier à Alger. Les experts des pays de la rive sud de la Méditerranée (Algérie, Mauritanie, Maroc, Libye, Tunisie) et ceux de la rive nord (France, Espagne, Portugal, Italie, Malte) se sont attelés à examiner les moyens de prise en charge des deux principaux volets. Il s´agit de la promotion de la communauté maghrébine légalement établie dans les pays de la rive nord de la Méditerranée et la lutte contre les causes de l´immigration clandestine. Ainsi donc, les pays de la rive nord de la Méditerranée occidentale sont désormais appelés à l´amélioration de la situation de la communauté maghrébine légalement établie dans cette partie du Vieux Continent. D´ailleurs ces pays constituent la destination privilégiée des flux migratoires maghrébins. «Il s´agit d´oeuvrer à sa promotion au plan social, économique et cultuel» a indiqué M.Boualem Hacène, directeur général des affaires consulaires au ministère algérien des Affaires étrangères. Ce dernier a beaucoup insisté sur le fait que «toute tentative de traitement de la problématique migratoire sera vaine et inopérante sans l´analyse des causes profondes de la migration vers le Nord, à savoir la différence du niveau de développement.» Cependant, cela reste insuffisant, voire inutile, si l´on ne procède pas à couper le mal à ses racines mêmes. Pour ce faire, une réelle coopération entre les deux rives s´avère nécessaire. Ce, notamment pour le traitement des problèmes insolubles dont souffre le continent africain. En effet, la pauvreté exacerbée, les guerres fratricides, la sécheresse, l´endettement, le désengagement économique des puissances occidentales ainsi qu´une kyrielle d´autres fléaux, sont les principales causes du mal dont le continent noir n´arrive toujours pas à se sortir. Dans ce contexte, les ministres des Affaires étrangères des 5+5, réunis en fin novembre 2004 à Oran, avaient affirmé leur volonté de relancer le partenariat euro-méditerranéen, entamé en 1995, en coopérant efficacement contre ce phénomène. Le représentant algérien a également évoqué la nécessaire consolidation des actions tendant à consacrer la facilitation des échanges humains et de la liberté de circulation des personnes qui sont, a-t-il dit «de nature à réduire l´immigration clandestine et à contribuer à lutter efficacement contre les réseaux de passeurs.» Dans ce cadre, M.Hacène a indiqué que l´Algérie qui assure la présidence de la Conférence ministérielle sur la migration en Méditerranée occidentale, jusqu´au mois d´octobre 2005, plaide pour une coordination interétatique entre les pays de départ, de transit et de destination dans la lutte contre ces réseaux.