L'hôpital de Chéraga se met à la page

Selon les chiffres officiels, l'Algérie compterait plus de 400 000 autistes! Une véritable communauté dont la pathologie reste toutefois méconnue. Pis encore, les personnes atteintes sont stigmatisées et leur prise en charge est très insuffisante, malgré quelques avancées. Un rayon de soleil est venu cette semaine égayer le ciel assombri des patients et leurs familles. Le service de pédopsychiatrie EHS (Établissement hospitalier spécialisé) de Chéraga a été approvisionné par du nouveau matériel et des outils de dépistage pour le diagnostic d'autisme ou de trouble de spectre autistique (TSA). Une formation professionnelle pour la maîtrise de ces nouveaux outils a été assurée par une équipe venant de France durant la semaine du 11 au 15 novembre. Le diagnostic est le fait de donner un nom à la pathologie ou au handicap dont est atteinte une personne, en fonction des symptômes (signes) qu'elle présente, ou de l'association de ces signes. Le diagnostic d'autisme ou de troubles de spectre autistique (TSA) est avant tout clinique. Il n'existe pas d'examens médicaux qu'on pratique habituellement comme la prise de sang, radio...etc. qui permettent de confirmer le diagnostic. C'est donc sur les comportements que présente l'enfant, ainsi que l'histoire de l'apparition de ses troubles et, sur l'examen clinique, que ce diagnostic sera fait par tout praticien expérimenté dans le développement de l'enfant. Pédiatre, pédopsychiatre...etc. pourront donc faire le diagnostic. Le diagnostic d'autisme ou de troubles de spectre autistique (TSA) se ²fait sur des étapes remplies par les médecins à partir de questions qu'ils posent ou de l'observation de l'enfant et qui permettent, en fonction des réponses, de dire si l'enfant présente ou non les éléments qui font penser qu'il est atteint d'autisme. À ce titre, le service de pédopsychiatrie de l'EHS (Chéraga) vient d'être doté, grâce à l'association Rotary Club Amirauté Alger, de ces outils de dépistage ainsi que les échelles d'évaluation qui contribueront énormément à établir des diagnostics complets et basés sur des échelles à standard international, et faire des diagnostics précis, surtout sur les cas complexes. Par ailleurs une équipe venant de l'Ehsu (Établissement hospitalier spécialisé universitaire) Bar-le-Duc - Nancy, France ont séjourné à Alger, et ce, du 11 novembre jusqu'au 15 novembre, afin d'assurer la formation sur les tests acquis. Cette formation est destinée au personnel pluridisciplinaire (médecins, résidents, psychologues, orthophonistes, ergothérapeutes, éducatrices) du service du professeur Tabti. «Cette action humanitaire, combien bénéfique pour le diagnostic des enfants autistes et leur prise en charge, est un petit pas pour nous les professionnels et un grand pas pour ces enfants», déclare le professeur Tabti chef de service pédopsychiatrie à l'EHS Chéraga. Celui-ci aspire à former et diriger une équipe professionnelle pour chapeauter une unité diagnostic et d'évaluation au niveau du service de pédopsychiatrie. Une initiative qui, l'on espère, fera des émules au niveau national, surtout qu'au mois d'avril dernier un premier Centre national pour enfants autistes a été inauguré à l'établissement de santé de proximité d'Oran.
Un projet qui vient appuyer le travail d'associations pour la prise en charge de cette catégorie d'enfants. Ce type de centre permet un diagnostic précoce et la prise en charge adéquate des autistes. Ce qui leur permettra d'avoir une vie des plus normales!