L'expérience algérienne impressionne

Le crime organisé et ses tentacules sont autant de menaces qui guettent le monde en général et l'Algérie en particulier. La police algérienne s'attelle avec fermeté à lutter contres ces menaces et dangers qui ciblent la stabilité et l'équilibre sécuritaires de son territoire et de la région du Sahel.
La visite du président de l'organisation internationale de la police criminelle (Interpol) et vice-ministre chinois de la Sécurité publique, Meng Hongwei, a été une occasion pour mettre l'accent sur le rôle que joue l'Algérie dans le domaine de la lutte contre le crime organisé, la contrebande et les narcotrafiquants comme prolongement, voire comme un terreau fertile du terrorisme au niveau régional et international. Le premier responsable de l'organisation internationale de la police criminelle a été reçu par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Nouredine Bedoui et aussi le patron de la Dgsn, le général-major Abdelghani Hamel, dans le cadre de la coordination avec l'Algérie dans la perspective de développer plus de coopération en matière de lutte contre le crime organisé et l'échange de renseignements pour asseoir une véritable efficacité quant à cette lutte et aussi bénéficier de l'expérience algérienne dans ce domaine où le pays a fait preuve d'une compétence et de maîtrise avérées aux plan national et régional.

Une expérience avérée
Meng Hongwei a loué les progrès et les efforts consentis par la police algérienne et l'approche pragmatique qu'elle a adoptée ainsi que l'évolution remarquable sur le plan technique et la disponibilité d'agir efficacement sur le plan opérationnel. Dans ce sens, le premier chef de l'organisation internationale de la police criminelle et vice-ministre de la Sécurité publique en Chine a déclaré que «L'Algérie a contribué grandement à la stabilité de la région africaine et j'ai beaucoup apprécié le travail accompli par le ministre algérien de l'Intérieur dans la lutte contre les différentes sortes de crimes aux plans national et régional», et d'ajouter que «la situation sécuritaire dans la région et dans le monde doit être renforcée en coopérant avec les gouvernements de chaque pays afin de faire face à tous les défis sécuritaires», a martelé Meng Hongwei lors d'une séance de travail avec le ministre de l'Intérieur, Nouredine Bedoui et le premier responsable de la Dgsn, le général-major Abdelghani Hamel.
C'est dire que la démarche algérienne dans le domaine de la lutte contre le crime organisé est un exemple en termes de méthode et d'outil pratique qui s'inspirent de la ligne intangible de l'Etat algérien qui consiste à déployer toutes les voies et moyens pour neutraliser et contrer l'hydre tentaculaire et à dimension transnationale de cette organisation obéissant à des agendas où les objectifs sont tous mêlés pour créer des «zones grises» régentées par les «seigneurs du crime organisé» au profit d'une feuille de route visant la déstabilisation des pays et les entraîner dans une spirale de violence menaçant même leur stabilité et aussi leurs frontières. La police algérienne qui est à l'avant-garde de l'Afripol depuis sa création est doublement interpellée qui sur le plan de la lutte contre la criminalité qui sur le plan de la lutte antiterroriste. Ce double défi est reconnu y compris par les chefs de l'Afripol qui ont loué le degré de maîtrise des services de sécurité algériens en général et de la police en particulier. Dans ce sens, l'Afripol a souligné que «l'Algérie joue un rôle pionnier en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité sous toutes ses formes, de par son rôle dans la création de plusieurs mécanismes», a affirmé le directeur exécutif d'Afripol, Tarek Ahmed Chérif. L'Algérie se donne une mission des plus coriaces pour concevoir une feuille de route aussi ambitieuse et efficace dans l'optique de combattre le fléau de la criminalité et les narcotrafiquants qui pullulent dans la région du Sahel et ses frontières après la dislocation de la Libye, le Niger et le Mali.

Une stratégie sécuritaire globale
Le président de l'organisation de la police criminelle, Meng Hongwei a pu voir et visiter le Centre de commandement et de contrôle (CCC) de la direction générale de la Sûreté nationale. Cette visite avait permis au vice-ministre de la Sécurité publique chinois d'avoir plus d'informations sur le rôle de ce commandement et ses missions quant à la gestion et l'intervention de façon opérationnelle pour parer à toutes les menaces et dangers. Dans ce registre, le CCC assure le déploiement rapide et de l'organisation efficace «des effectifs opérationnels, de l'exploitation des systèmes intelligents dans la gestion du trafic routier, de la prise en charge des appels des citoyens reçus sur le numéro vert». Le président de l'organisation internationale de la police criminelle a eu des explications sur le rôle du centre de contrôle et de commandement de la part des hauts responsables de la Dgsn et les ingénieurs et des techniciens quant au champ d'intervention qui n'est pas uniquement un champ relevant du strict ordre criminel. Le volet sécuritaire est développé comme une stratégie globale s'insérant dans une approche faisant de la Sécurité nationale son fondement de premier choix. Les cadres de la Dgsn ont pu faire l'illustration d'une démarche qui tient compte du rôle du centre qui se propose comme outil donnant plus d'importance à la stratégie de veille et de prévention. C'est dire que ce centre opère dans une optique qui donne la priorité à ce qui consiste à prévenir la menace et le risque, c'est-à-dire que cette gestion est entièrement préconçue en termes de prospective englobant tous les aspects de la sécurité nationale que ce soit les risques liés aux catastrophes naturelles ou les risques industriels. Pour ainsi dire, le centre du commandement tel qu'il a été présenté par les responsables de la Dgsn est doté d'un instrument où champ d'intervention et d'une plate-forme très large même si la lutte contre le crime organisé et le terrorisme est située au premier ordre de la feuille de route de la police algérienne et de son centre de commandement. Dans ce cadre, le chef de l'organisation internationale de la police criminelle a indiqué que «la nouvelle mission de la police ne consiste plus de combattre la criminalité uniquement, mais aussi la gouvernance de la situation sécuritaire», une manière d'appuyer l'approche algérienne qui s'inscrit dans ce processus de lutte de la criminalité et renforçant sa démarche via une vision globale répondant à sa stratégie de la sécurité globale.
Dans ce sens, le général-major Abdelghani Hamel a réitéré la volonté de l'Etat algérien à travers le Dgsn de son «engagement indéfectible dans la lutte contre la criminalité transnationale et la lutte contre le terrorisme, et l'importance du renforcement de la plate-forme de coopération internationale entre les services». La visite du président de l'organisation internationale de la police criminelle en Algérie est vue comme un signe de reconnaissance de cette auguste structure à l'égard de travail important que mène la police algérienne à plusieurs niveaux de lutte, à savoir celui contre le crime organisé et le terrorisme.