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CONSEIL DE GOUVERNEMENT

Les walis passent au scanner

Ils devront justifier les retards accumulés malgré l’aisance financière.

Les walis vont passer au scanner dès aujourd´hui. Un rapport détaillé sur la situation locale sera présenté, à tour de rôle, par chaque wali, chaque semaine, en conseil de gouvernement. Secteur par secteur, les walis devront répondre aux questions des ministres et justifier le pourquoi des retards accumulés dans la réalisation des projets malgré l´aisance financière.
La journée d´aujourd´hui sera consacrée au wali de Chlef. Cette région, à vocation agricole et pionnière dans le BTH, souffre d´une crise aiguë de l´emploi. Hormis la réalisation du tunnel en un temps record, suite à l´affaissement de terrain, ou l´axe routier qui mène vers Ténès et l´aéroport, on n´enregistre pas de projets générateurs d´emplois.
Le chômage touche toutes les catégories sociales, y compris parmi les plus instruites. Le dilemme de Chlef réside dans le fait que l´université, qui regroupe quasiment la majorité des filières, envoie, chaque année, des diplômés pour faire grossir les rangs des chômeurs.
Les petites et moyennes entreprises créées ici et là nagent dans le marasme ambiant. Les zones industrielles qui devaient être créées n´ont pas vu le jour, en raison des contentieux fonciers. Idem pour le secteur agricole. Les EAC et EAI des années 1980 pataugent dans le même cloaque. Hormis les quelques unes qui se sont investies, toutes les autres sont, soit endettées, soit sans ressources.
Le grand projet de reconstruction de la ville, après le tremblement de terre de 1980, est resté sans suite. La ville garde sa hideur de baraquements et de marchés aux puces poussiéreux. Chlef est devenue, au fil des jours, un grand douar avec des rues tortueuses, souvent effondrées, où seuls les trabendistes de tout bois ont pignon sur rue. La ville souffre également d´insécurité et de rapine. Les élus autant que l´administration de tutelle s´intéressent aux jeux d´arrière-cour au lieu de prendre à bras-le-corps les préoccupations des citoyens, avec en sus les querelles partisanes qui mettent les communes dans une sorte de léthargie durable.
Chlef n´est que l´échantillon d´une vue d´ensemble qui s´étend de Tébessa à Tlemcen, et d´Alger à Tamanrasset. L´Algérie présente la physionomie du mendiant assis sur un trésor.
Les discours font état de dizaines de milliards de dollars disponibles destinés aux grands projets, notamment des Hauts-Plateaux et du Grand Sud, qui risquent de connaître le sort du programme de «relance économique» -qui devait prendre son envol au début du second mandat de Bouteflika.
En passant au peigne fin les wilayas, le chef du gouvernement veut aller au fond des choses. Il cherche les raisons profondes qui freinent le démarrage économique, malgré l´aisance financière et les programmes ambitieux et mirobolants tracés sur papier. Belkhadem veut, donc, explorer la gangrène et mettre le doigt là où ça fait mal. C´est vrai, les walis ont des pouvoirs exorbitants. Ils peuvent réaliser énormément de choses s´ils disposent de bonne volonté et de moyens. Il faut dire, aussi, que les maires ne facilitent pas beaucoup leur tâche même s´ils s´effacent la plupart du temps devant les oukases de la tutelle. L´absence de représentativité dans les institutions élues ne plaide pas pour un redémarrage effectif de la machine économique. Le wali reste le principal décideur dans son territoire. Il doit aussi rendre des comptes. Les projets de lois des APC et APW ainsi que les idées de création de grands groupements territoriaux butent sur la réalité du terrain. Belkhadem a, jusqu´ici, avancé des idées théoriques. Il aura une vision plus nette après avoir écouté tous les walis et évalué les capacités de chacun.

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