L'Expression

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DES JEUNES ARTISTES OFFRENT DES HYMNES AUX MANIFESTANTS

Les voix de la liberté

Des milliers de personnes reprennent en choeur ces chansons qui ont été vues des millions de fois sur YouTube. Des voix de la liberté soufflent sur l'Algérie...

«La liberté, la liberté, c'est d'abord dans nos coeurs. La liberté, ça ne nous fait pas peur.» C'est une phrase qui résonne depuis prés d'une semaine dans les quatre coins du pays! D'ailleurs, vendredi dernier lors de l'acte IV des manifestations antisystème Bouteflika, des milliers de personnes la reprenaient en choeur. En fait, il s'agit des paroles d'une chanson qui avait été mise sur YouTube la veille par le rappeur algérien à succès, Soolking. Installé depuis 2014 en France, Abderraouf Derradji, de son vrai nom, s'est associé pour l'occasion au groupe Ouled El Bahdja. Celui-ci est connu pour ses chansons de supporters en faveur du club de l'USM Alger. Toutefois, elles portent le plus souvent des messages très politiques. Ce groupe fait partie des premiers artistes à s'être opposés au 5ème mandat du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, et ce, depuis plus d'un...an! La «Casa Del Mouradia» (titre de leur chanson des plus engagées, Ndlr) berce depuis 2018 les stades du pays avant d'être reprise en force par la rue lors des premières «manifs». Soolking, lui, avait été contacté par la direction de campagne du chef de l'État en vue de chanter en faveur du cinquième mandat, contre bien évidemment une rémunération, mais aussi le règlement de sa situation vis-à-vis du Service national qui l'empêche de rentrer au pays. Il avait bien évidemment décliné le «deal». Avec ce magnifique morceau titré «La Liberté», Soolking et Ouled El Bahdja portent la voix de ces millions d'Algériens qui sont sortis dans les rues pour demander le changement. Un bel hommage à ceux que Soolking qualifie de «la génération dorée» dont les membres évoluent «main dans la main». Ouled El Bahdja viennent soutenir ses paroles avec un message bien de chez nous. «W hna homa l'ibtila', ah ya Houkouma, w nnar hadi ma tetfach» (c'est nous votre malédiction, messieurs du système. Cette flamme ne s'éteindra pas!, Ndlr). Ces deux stars sont venues emboîter le pas à Amel Zen. Connue aussi pour son engagement politique et social, elle a réuni une pléiade d'artistes pour «Libérer l'Algérie». C'est le titre de cette oeuvre signée par un collectif d'artistes à l'image de Djam, Idir Benaibouche et d'autres personnalités très en vue de la scène algérienne. Sorti au début du mois de mars, ce morceau, qui porte des messages politiques et sociétaux très profonds, berce aussi le «hirak». «Nous sommes le peuple et nous respectons nos différences». «Vous [le clan au pouvoir, Ndlr] nous avez lessivés. Vous nous avez humiliés», «l'éducation est la base pour construire une société solide», font partie des mots que chantent ces artistes avec des menottes et des chaînes brisées à la main. Un cri du peuple tout comme celui de la chanteuse Raja Meziane. Cette rebelle lance un grand coup de gueule dans sa chanson intitulée «Allo le système». Les mots choisis sont sans concession! «Vous avez détruit l'éducation, et c'est la débandade, société handicapée, la culture absente, le peuple qui saute dans les embarcations, et vous, vous croyez que vous allez rester éternellement (au pouvoir), vous nous avez enterrés vivants et vous avez laissé les morts diriger. Nous sommes la risée de toutes les nations», peste cette chanteuse originaire de la wilaya de Tlemcen (fief du Président Bouteflika) et qui a émigré en 2015 en République tchèque. Ce cri de colère a été vu plus de 10 millions de fois sur YouTube en moins de trois semaines. Un véritable buzz comme celui qu'est en train de faire l'Algerino avec ce titre «Algérie Mi amor». Le rappeur français, d'origine algérienne, comme l'indique bien son nom, a aussi offert un hymne à la protesta qui frappe le pays. Mais il est plus modéré préférant une déclaration d'amour à son pays d'origine. «Nkhaf 3lik ya bladi wallah mani hanni. Je pense à toi toutes les nuits, mon pays, ma famille. L' Algérie ma patrie pour qui je donnerai ma vie. On écrira l'histoire comme nos héros, nos martyrs», fredonne ce jeune artiste dans une chanson qui a fait plus de 8 millions de vues en une semaine. D'autres jeunes chanteurs ont également prêté leurs voix pour chanter l'Algérie et les aspirations d'une jeunesse qui veut le départ du pouvoir. Néanmoins, les «anciens» ne sont pas en reste. À l'image de l'icône de la chanson chaâbie qui vient de sortir un morceau dont le titre parle de lui-même: Ettrig essed... Teddi ma tred.. «Que le vent vous emporte sur les chemins de non-retour....La justice fera le reste», résume-t-il dans sa chanson. Des voix glorifiant la liberté soufflent sur l'Algérie...

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