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Sommet Tunisie, Algérie, Libye

Les trois Présidents frappent fort!

Dans beaucoup de domaines, il y a urgence. Et les Présidents entendent y répondre.

Réunis à Tunis, Abdelmadjid Tebboune, Kaïs Saïed et Mohamed Younès el-Menfi, ont effectivement mis sur les rails plus qu'une idée d'un Maghreb déterminé et actif. Pour leur premier sommet, destiné initialement à lancer des concertations sur des questions de l'heure qui concernent leurs trois pays, les chefs d'État, algérien, tunisien et libyen sont passés à l'action en touchant du doigt pas mal de sujets communs, décidés d'initier des groupes de travail missionnés pour des actions précises. Sur l'épineux enjeu de la migration clandestine, les trois Présidents ont opté pour la mise en place de «groupes de travail conjoints chargés de coordonner les efforts visant à protéger les frontières communes contre les risques et les conséquences de la migration irrégulière et les autres manifestations du crime organisé». Un acte concret qui installe, de fait, une collaboration étroite entre les trois États. Cette surveillance sera, souligne le communiqué final qui a sanctionné le Sommet, accompagné par «une approche participative pour le développement» des régions frontalières. Il s'agira, rapporte la même source d'«unifier les positions et les discours en direction des différents pays frères et amis concernés par le phénomène de la migration irrégulière au nord de la Méditerranée et en Afrique subsaharienne». Une position commune sur cet enjeu majeur éviterait, à l'Algérie, à la Tunisie et à la Libye, les campagnes de dégénérescence orchestrées par certains cercles, intéressés par la déstabilisation de ces pays.
La gestion conjointe du phénomène migratoire constitue une grande première maghrébine susceptible d'annoncer un dialogue serein avec l'Europe et les pays du Sahel. Réussir sur cet axe régional constituera une grande victoire pour toute la région et crédibilisera fortement le nouvel ensemble maghrébin naissant. Le partenariat algéro-tuniso-libyen ira au- delà de l'aspect migratoire, puisqu'il est question de la réaction d'un groupe de travail conjoint missionné pour «mettre en place des projets et des investissements conjoints d'envergure dans (...) la production de céréales et de fourrage et le dessalement de l'eau de mer». L'identification de ces domaines renvoie aux grandes préoccupations de l'Afrique du Nord qui souffre d'une importante dépendance en matière de céréales et de fourrage, ainsi que d'une sécheresse endémique. En cela les trois chefs d'État ont visiblement bien préparé leur Sommet. Cette déduction se justifie à travers les décisions précises, mais aussi une claire volonté «d'activer au plus vite des mécanismes conjoints pour l'exploitation des eaux souterraines communes dans le Sahara septentrional», notamment. Il y a effectivement urgence et les Présidents entendent y répondre. Et cette réponse concerne aussi «l'interconnexion électrique des réseaux de transport d'électricité entre les trois pays», dont il va falloir accélérer la mise en oeuvre, souligne le même communiqué. D'autres domaines de partenariats sont signalés par les chefs d'État, dont celui de «l'exploration, de la production et du stockage de produits pétroliers et dans les secteurs des mines et des énergies renouvelables et propres comme l'hydrogène vert». À la lecture du document produit par le Sommet, on constate une grande volonté d'aller vite, de n'oublier aucun secteur, de mettre sur le pied le principe du compter sur soi. Une approche actuellement algérienne qui semble déteindre sur les deux autres pays du nouveau Maghreb. Et dans cette volonté de gagner du temps ou de rattraper celui déjà perdu, les trois dirigeants entendent «aplanir les difficultés qui entravent la circulation des biens et des marchandises entre les trois pays». Une petite révolution en soi qui favorisera l'accélération des échanges entre les pays. Décision a été prise de «créer des zones franches communes et d'accélérer l'adoption de mesures appropriées pour faciliter la circulation des personnes et des marchandises, notamment en développant les réseaux de transport routier et ferroviaire et en créant une ligne maritime régulière reliant les trois pays». Un immense chantier. En fait, cette première rencontre a permis d'apprécier la volonté des chefs d'État des trois pays, mais démontré également l'ampleur gigantesque du travail qui reste à abattre. Or, il ressort du communiqué une forte détermination de jeter les bases d'un ensemble politico-économique cohérent qui sera un interlocuteur unique pour l'ensemble des partenaires. Cette perspective est d'autant plus réalisable que sur les questions régionales et internationales, les trois pays affichent une convergence totale. Sur la Palestine, le Soudan et le Sahel les trois chef d'État développent un discours commun.
Il convient de noter, enfin que les Présidents ont convenu de «charger des points de contact, qui seront désignés par chaque pays, de suivre la mise en oeuvre de ce qui a été convenu en prélude à la tenue de la prochaine réunion consultative, dont la date et le lieu seront fixés d'un commun accord entre les dirigeants des trois pays».

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