Les Saoudiens prêts à investir 2 milliards USD

Alger et Riyadh ne ratent aucune occasion, pour souligner la bonne santé de l'entente économique entre les deux pays. La tenue, chaque année, de la commission mixte algéro-saoudienne en est le meilleur exemple. Pour cette 10e session, la partie saoudienne s'est dite prête à investir plus de 2 milliards USD en 4 mois. Trois conventions et procès-verbaux ont été signés. Le ministre des Finances, Mohamed Djellab et le ministre saoudien du Commerce et de l'Industrie, Tawfik Ben Fawzan Al Rabiah ont paraphé deux conventions, la première concerne le procès-verbal de la dixième session de la commission mixte algéro-saoudienne, tandis que la deuxième porte sur le programme exécutif de coopération éducative pour la période allant de 2014 à 2016. M.Al Rabiah, a souligné, à cet effet, la volonté des hommes d'affaires saoudiens à investir en Algérie. Il a affirmé qu'ils étaient prêts à investir plus de 2 milliards USD en 4 mois, principalement dans les secteurs des matériaux de construction et celui des industries d'emballages et de conditionnement. Il a invité les hommes d'affaires algériens à tirer profit du programme de financement des exportations relevant du Fonds saoudien pour le développement qui facilite l'importation des produits saoudiens. Si M.Djellab a invité les hommes d'affaires algériens et saoudiens, à identifier les projets de développement complémentaires et réalisables, le représentant du Royaume wahhabite, a, quant à lui, mis l'accent sur les aspirations de Riyadh à hisser le volume des échanges commerciaux entre les deux pays, qui sont passés de 436 millions de Rials en 2008 à 2150 millions de Rials en 2013. Evaluant les travaux de la session, M.Djellab et le ministre saoudien ont affirmé que la session était «un succès», car ayant permis d'aboutir à une entente sur l'établissement d'un partenariat dans différents domaines en vue de développer les relations bilatérales notamment en matière d'investissements. Les principaux points de cet accord concernent les domaines des transports aérien et maritime, des douanes, des échanges commerciaux, de la coopération interbancaire, des marchés financiers et de la coopération en pétrochimie, a précisé M.Djellab, soulignant que des unités de production seront prochainement mises en place par les sociétés concernées des deux pays.
Des investissements balisés et renforcés par des textes concernant les domaines du commerce, de l'éducation, du tourisme et de la formation professionnelle, comme rappelé par M.Djellab, qui a exhorté les responsables des secteurs concernés à l'élaboration de la mouture finale des nouveaux textes, en cours d'examen, en prévision de leur signature. Il a, aussi, estimé la nécessaire programmation d'une première réunion de la Commission de suivi des investissements, durant cette session. La réunion de la commission de suivi des investissements entre les deux pays est prévue en juin 2015 à Riyadh. Les réunions de la 11e session de la Grande commission mixte algéro-saoudienne sont, quant à elles, prévues en décembre 2015. Si cette 10e session n'a pas dérogé aux traditionnels dossiers bilatéraux, elle s'inscrit, pourtant, dans un contexte particulier avec l'évolution du marché pétrolier. Un aspect souligné par le ministre des Finances, Mohamed Djellab, qui a mis l'accent sur la diversification de la coopération entre l'Algérie et l'Arabie saoudite, dans tous les domaines.
«Les développements récents qui ont marqué le marché du pétrole et leurs répercussions sur les programmes de développement dans les deux pays, exigent la mise en place d'une assise économique solide et diversifiée», a-t-il expliqué. La commission des affaires économiques et commerciales du conseil a insisté sur la nécessité d'échanger les informations et les analyses sur la situation du marché mondial du pétrole et le renforcement de la coordination entre les deux pays, outre le développement de la coopération dans la pétrochimie entre les sociétés activant dans ce domaine. M. Djellab a fait noter que «l'économie algérienne a réussi durant les dernières années à mettre en place des mécanismes capables de faire face aux chocs extérieurs». Il a reconnu la persistance des répercussions de ces situations sur le marché, précisant que l'Algérie défend ses intérêts sur la scène internationale en diversifiant son économie à travers l'encouragement des exportations hors hydrocarbures.