Les pétards étaient mouillés

C'est une quiétude relative qui a accompagné le Mawlid Ennabaoui Echarif, célébré la nuit de lundi dernier. En effet, c'est loin du tintamarre habituel induit par l'excès d'utilisation des pétards et autres produits pyrotechniques que cette fête religieuse s'est déroulée. Ceci dit, cette année encore, elle n'aura pas été totalement exempte d'incidents en tous genres. Pas moins de 13 incendies provoqués par des jeux à l'aide de produits pyrotechniques ont été recensés à travers le territoire national, dont neuf à Alger, d'après un bilan établi par les services de la protection civile, dans la nuit de lundi à mardi à 4h du matin. Ainsi, les mêmes services ont dû intervenir durant la soirée de lundi pour l'extinction de ces incendies d'arbres, palmiers, broussailles et même d'habitations. Au niveau de la capitale, neuf incendies ont été enregistrés à Bordj El Bahri, Les Eucalyptus, Kouba, Baraki, El Magharia, El Achour, Bab El Oued, Bordj El Kiffane et Rouiba, signale la Protection civile. Elle a également indiqué que deux autres incendies se sont déclarés à Blida, «impliquant un bus et un véhicule». Les mêmes services ont souligné que leurs interventions ont permis de secourir, dans la wilaya d'Alger, une personne âgée de 81 ans, atteinte de brûlures légères, suite à un incendie qui s'est déclenché dans un bidonville, en raison de l'explosion de pétards. Par ailleurs, bien que nous n'ayions pas de chiffres précis sur le nombre de blessés qu'aurait engendré l'utilisation de produits pyrotechniques, l'on peut tout de même faire remarquer que des cas de brûlures graves ou autres n'ont pas été signalés à grande échelle, notamment dans la capitale. L'on aura aussi constaté une diminution significative évidente de l'utilisation de feux d'artifice par les jeunes et les moins jeunes, comparativement aux années précédentes. Bien que des détonations aient fusé de toutes parts en début de soirée, dans certains quartiers populaires, la tension est très vite retombée. Dés lors, plusieurs facteurs peuvent être à l'origine de cette «réduction» de l'utilisation des pétards par rapport au passé. Cela peut bien être le fruit des diverses campagnes de sensibilisation menées des semaines durant, avant la fête du Mawlid que ce soit par les services de la Protection civile ou par le ministère de la Santé. Les deus parties ont effectivement appelé à faire preuve de prudence, en respectant toutes les normes de sécurité et de précaution, permettant d'éliminer ou de réduire les risques découlant de l'usage nocif de ces produits. D'un autre côté, serait-il possible que le fait d'avoir célébré le Mawlid Ennabaoui avec moins de pétards pour certains, soit la conséquence de l'influence des islamistes qui se sont fait nombreux à affirmer qu'honorer la naissance du prophète (qsssl)avec des pétards était à l'encontre des «valeurs religieuses»? Il n'est pas exclu de voir l'audience dont jouissent les pages facebook ou les chaines YouTube de ces «prédicateurs». D'autre part, le renforcement du contrôle des ventes et de l'achat des produits pyrotechniques au niveau des frontières, par les douanes, a certainement contribué à la baisse de l'utilisation de ces feux d'artifice.