Les ministres rendent compte

Réuni par le Premier ministre, le gouvernement a planché, hier, sur plusieurs dossiers, dont celui du marché des smartphones. Une communication a été présentée concernant ce dossier qui, faut-il le signaler, est caractérisé par une contradiction évidente. En effet, ce produit très demandé par les Algériens est officiellement interdit d'importation. L'approvisionnement du marché se fait donc par des moyens détournés et les Algériens achètent leurs smartphones au prix du marché parallèle de la devise. De plus, ils ne bénéficient d'aucune garantie, compte tenu du caractère aléatoire de cette filière qui semble évoluer dans une sorte d'obscurité. En fait, le commerce des smartphones en Algérie échappe à tout contrôle pour l'instant. Un état de fait qui génère un important manque à gagner au plan fiscal. Le communiqué du gouvernement souligne que des mesures ont été «proposées pour encourager leur production locale (des smaprthones) en vue de répondre aux besoins des consommateurs». Il y a lieu de rappeler à ce propos qu'un cahier des charges spécifique à l'activité de montage et de production de ce produit avait été annoncé par le gouvernement, il y a de cela deux années, sans qu'il y ait concrétisation. Le gouvernement a relevé dans cette approche de production locale, le souci d'éviter «les risques liés à la cybersécurité».
Le communiqué du gouvernement ne précise pas le mécanisme ni n'évoque un quelconque délai pour résoudre la problématique du smartphone en Algérie.
Cette question n'est pas le seul sujet abordé par la réunion du gouvernement. D'autres communications ont été également présentées.
Les ministres concernés par les prises de parole ont rendu compte «de la mise en oeuvre des directives de Monsieur le président de la République», rapporte le même communiqué. Il a été d'abord question du sensible sujet du «stock national stratégique des céréales». Sur la question, «le gouvernement a entendu une communication sur le programme de renforcement des capacités de stockage des céréales», indique la même source. Le point a été mis sur «la mise en oeuvre des projets de réalisation des silos de stockage». Lié intimement à la sécurité alimentaire du pays, la réalisation de ces silos constitue une action stratégique. Toujours dans le secteur de l'agriculture, le gouvernement a entendu «une communication sur la situation des investissements agricoles au Sud et les perspectives de leur développement et d'augmentation de leur contribution à la réalisation des objectifs tracés en matière de sécurité alimentaire». Le souci de la sécurité alimentaire, en ces temps incertains à l'échelle régionale et internationale est, en effet, une donne essentielle.
Outre ces questions, le gouvernement a planché sur «l'état d'avancement dans la mise en oeuvre du projet national global de transformation numérique décidé par Monsieur le président de la République», note le même communiqué. Sur le sujet, «le gouvernement a entendu une communication sur la numérisation des secteurs du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale». Il a été surtout question de facilitation et d'accélération des «démarches administratives, notamment le passage à la deuxième génération du système de la carte Chifa», rapporte la même source. Cet aspect de la réunion est certainement le plus intéressant pour l'ensemble de la communauté nationale, pour qui la carte Chifa est un grand acquis.
Le communiqué ne donne aucun détail sur cette «nouvelle génération» de la carte Chifa, mais il est attendu une amélioration significative des services sanitaires rendus aux Algériens.
Enfin, le gouvernement «a passé en revue un ensemble de mesures prises pour le développement de la fabrication nationale des conteneurs et l'accompagnement des opérateurs activant dans ce domaine», note le même communiqué.