L'Expression

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TIRAILLEMENTS AU SEIN DU GOUVERNEMENT BELKHADEM

Les ministres face à leur incompétence

Cacophonie. Incohérences. Absence de communication et de suivi. Le gouvernement se débat dans de faux problèmes. Après l’avoir fait en vase clos, les ministres ont décidé de «régler leurs comptes» publiquement.

Le chef du gouvernement donne des signes de faiblesse. Il ne parvient pas à faire respecter la discipline par ses ministres. Ces derniers se chamaillent comme des écoliers en cour de récréation. Personne n´est dupe pour savoir que des rivalités et des susceptibilités peuvent exister même entre frères. Sauf que les ministres se disputaient jusque-là en vase clos, entre quatre murs. Les apparences étaient sauves. Ne voilà-t-il pas que depuis quelque temps, ils ont décidé de «régler leurs comptes» publiquement.
Sans carbone 14, on peut dater la première escarmouche entre deux membres du gouvernement lors de la crise de la pomme de terre. Barkat (l´agriculture) et Djaâboub (le commerce) s´accusant mutuellement de n´avoir pas su prendre les mesures qu´il fallait pour éviter la crise. Ensuite, on a pu voir le ministre Haïchour accuser, devant les journalistes, la Banque d´Algérie de ne pas fournir suffisamment de liquidités aux postes et de plus avec des billets tellement usagés qu´ils coincent les distributeurs automatiques. Réponse de la Banque par voie de communiqué. Et voilà que Haïchour s´en prend maintenant à Temmar pour le sommer de ne pas se mêler de la privatisation d´Algérie Télécom qui relève du CPE, donc du chef du gouvernement. Sans oublier le ministre de l´Habitat et de l´Urbanisme qui accuse indirectement son prédécesseur de n´avoir pas bien réfléchi la formule LSP et qu´il allait donc la revoir. On peut également citer Maghlaoui qui accuse le wali d´Alger de ne l´avoir pas consulté pour la ligne bleue d´ailleurs, remise en cause depuis.
Non seulement ces agissements font désordre et sont indignes de responsables à ce niveau, mais ils sont dangereux par les temps qui courent où il faut serrer les rangs. Que des ministres se «rejettent la balle» cela renvoie à au moins deux explications. La première est le manque d´expertise pour certains d´entre eux. Chacun le sait, du simple citoyen au magistrat suprême. D´ailleurs, c´est le reproche que l´on pourrait faire à ce dernier qui se refuse à tout remaniement ministériel.
Ensuite et si ce refus tient au souci de stabiliser les institutions de l´Etat, le prix qui est ainsi payé s´avère disproportionné à cette attente et de plus, le spectacle qui nous est offert par les ministres en question, en matière de stabilité et de cohésion gouvernementales, réduit à néant le souci du président de la République. Dans tous les pays du monde, des ministres peuvent passer d´un secteur à un autre sans qu´ils aient nécessairement toute la technicité du secteur concerné. Les ministres sont faits pour gérer politiquement les affaires du pays. Dans ce management se trouve le choix de leur entourage chargé de faire tourner la «boîte» et de bien conseiller leur ministre. Donc, si un secteur va mal, il faut toujours voir du côté du staff du ministre. Sauf que ce staff est précisément choisi par le ministre qui en prend forcément la responsabilité. Mais pourquoi y a-t-il mauvais choix de plusieurs staffs ministériels. A l´évidence le premier critère est la docilité qui laisse loin derrière celui de la compétence. Sinon comment expliquer autrement «les ponts provisoires», les fissures d´un barrage, des programmes de logements mal pensés, une mercuriale qu´on n´arrive pas à instaurer et qu´un ministre d´un gouvernement précédent avait même osé qualifier d´inutile, un secteur de la pêche qui aligne la sardine sur la crevette, etc. Les exemples de «maîtrise» de ce genre ne manquent pas et les colonnes du journal n´y suffiraient pas. La boucle est bouclée quand le chef du gouvernement montre qu´il éprouve des difficultés à rappeler à l´ordre ses ministres pour que cesse le chahut.
Quand l´ordre et la discipline ne prévalent pas au plus haut niveau de l´Etat ce n´est pas le maquignon occasionnel qui va s´empêcher de venir vendre ses moutons dans les rues d´Alger au mépris des lois et règlements.
Le discours politique qui nous est servi fait de l´Algérie qui avance son leitmotiv. Or, les rapports de chiffonniers qu´entretiennent les responsables produisent l´inverse. Voilà pourquoi il faut en finir avec les discours creux et la médiocrité, pour peu que la volonté de faire avancer le pays soit réelle.

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