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LES DÉCLARATIONS CONTRADICTOIRES DU MINISTRE DES FINANCES ALIMENTENT LA POLÉMIQUE

Les errements de Benkhelfa

Il aurait été plus simple de dire la vérité aux Algériens, comme l'avait recommandé le président de la République.

La rigueur et les effets de la politique de «rationalisation des dépenses» commencent à se faire sentir, notamment à travers les réponses du ministre des Finances Abderrahmane Benkhelfa, aux questions orales au Conseil de la nation. Il s'agit précisément du gel de quatre projets de développement dans la wilaya de Batna, en l'occurrence, la réalisation d'un centre hospitalo-universitaire, d'une voie ferrée, d'un tramway et d'un contournement de la route Khenchela-Batna (102 km).
Répondant aux questions orales, le ministre explique qu'en raison de la situation financière du pays, aggravée par la perte de la moitié des revenus des hydrocarbures, l'Etat tente de récupérer des plus-values sur des projets complémentaires. Benkhelfa se veut rassurant en indiquant que le gouvernement refuse de toucher aux secteurs sensibles tels que la santé et l'éducation. Précision du ministre des Finances: l'Etat ne fait que geler ces projets. Il ne les annule pas.
«Tous ces projets sont gelés momentanément. Il ne sont pas annulés. Nous allons tous les relancer quand la situation financière du pays s'améliorera», a précisé M.Benkhelfa, pour qui la plupart des autres projets ont été maintenus.
Or, pour les observateurs que nous avons rencontrés l'interrogation est grande. «Il est vrai que depuis la chute du prix du pétrole, nous avons perdu 50% de nos ressources. Mais rassurez-vous, nous les avons remplacés à travers la mobilisation au courant de cette année de 600 milliards de dinars d'épargne des entreprises, des institutions et du privé aussi bien dans le Trésor public que dans les banques», avait-il soutenu, il y a quelques jours.
Pour leur part, les observateurs dénoncent une absence cruelle de nomenclature pour cette série de gel. D'un autre côté, ils relèvent une contradiction, un paradoxe flagrant dans les orientations politico-économiques émises par l'Etat. Et pour cause, le ministre des Finances s'est toujours targué d'être rassurant, annonçant que l'Algérie avait les capacités de résister au choc externe, que les projets structurants ne seront pas touchés par la rationalisation des dépenses et seront maintenus.
Dans ce sens, nos interlocuteurs doutent fortement que la réalisation d'un centre hospitalo-universitaire, ou d'une voie ferrée, et d'un tramway soit de l'ordre du «complémentaire». Au même titre, qu'ils y voient une réelle mise en place de mesures d'austérité.
Ceci, en plus des répercussions négatives sur le développement de la région, qui découleront de ce gel. A savoir le déficit dans la création d'emploi et de richesse.
Et pour cause, nos observateurs expliquent que s'il ont été retenus, ces projets répondront à un certain besoin exprimé par les citoyens de la région. Or, leur gel signifie tout simplement que non seulement ces lacunes de développement ne seront pas comblées, mais risquent de prendre de l'ampleur.
En somme, il est clair que le ministre des Finances ne sait plus sur quel pied danser. Sa dernière intervention au Parlement a eu le mérite de laisser certains parlementaires sur leur faim, alors que pour ceux du FFS, elle ne valait qu'un boycott. Du fait, qu' au lieu de répondre aux questions des députés, le ministre des Finances s'est contenté de dispenser un cours sur les investissements et les réalisations des 15 dernières années, occultant les questions épineuses évoquées par les députés, au point d'écourter son intervention à une demi-heure.
Pour les observateurs, il aurait été plus simple de dire la vérité aux Algériens, comme l'avait recommandé le président de la Republique, et éviter de maquiller l'austérité par le concept de «rationalisation des dépenses», d'autant plus, que le gel des projets n'est pas propre à la wilaya de Batna, mais concerne plusieurs régions et secteurs, notamment les projets non lancés à l'exception des PCD (programmes de développement locaux) selon la correspondance du ministère des Finances au Premier ministre, au mois d'août dernier.
Par ailleurs, les propositions d'augmentations des taxes sur certains produits énergétiques, contenues dans le projet de loi de Finances 2016, indiquent clairement si elles sont adoptées, que nous entrons plutôt dans une ère d'austérité et ce, malgré le maintien du volume des transferts sociaux.

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