Les ârchs exigent la libération d’Abrika

La Kabylie donne une impression de calme olympien. Hormis le quartier des Genêts qui connaît un certain bouillonnement - pneus enflammés et barricades ce qui gêne quelque peu la circulation dans la rue Lamali, partout, ailleurs, la population vaque normalement à ses occupations. Lassitude ou attitude de wait and see, nul n´est en mesure d´appréhender le futur. Un futur que la Cadc promet assez mouvementé. En effet, les ârchs exigent «la libération de Belaïd Abrika et des autres détenus du mouvement citoyen». Cette exigence ne manquera pas d´être l´une des principales actions qu´aura à étudier le conclave de l´interwilayas aujourd´hui, à Akfadou.
Face à ce qui paraît être une détermination du pouvoir à «normaliser» la situation dans la wilaya, les délégués de Tizi Ouzou qui s´étaient retrouvés au quartier Les Genêts, réfléchissaient aux moyens de faire pression sur les autorités et obtenir ainsi l´élargissement d´Abrika. La coordination de la commune de Tizi Ouzou, a, dans une déclaration rendue publique, hier, fustigé le fait que «les délégués Kaci Yazid, Mekkah Mohamed, Chebheb Mouloud et Belaïd Abrika aient été enlevés de force dans l´enceinte du tribunal». Pour les délégués de la commune de Tizi Ouzou «cette arrestation arbitraire, une de trop, intervenue quelques jours seulement après les déclaration menaçantes de Zerhouni, a mis à nu les véritables desseins d´un pouvoir aux abois». La coordination communale de Tizi Ouzou après avoir «exigé la libération immédiate et inconditionnelle de Belaïd Abrika», lance un appel aux citoyennes et citoyens de la commune de Tizi Ouzou pour venir nombreux au meeting qu´elle compte organiser, aujourd´hui à 15h, devant le siège de l´APC de Tizi Ouzou. Lors de ce meeting, la coordination compte rejeter les résultats du 10 octobre, dénoncer les élus de la honte, réitérer l´exigence de la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d´El-Kseur et exiger la libération immédiate et inconditionnelle des détenus.
Par ailleurs, et sur un autre plan, les APC issues du dernier scrutin commencent à être installées, un peu partout, à travers la wilaya. C´est le cas de M´kira, d´Imsouhal, d´Illilten, d´Iferhounène et d´Abi-Youcef. Selon nos sources, à Aïn El-Hammam et Ath-Mahmoud (Beni Douala), comme partout ailleurs, les installations se sont faites dans une atmosphère de convivialité. Les citoyens ont assisté, nombreux, à ces cérémonies. Fatiguée, usée, exsangue par plus de 18 mois de protesta, la Kabylie attend une «ouverture» et n´aspire qu´à une solution à cette crise qui a trop duré.