L'Expression

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LE MINISTRE DU COMMERCE A ÉTÉ INCAPABLE DE MAÎTRISER LES PRIX

Le triomphe des prédateurs

Saïd djellab est en train de rater son premier Ramadhan. Les prix des fruits et légumes augmentent jour après jour, la mafia de la spéculation continue de dicter sa loi en «déplumant» les Algériens durant ce mois censé être sacré.

Ça flambe! Malgré les déclarations pompeuses du ministre du Commerce, la mercuriale continue sa course folle... En effet, le premier jour du Ramadhan, Saïd Djellab avait promis un retour à la normale des prix des fruits et légumes dès le 3e jour du mois sacré. On est déjà au 6e jour, et force est de constater que les prix ne cessent de grimper. La star du moment qu'est la tomate a même dépassé la barre fatidique des 150 dinars, s'affichant «fièrement» à 160 dinars/kg. La courgette est, elle, cédée à 80 dinars/kg, tout comme la salade. Le poivron et le piment sont eux à 90 dinars/kg alors que le kilo de pomme de terre avoisine les 70 dinars «Où sont les prix raisonnables que l'on nous avait promis à la télévision?», s'interroge un père de famille désespéré de ne pouvoir remplir son petit couffin. «Comment expliquez-vous que du jour au lendemain les prix de certains fruits et légumes ont presque doublé. C'est cela la magie du Ramadhan?», peste un autre chef de famille. «Je fais tous les jours le marché, et chaque jour depuis le début du Ramadhan il n'y a pas un produit qui n'a pas augmenté. Où allons-nous comme ça? Allah Yahdina (qu'Allah nous guide, Ndlr)», ajoute-t-il très énervé. Il faut dire qu'en faisant le tour des marchés nous avons constaté une augmentation de près de 30% par rapport au 1er jour du jeûne, date à laquelle le ministre du Commerce avait fait sa fameuse promesse d'un retour à la normale après le week-end.
Les commerçants justifient cette «traditionnelle» flambée ramadhanesque par leur fameuse excuse du mauvais temps. «Le mauvais temps a empêché les agriculteurs d'accéder à leurs champs», est la version «officielle» de ces grossistes. Mais ce vieux disque est rayé. Ce fastidieux argument ne tient plus la route. De l'aveu même du ministre et les responsables du département qu'il gère, le problème se résume en un seul mot: spéculation! Les «pros» du domaine qui attendent impatiemment ce mois censé être sacré pour déplumer les Algériens semblent avoir déjoué les plans de Saïd Djellab! Pourtant, on s'attendait à un Ramadhan «clément» comme celui de l'an dernier. Surtout que cela fait plusieurs mois que dans la tour des Bananiers on se prépare activement pour cette période des plus sensibles. En avril dernier, quelques jours après sa prise de fonctions, le ministre avait réuni les directeurs du commerce de toutes les wilayas du pays pour finaliser avec eux son plan de bataille. Il visait essentiellement à couper l'herbe sous les pieds des spéculateurs.
Toutefois, la réalité des prix et la détresse des Algériens face à un marché inabordable même pour les plus aisés d'entre eux, ont montré les limites de cette stratégie. Il semblerait qu'elle ait été préparée à la va-vite sans que les leçons du passé n'aient été retenues.
Car, il ne faut pas chercher midi à quatorze heures, on est toujours face aux mêmes problèmes de stocks et particulièrement de la maîtrise des circuits de distribution. Ces derniers sont entre les mains d'une mafia bien organisée qui manipule à sa guise les prix du marché. Elle tient d'une main de fer tous les maillons de la chaîne de distribution. Pour garder le contrôle, elle n'hésite pas à recourir à des méthodes que même les scénaristes hollywoodiens ne sauraient pas imaginer.
À l'exemple de ce propriétaire de chambres froides de la wilaya de Aïn Defla, qui avait été arrêté au mois de mars 2017 après avoir stocké une quantité phénoménale de pomme de terre, estimée à 21.000 tonnes, dans le but de déstabiliser le marché. Il avait réussi son coup, puisque la pomme de terre avait atteint, à l'époque, les 150 dinars/kg. Les services de sécurité ont fini par découvrir le pot aux roses, mais cela était déjà trop tard: la crise de la «patate» était bel et bien installée. Cela pour dire les capacités de cette mafia à dicter sa loi.
Elle est encore une fois en train de le prouver avec la mercuriale actuelle. Saïd Djellab, qui connaît très bien la question, ayant fait sa carrière au ministère du Commerce, semble avoir reçu une véritable claque de la part de ceux qu'il s'était juré de combattre. Le ministre comptait sur son premier Ramadhan pour s'installer confortablement à son poste. Cela semble raté. La partie est-elle perdue pour autant? Wait and see...

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