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LAIT EN SACHET

Le plan anti-pénurie du gouvernement

Revue à la hausse des quotas de la poudre de lait impartis aux laiteries publiques et privées afin que leur production augmente et la traçabilité.

Le gouvernement veut en finir avec la rareté du lait pasteurisé en sachet (LPS) dont le prix est subventionné à 25DA le litre.
Comment compte-t-il le faire? Les laiteries publiques et privées vont voir leur quota de poudre de lait revu à la hausse mais avec cette exigence de produire plus de LPS. Le Premier ministère, qui rapporte l'information dans un communiqué publié jeudi dernier sur son site Web, précise par ailleurs que les 16 laiteries du Groupe public industriel de production du lait et de ses dérivés (Giplait), qui produisent entre 50 et 60% des besoins nationaux en LPS, verront leur approvisionnement en poudre de lait passer de 7 000 à 10 000 tonnes par mois, et sont sommés en contrepartie d'augmenter leur production de lait en sachet de plus de 2 millions à près de 4 millions de litres par jour.
Concernant les laiteries privées, leur approvisionnement va passer de 7 500 à 9 000 tonnes par mois. Ces mesures étaient attendues dans la mesure où l'offre était devenue inférieure à la demande pour cause de réduction, ces derniers mois, des quotas de poudre qu'attribue l'Onil aux transformateurs.
Qu'on en juge: selon le président de la Fédération nationale des distributeurs de lait, le taux de couverture des besoins en lait pasteurisé des wilayas du Centre (Alger, Blida et Tipasa) a reculé de 80% en 2015 à 30 et 40% au début de 2018.
Pour en revenir aux mesures prises par le gouvernement, il faut croire qu'elles vont permettre aux laiteries des secteurs public et privé d'augmenter leur production quotidienne de LPS mais à condition bien sûr que le surplus de quotas soit réellement transformé en LPS. Devant cette éventualité, le gouvernement «avertit que la loi sera appliquée dans toute sa vigueur contre tous les auteurs de détournement de la poudre de lait du fait qu'elle est fortement subventionnée par l'Etat au bénéfice du consommateur». Un avertissement tout à fait logique dans le sens où des quantités de poudre de lait subventionné destinées à être transformées uniquement en LSP, sont utilisées à d'autres fins, c'est-à-dire pour la production des dérivés du lait (yaourt, petit lait, fromage, crème glacée, etc.).
Des dérivés qui, selon le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa), Mohamed Alioui, sont à l'origine des perturbations enregistrées ces derniers mois dans le circuit de distribution du LPS. Devant cet état de fait, ce dernier a appelé récemment le ministère du Commerce à «durcir le contrôle» sur le processus de la distribution afin de lutter contre le phénomène. Faut-il encore rappeler dans ce sens que le 20 mars dernier, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche Abdelkader Bouazghi, a rencontré en son siège des représentants du ministère du Commerce et de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) à l'issue duquel il a été décidé d'un commun accord d'introduire une nouvelle clause dans la convention liant l'Onil aux propriétaires des laiteries, ceux-ci faisant obligation à ce dernier de présenter un document détaillant les quantités produites et distribuées, sur lequel figureront les cachets apposés par les distributeurs, dans le but de définir le circuit réel du lait subventionné.
Cette démarche a pour objectif «la traçabilité de la poudre de lait, à partir de l'étape d'approvisionnement jusqu'à l'arrivée du produit fini au niveau des commerçants en détail»,avait expliqué l'Onil. Du pain sur la planche donc pour l'Onil.
En effet, quelque 118 laiteries réparties sur l'ensemble du territoire national, dont 15 complexes publics, ont signé une convention avec l'office, qui dispose d'un stock stratégique de 3 mois de poudre de lait. Et donc, compte tenu des mesures du gouvernement d'augmenter les quotas de poudre de lait aux laiteries publiques et privées, cela ne saurait se faire sans une revue à la hausse des importations de cette matière première, lesquelles se sont élevées ces deux dernières années, à un milliard de dollars par an. Dès lors, on peut avancer que les volumes d'importation de poudre de lait vont continuer de croître, ce qui démontre aussi que toutes les mesures prises jusqu'ici par la tutelle en faveur des éleveurs et des opérateurs de la filière lait pour augmenter la production de lait cru et par ricochet, les importations de la poudre de lait, sont encore insuffisantes. Faudra-t-il prendre d'autres mesures ou alors identifier où le bât blesse dans la filière?

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