L'Expression

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HYGIÈNE ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

Le jeu avec la mort continue

La responsabilité de certains dirigeants de l’Etat est directement engagée.

L´irresponsabilité a encore frappé. Encore des morts faute de contrôle et d´hygiène. Ce ne sont que quelques morts de plus, peuvent se dire les décideurs. Après la fameuse affaire du casher avarié de 1998 qui a été à l´origine du décès de plus d´une quarantaine de personnes, voilà que maintenant, c´est au tour de l´Ouest du pays de subir les néfastes conséquences d´un laxisme des pouvoirs publics. Des morts, encore des morts. On parle et on parlera encore de commissions mais, une fois le temps de la panique légitime passé, on les oublie.
On se rappelle le grand tintamarre qui avait suivi ces bébés tués dans l´oeuf dans un des nombreux villages du pays, ou ces victimes du casher dont on dit par euphémisme qu´il était impropre à la consommation. Pendant ce temps-là, on parlait à l´époque d´un comité «Hygiène et sécurité alimentaire» qui devait être mis en place après la tragédie de Sétif, mais les secteurs chargés en principe de la protection du citoyen n´ont même pas daigné signer un arrêté interministériel. Grave, trop grave. Ils regardaient ailleurs, alors que les Algériens, notamment, les démunis souffraient le martyre en consommant des produits dont les uns et les autres facilitaient la fluidité parce que cela permettait une «plus-value». Déjà du temps de Bélaïd Abdesselam, celui-ci avait parlé en 1993 de «cercles de la qualité». Lettres vidées de leur sens. Silence. Quelque temps après, des hommes forts du privé le poussèrent vers la sortie. Le trabendo est le système dominant de gestion dans ce pays.
Aujourd´hui, se pose la question de savoir pourquoi des responsables ont refusé de signer un texte qui pouvait peut-être nous protéger des misères quotidiennes vécues par les gens.
Le communiqué du ministère de la Santé, très clair et courageux, apporte certains éclaircissements majeurs sur le niveau d´irresponsabilité de nombreux dirigeants qui n´avaient même pas daigné accorder une certaine importance à un texte resté lettre morte parce qu´ il avait le tort, de menacer certains intérêts de gros trabendistes et de gros importateurs et fabricants ayant souvent le bras long et beaucoup de sous. Si on lit bien le communiqué, on s´aperçoit que ces responsables ont une responsabilité pénale. Devons-nous nous attendre à voir des responsables passer? Ce serait un pas en avant dans ce qui est communément appelé «l´Etat de droit». La responsabilité de certains dirigeants de l´Etat est directement engagée.
Le jeu avec la mort ne doit-il pas cesser dans un pays où un wali, au lieu de s´occuper de la saleté et du manque d´hygiène de la cité et des problèmes quotidiens marquant la ville cherche à dessaouler. Quelques jours après, une femme est agressée. La moralisation de la société ne passerait-elle pas par une autre manière de gérer la société, c´est-à-dire de prendre en charge les problèmes des «citoyens» et de reconnaître tout simplement leur existence? La politique réside dans cette relation continue avec la culture de l´ordinaire et la nécessité d´un service public performant.
Malheureusement, l´Algérie est l´un des pays arabes les plus sales et où le «service public» fonctionne très mal. Pour le moment, tout semble se conjuguer à la paralysie et à l´asphyxie. Rien ne bouge. Alors que pour reprendre un lieu commun, la rentrée sociale, si en Algérie on peut employer ce terme, s´annonce explosive. L´université gronde. Personne ne pose sérieusement les problèmes de fond d´une structure universitaire désormais trop peu crédible, d´hôpitaux se muant en mouroir, parfois avec la complicité de praticiens, de lieux culturels voués à l´abandon et au laisser-aller et d´espaces de consommation et de transports clochardisés. Il faut voir le fonctionnement de l´importation des médicaments! La dernière polémique entre M.Aoun, DG de Saïdal et les importateurs montre la situation dégradée du commerce des médicaments en Algérie, comme d´ailleurs, de l´ouverture des pharmacies ou des cliniques. L´Algérie est le seul pays où le «taxieur» décide de la direction à prendre...C´est tout dire.
Les morts de cette catastrophe peuvent peut-être donner à réfléchir.

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